Critique X-Men Apocalypse : le pire film X-Men de toute la série

  • Par La Rédac
  • Publié le 24 mai 2016 à 00:00, modifié le 21 octobre 2017 à 18:42

Préambule

Je n'ai pas pu assister à l'avant-première presse de X-Men Apocalypse qui se tenait il y a un peu plus de deux semaines à Paris, et comme j'étais à l'étranger ces derniers jours, ce n'est que ce week-end que j'ai pu découvrir au cinéma le dernier film de la saga X-Men : X-Men Apocalypse.

Je me faisais une joie de découvrir le long métrage, mais je ne m'attendais pas à pareil navet. Commençons par la fin : je mets au film 5/10 parce que d'une part je suis très gentil et d'autre part la scène post-générique rattrape un tout petit peu ce nanard apocalyptique.

Alors oui c'est dur comme note, mais contrairement à 99% des spectateurs qui ne connaissent que les films et parfois le dessin animé (deux secondes, je vomis un coup et je reviens) je lis les X-Men depuis les années 1980.

D'abord dans Special Strange à l'époque de LUG, puis ensuite chez SEMIC, par contre Panini Comics n'est jamais passé par moi (ou juste dans des moments de faiblesse) puisque je n'achète plus que de la VO depuis 1993.

Je suis tellement fan que j'ai même fait des brocantes et le tour des comic dealers de la capitale pour acheter les TPB (Trade Paper Back) qui me manquaient pour combler les derniers trous...

Bref, tout ça pour dire que que mes attentes étaient donc très élevées.

Si j'avais trouvé l'adaptation de X-Men Days of Future Past intelligente et assez fidèle à l'esprit du story arc original, je ne peux pas en dire autant pour X-Men Apocalypse : j'ai hésité plusieurs fois à m'ouvrir les veines pendant cette longue agonie de 2h24...

Mais passons sans plus attendre à la critique.

X-Men Apocalypse : critique sans spoiler

J'éviterai autant que possible les spoilers dans cette première partie.

Par contre pour ce qui est de trouver des cotés positifs ce sera plus difficile, mais je vais essayer de faire de mon mieux.

De nouveaux X-Men plutôt convaincants

3 "nouveaux" X-Men sont introduits dans le film : Nightcrawler, Cylcops et Jean Grey.

On les connait déjà des films X-Men 1, 2 et 3, mais la timeline ayant été réécrite après X-Men Days of Future Past, on reprend tout à zéro.

Le choix de Kodi Smit-McPhee pour interpréter Nightcrawler est plutôt bon, et son interprétation complètement en phase avec celle d'Alan Cumming dans l'excellent X-Men 2.

Cyclops alterne entre le sale gosse et l'ado déboussolé, mais Tye Sheridan s'en tire assez bien au final et on l'imagine facilement devenir aussi insupportable que James Marsden.

A noter que ça ne correspond pas à la personnalité de Scott Summers dans les comics, mais vu qu'on est parti là-dessus dans les films précédents, autant continuer sur cette lancée.

Quant à sa future chérie Jean Grey, même si j'ai eu un peu de mal à accepter Sophie Turner dans le rôle après la très charismatique Famke Janssen, ça passe finalement plutôt bien. Jean a toujours été un peu cruche avant de devenir qui on sait, on s'étonnera même que le personnage soit autant mis en avant dans le film.

Un effort de continuité avec les films "originels"

J'ai apprécié les efforts faits par Bryan Singer pour essayer de recoller avec ses propres films (X-Men et X-Men 2) à travers plusieurs clins d’œil, dont notamment une phrase échangée entre deux mutants à la fin du film.

La scène avec Wolverine permet également de faire un lien utile entre les différents films, mais nous reviendrons en détail sur cette scène un peu plus tard coté spoilers.

Enfin la scène dans laquelle le Professeur Xavier perd ses cheveux est finalement une trouvaille ingénieuse qui permet de justifier un télépathe d'abord très chevelu puis ensuite chauve comme un caillou.

Une scène jouissive avec Quicksilver

On avait déjà beaucoup aimé les scènes au ralenti avec Quicksilver dans X-Men Days of Future Past, mais celle de ce nouveau film mérite déjà le titre de scène culte.

C'est clairement pour moi le meilleur moment du film et de loin !

Des scènes de combat correctes, sans plus

Pour ce qui est des scènes de combats, en soi ils sont plutôt réussis, sauf que les séquences qui amènent aux différentes confrontations sont tellement mal amenées que j'ai eu beaucoup de mal à me plonger dans l'action.

Non on ne vibre pas une seule seconde, et c'est sans doute le pire reproche que je puisse faire au film !

Bon j'ai tout donné là, maintenant passons aux choses sérieuses...

Apocalypse : un méchant bien raté

Comme on l'avait anticipé suite aux premières photos diffusées dans la presse, le look d'Apocalypse est complètement raté, à peine digne d'un cosplay de carnaval.

Le choix d'Oscar Isaac était déjà discutable en soi, Apocalypse ayant dans les comics une carrure de poids lourd alors que l'acteur a une corpulence tout à fait dans la moyenne.

Pourquoi lui avoir collé un faux nez d'ailleurs ? Pour éviter qu'on le confonde avec Poe Dameron ? Hum...



Quoiqu'il en soit, si son costume n'est pas aussi violacé que dans les premières photos, comme le dit l'un passant au tout début du film :

Qu'est-ce que c'est que ce maquillage de clown ?

Mais si ce n'était que le costume...

La seule motivation, que dis-je l'obsession ultime d'Apocalypse est dans les comics la survie du plus fort. Pour cette raison il admire ses adversaires et d'une certaine façon souhaite même que ces derniers le surpassent (point que l'on va retrouver à la toute fin du film).

Cependant dans le long métrage, Apocalypse semble bien plus obsédé par le complexe de Dieu et une volonté de tout casser pour tout reconstruire.

Alors oui je sais ce que vous allez me dire : c'est presque pareil.

Mouais... je ne trouve pas, mais disons que ça se discute.

Un film jalonné de petites incohérences

Mais passons, l'interprétation d'Apocalypse n'est pas le point le plus raté du film.

Le film m'a terriblement fait penser à Batman v Superman, un autre film de super-héros bien raté.

Rassurez-vous le niveau de la mise en scène n'arrive pas aussi bas car on comprend tout ce qui se passe, et au cas où Bryan Singer nous colle même ici et là des séquences pour nous expliquer bien en détails pourquoi les cavaliers d'Apocalypse ont une armure comme ceci ou pourquoi Archangel a un tatouage sur le visage comme cela.

Je sais que je suis tatillon, mais quand ça commence à s'accumuler c'est toujours mauvais signe.

Attention on commence les spoilers (et ça va aller crescendo).

Si vous n'avez pas encore vu le film on vous conseille de vous rabattre sur notre critique sans spoiler.

C'est là ta dernière chance, tu ne pourras plus faire marche arrière

Pour les autres on descend avec la lapin blanc au fond du gouffre...

D'où sort la technologie d'Apocalypse ?

Déjà commençons par le tout début début du film. Apocalypse utilise très clairement une technologie avancée 3000 ans avec Jesus Christ, qui lui permet de transférer son âme d'un corps à un autre.

Alors oui vous avez peut-être lu notre article sur les origines d'Apocalypse et pourquoi il dispose d'une telle technologie mais pour les autres impossible de comprendre d'où ça sort.

Que fout un fils de milliardaire dans une cage de free fight ?

Un peu plus tard on a droit à une séquence de combat dans une cage entre Nightcrawler et Angel en Allemagne.

Même en me creusant la tête je n'ai pas trouvé d'explication cohérente qui permette de comprendre ce que le fils d'un milliardaire fout dans une cage électrifiée au fin fond de Berlin Est. Une idée les gars ?

Une lubie de milliardaire sans doute...

Mystique en mission pour sauver un mutant qui se téléporte ?

Si on comprend que Mystique a trouvé Nightcrawler grâce aux infos de Caliban (une bonne surprise d'ailleurs dans le film) pourquoi vient-elle au secours du mutant bleu et pas d'Angel ? Certes il débarque dans un cercueil scellé, mais s'il est capable de se téléporter ne peut-il pas s'échapper tout seul s'il le souhaite ?



C'est quoi alors ? De la solidarité entre mutants bleus ?

Warren aime les tatouages

Si on voit clairement Apocalypse tatouer Angel/Archangel dans une scène, une question m'a traversé l'esprit : pourquoi Warren Worthington III est-il le seul à se faire tatouer et pas les autres cavaliers ? Bryan on veut une explication !

Une autre scène m'a mis un peu mal à l'aise : on voit à un moment Apocalypse et ses cavaliers plantés sur une montagne comme s'ils prenaient la pose pour la caméra.



Quelques instants plus tard le mutant sanguinaire s'accroupit pour parler à un autre personnage. Sérieux les mecs ? Un tyran aux pouvoir illimités n'est pas foutu de se construire une forteresse, comme dans les comics ?



Ou alors il n'y avait plus assez de budget pour lui amener une chaise sur le tournage c'est ça ?

Pourquoi Apocalypse ne fait pas tout péter comme promis ?

Bon passons ce n'est pas si grave. Par contre juste après, Apocalypse utilise Charles Xavier pour prendre le contrôle de tout l'arsenal nucléaire mondial.

A ce moment précis je me suis dit : ça y est, il va raser le globe et provoquer la destruction massive dont il parle depuis le début du film, et comment diable les X-Men vont-ils empêcher cela ?

Sauf que non, il est pas si méchant le méchant, il met juste en orbite 300 ogives nucléaires, c'est tout.

Hein ? Je me suis endormi ou bien ?

Ah oui c'est vrai le film se serait finit au bout de 50 minutes, alors fallait trouver autre chose...

Des méchants insipides, incohérents, ou les deux

Du coté d'Apocalypse, Storm est sans doute celle qui s'en tire le mieux.

Alexandra Shipp arrive presque à nous faire oublier Halle Berry, et son passé de voleuse est intelligemment intégré dans le film.

J'ai évidemment tiqué en voyant Ororo avec son look crête de punk (qu'elle n'a dans les comics qu'après avoir perdu ses pouvoirs) mais le spectateur lambda n'a pas détecté cette incohérence, et il ne connait pas non plus Caliban alors...

Pour ce qui est d'Angel et de Psyclocke par contre les deux personnages sont particulièrement insipides.

D'ailleurs c'est bien simple ils ne prononcent quasiment pas la moindre parole ni l'un ni l'autre de tout le film, et la seule qualité d'Olivia Munn est d'être sexy en combi moulante.

Quand on connait le passé compliqué du personnage, on ne peut qu'être déçus de le voir ainsi sous-exploité (on vous renvoie à cet article si vous souhaitez en savoir plus).

Exit Magneto, voici girouette-Man !

Mais le personnage le plus irritant du film est sans aucun doute Magneto.

Dans tous les films X-Men il avait une vraie personnalité, et un passé douloureux qui pouvait expliquer qu'il se tourne vers des solutions extrêmes.

Par contre dans ce film le maître du magnétisme a un comportement incohérent.

Il est prêt à tuer de façon arbitraire des dizaines de milliers de personnes, alors qu'il est encore traumatisé de son passage dans les camps Nazis ? Sérieusement Bryan ?

Ne parlons même pas de ses douze retournements de capes, qui donnent le tournis...

Un hommage à Weapon X complètement raté

Bon on en arrive à la partie qui m'a vraiment mis hors de moi. L'hommage raté, que dis-je, le massacre qui fait référence à Weapon X.



Le story arc en question est source de discorde puisqu'il avait provoqué un gros clash chez Marvel : Chris Claremont qui avait propulsé les X-Men au sommet des ventes s'est vu doublé par Barry Windsor Smith quant il s'est agit de raconter les origines de Wolverine.

Quoiqu'il en soit ce morceau reste une petite merveille (pour moi en tous cas) et j'étais excité à l'idée de le voir porté à l'écran dans ce film.

Que dire... les mots me manquent.

Le déchaînement de Logan dans les couloirs du complexe Weapon X n'est qu'une pale imitation de la fureur du mutant griffu dans X-Men 2.

Son harnachement est lui aussi complètement raté, mais ce qui est le plus ridicule reste sa façon de s'échapper à moitié nu seul dans la neige.

Certes c'est bien ce qui se passe à la fin du comics, mais la mise en scène m'a fait davantage penser à un queutard pris en flagrant délit par un mari cocu, forcé de s'échapper à moitié poil par la fenêtre.

Je ne suis pas le seul à avoir eu ce sentiment, car dans la salle plusieurs spectateurs se sont mis à rigoler pendant que j'étais en train de maudire intérieurement Bryan Singer...

Du fan service dégoulinant

Pour ce qui est de la fin du film, ça passe même si c'était ultra attendu que Jean Grey se transforme en Phoenix.

Par contre la scène dans la salle des Dangers avec nos X-Men tout d'un coup habillés comme dans le comics des années 80, ça pue le fan service à fond.

J'apprécie les références, mais pas quand c'est gratuit et que ça tombe comme un cheveu sur la soupe...

Et encore, je n'ai même pas parlé de la quasi absence de Jubilee ou du meurtre inutile de Havok...

Bref, je suis conscient qu'en tant que blockbuster standard, le spectateur moyen y trouvera peut-être son compte à condition de ne pas être trop exigeant.

Par contre pour un fan de comics, ce film est un massacre monumental pire encore que X-Men 3 (même avec un Juggernaut en mutant) et sans doute du même niveau que les 2 bouses solos avec Wolverine.

En un mot comme en cent, une déception apocalyptique.

Avis de la rédaction sur X-Men : Apocalypse   3 / 5






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