Critique du Film Assassin's Creed : plutôt une bonne surprise

  • Par Mr Geek
  • Publié le 20 décembre 2016 à 21:29, modifié le 19 avril 2022 à 13:32

Street Fighter, Mortal Kombat, Prince of Persia, Mario Bros, Doom, Double Dragon, la liste des adaptations de jeux vidéos au cinéma est longue et jonchée de nanards.

Il y a toutefois eu du progrès ces derniers temps comme en témoignent les films Resident Evil, Lara Croft ou le récent Warcraft. Mais si ces longs métrages ont plu aux gamers, ils n'ont pas forcément convaincu les cinéphiles.

Assassin's Creed relève-t-il le niveau ? Il se pourrait que oui même si le film est loin d'être parfait.

Je n'ai jamais joué à Assassin's Creed...

Je dois vous avouer un truc : je n'ai jamais joué au moindre jeu Assassin's Creed. Évidemment je connais la trame principale des jeux, le gameplay (répétitif) que c'est la franchise phare d'Ubisoft, etc. mais ça s'arrête là.

Je suis donc mal placé pour juger si le film est fidèle ou non à la licence.

Les puristes seront d'ailleurs sans doute déçus sur quelques points :

En plus aucun signe d'Apollo Creed pendant tout le film et Magneto n'utilise même pas ses pouvoirs...

Une histoire capillotractée de Templiers et de flashback temporels

Le pitch du film s'inspire de celui des jeux (je suis allé vérifier sur Wikipedia) et donc est tiré par les cheveux.

Les Assassins sont un groupe d'hommes et de femmes prêts à tout, manipulation, vol ou meurtre, pour protéger la Pomme d'Eden. Cet artefact biblique permet d'anéantir tout libre arbitre et de faire de son détenteur un despote tout puissant.

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C'est précisément ce que souhaitent les Templiers, un groupe qui tente de mettre la main sur la Pomme depuis des siècles soit disant pour « détruire la violence » ...

Seul hic que la pomme a été cachée par Aguilar de Nerha au XVème siècle et on n'en a plus jamais entendu parlé depuis.

Les Templiers ont donc mis au point un plan alambiqué : enlever Cal Lynch, un descendant d'Aguilar sur le point de passer sur la chaise électrique, puis le brancher sur l'Animus, une machine permettant de "visualiser" le passé de son ancêtres (enfin un gros Oculus Rift avec plein de fils).

Ils espèrent ainsi découvrir ainsi où la Pomme a été cachée.

Oui c'est vraiment très très bancale comme pitch on est bien d'accord.

Néanmoins on est habitués aux Marvel et le film reste suffisamment bien ficelé pour que le départ de l'histoire ne pose pas plus de problème que ça.

Michael Fassbender et Marion Cotillard : une interprétation bonne mais sans relief

Au cas où vous l'ignoriez Marion Cotillard joue dans le film. Bien que j'aie beaucoup de mal avec l'actrice, il faut reconnaitre qu'elle se débrouille correctement et qu'elle parle un anglais sans le moindre accent frenchie.

Son rapport avec le Templiers est ambigu et ses revirements pas toujours très cohérents, mais on a échappé à une interprétation "à la Batman", si vous voyez ce que je veux dire.

Jeremy Irons qui est l'un des seconds rôles du long métrage, interprète quant à lui le père de Marion. On se demande bien pourquoi il s'est embarqué dans le film : il ne joue ni bien ni mal, mais son personnage sans grand intérêt sera très vite oublié.

Même remarque pour Charlotte Rampling qui joue elle aussi un petit rôle, presque de l'ordre du caméo.

Brendan Gleeson fait lui aussi une apparition tout aussi inutile, bref vous l'avez compris : les second rôles sont ici largement sous-exploités et c'est bien dommage.

Ce qui nous intéresse surtout est bien évidemment l'acteur principal (et producteur exécutif) qui se paie d'ailleurs le luxe de jouer 2 rôles à lui tout seul, je veux bien sur parler de Michael Fassbender.

Sa double interprétation est crédible, et compte tenu de la trame de l'histoire c'était loin, mais alors vraiment très loin d'être gagné. Un peu comme Benedict Cumberbatch dans Doctor Strange, il arrive à faire passer la pilule d'un scénario rocambolesque avec une interprétation honnête, y compris pendant les scènes d'action.

Je me suis demandé comment le réalisateur avait procédé pour les scènes en espagnol, l'acteur semblant tout comme Marion Cotillard maîtriser la langue à la perfection. Bref niveau immersion on y est.

Malgré tout, Fassbender est un peu fade : trop de retenue, pas la moindre touche d'humour ni même d'espièglerie, il sera difficile de vous attacher au personnage.

Si l'acteur avait beaucoup de charme et d'épaisseur dans les bottes de Magneto, ce n'est malheureusement pas le cas ici. Et comme il monopolise l'écran, le film pâtit de ce manque de profondeur.

Des scènes épiques ... entre les pauses

La réalisation est techniquement impeccable : effets spéciaux de qualité, décors historiques majestueux, combats épiques bien menés, bref de très belles scènes d'action.

Certains décors médiévaux font penser à Game of Thrones, avec des mises en scènes superbes, mais - et c'est la tout le problème - trop rares à notre goût.

Sans être joueur, je m'attendais à un film dont l'essentiel allait se dérouler dans le passé, avec des sauts sur les toits (on en a dans la 2ème partie du film), des combats, de l'infiltration et tout et tout.

Tout cela est bien présent mais en trop petites quantités car une grande majorité du film se passe à notre époque, et que justement il ne se passe pas grand chose au XXIème siècle.

Cal Lynch essaie de comprendre ce qui se trame, fait un tour dans l'Animus, a du mal à se remettre, glandouille dans sa cellule, dort un coup, va manger du boeuf et des frites, fait une petite pause pipi, etc.

Bref on a le sentiment d'assister à des pauses vraiment longues entre deux parties d'Assassin's Creed sur Occulus Rift ce qui casse le rythme du film.

Le scénario a fait de l'Animus un simple objet de "visualisation" et Cal n'a donc d'autre choix que de suivre le script vécu par Aguilar sans pouvoir influer sur les événements.

Si c'est cohérent avec le pitch cela donne vraiment le sentiment frustrant d'être spectateur d'une partie jouée par quelqu'un d'autre, et le suspense en prend un coup.

Malgré ses défauts on vous conseille quand même de voir Assassin's Creed

Heureusement la fin du film ouvre sur d'autres perspectives et des combats tout aussi sanglants dans le présent. En sommes on regrette d'avoir du attendre plus d'une heure pour que le film décolle enfin.

On a déjà pu lire ici et là des critiques assassines (jeu de mot) du film, et si ce n'est pas le film de l'année, on a globalement passé un bon moment.

Assassin's Creed est un peu trop lisse, et les scènes d'actions pas aussi nombreuses qu'on l'aurait aimé, mais le film reste nettement meilleur que 90% des adaptations de jeux vidéo qu'il nous a été donné de voir.

Si on part du principe que ce premier volet était un introduction un peu lente des origines la saga, gageons que la suite n'en sera que plus éblouissante.

Bande annonce finale Assassin's Creed

Avis de la rédaction sur Assassin's Creed   3 / 5






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