Faisant suite à l’incroyable bonne surprise qu’était sa première saison, la saison 2 de Daredevil avait dans sa poche quelques menus défauts à corriger et déjà une totale confiance des fans et de la critique.
Arrivée en catimini entre les deux mastodontes que sont Batman V Superman et Captain America Civil War, cette deuxième saison est pourtant bien partie pour être l’une des meilleures adaptations de comics de l’année.
Alors Daredevil c’est toujours aussi bien ?
Dès le premier épisode le ton est donné : la série nous donne à voir ce que l’on attendait de pied ferme, c’est à dire la confrontation entre Daredevil et le Punisher.
Voilà une des nombreuses qualités de cette série : réussir à nous donner ce que l’on veut, tout en partant dans une voie inattendue (ndlr : référence à Batman v Superman ?).
La grande réussite de cette saison réside une nouvelle fois dans son méchant, le Punisher, interprété avec une puissance (attendue) et une subtilité (elle beaucoup moins attendue) par Jon Bernthal.
Ce dernier réussit lors de scènes marquantes à faire naître en nous des sentiments contradictoires, partagés entre une grande compassion envers le personnage et un dégoût face à ses actes, bien souvent d’une extrème violence.
Le Punisher est souvent présent lors de scènes d’anthologies, toutes plus marquantes les unes que les autres, le troisième épisode de la série étant autant un petit chef d’œuvre d’écriture que de mise en scène :
- Que ce soit lors du dialogue sur le toit entre Daredevil et le Punisher, véritable affrontement idéologique par les mots et qui résume avec une subtilité rare les convictions des personnages
- Ou lors du plan-séquence magistral, qui surpasse celui de la première saison, et qui de montre toute la violence de Daredevil, qui, s’il ne tue pas, n’en est pas plus tendre pour autant
D’une manière générale les dialogues de cette série sont une merveille de caractérisation, rien n’est forcé, tout est naturel et semble couler de source. J’en prends pour exemple les dialogues alloués au personnage de Karen Page qui rappellent sans cesse, mais jamais de manière explicite, le fait qu’elle ait tué un homme dans la première saison et que cet acte la hante…
Enfin la série a aussi le bon goût d’évoquer par les mots ce qu’elle aurait pu montrer. Ainsi on échappe aux flashbacks attendus de Frank Castle heureux et épanoui avec sa famille car c’est seulement à travers un long monologue, et l’évocation de quelques souvenirs que l’on raconte son destin tragique, et cela ne fait que rendre le tout encore plus déchirant.
La série nous invite peut être à voir les choses à la manière de Daredevil, justicier aveugle qui ne peut se représenter visuellement les choses.
Difficile de parler de cette saison sans mentionner Elektra, mélange subtil d’insolence, de puissance et de fragilité.
Sans parler de Foggy, personnage magistralement interprété dont la verve et la bonté en font peut être le personnage le plus attachant de la série.
Le seul point noir de la série réside peut être dans sa volonté de créer du mystère, et par la même occasion une véritable frustration chez le spectateur.
Certes la série nous offre un glissement progressif vers le fantastique, et cela d’une manière assez grisante (un fameux trou béant qui n’est pas sans rappeler la trappe de Lost), mais donne l’impression d’avoir contracté le même virus que toutes les autres productions liées aux super-héros, à savoir l’obligation de teaser les productions à venir (ndlr : on a dit qu’on arrêtait de parler de BvS).
On pourrait aussi regretter un combat final légèrement décevant malgré l’apparition du Punisher, dont les similitudes avec le final de la première saison d’Arrow ne lui fait pas forcément honneur.
Mais là c’est vraiment du pinaillage, car oui Daredevil c’est toujours aussi bien et la suite s’annonce dantesque !
Marvel's Daredevil
- Création 2015 Terminé
- Network Netflix
- 3 saisons
- Avec Charlie Cox, Deborah Ann Woll, Elden Henson, Vincent D'Onofrio, Jon Bernthal, Bob Gunton, Ayelet Zurer, Rosario Dawson, Vondie Curtis-Hall, Toby Leonard Moore