L’idée d’avoir des soldats génétiquement modifiés et équipés d’exosquelettes au sein de l’armée française vous fait sourire ? Le sujet est pris très au sérieux par le comité d’éthique des armées. Dans son premier avis publié cette semaine, le groupe composé de 18 civils et militaire a donné son feu vert pour commencer les recherches sur des méthodes dites « invasives » afin d’augmenter les capacité des soldats. Oui, on parle bien de modification biologique des compétences de l’humain.
Le soldat de 2030, un mix entre Iron Man et Wolverine ?
Mais a quoi pourrait bien ressembler le soldat du futur ? Il y a déjà les gadgets bien sympas que l’on connait comme les exosquelettes, les vêtements connectés, les pansements intelligents qui suivent la cicatrisation des plaies, les puces dans le corps pour contrôler « des trucs » à distance… à quand les optimisations oculaires et auditives pour transformer le soldat français en super-héros Marvel ? Pas tout de suite, ça c’est sûr…
Le début d’une (longue) course au transhumanisme
Pas facile de trancher sur les questions éthiques soulevées par les innovations scientifiques et leurs applications militaires. Mais le comité d’éthique des armées semble avoir trouvé une réponse qui lui convient : on lance la production de super soldats ! On plaisante, on plaisante. Avant d’implanter des puces dans des cerveaux ou de greffer des griffes dans des avant-bras il va déjà falloir commencer les recherches.
Florence Parly, ministre des Armées, se veut d’ailleurs très clair (et rassurante sur le sujet). Elle explique notamment que « ces évolutions dites invasives ne sont pas à l’agenda des armées françaises ».
Pour l’heure, il s’agit surtout « d’éviter tout risque de décrochage capacitaire de nos armées ». En clair, on est parti pour quelques années de recherches. Il s’agirait de ne pas se faire doubler par la Chine.
Fixer des limites
En Chine, on s’en moque bien des limites. John Ratcliffe, directeur américain du renseignement national, a d’ailleurs expliqué que :
La Chine a même mené des tests sur des humains sur des membres de l’Armée populaire de libération dans l’espoir de développer des soldats avec des capacités biologiquement améliorées. Il n’y a pas de limites éthiques à la poursuite du pouvoir à Pékin
D’un autre côté, en 2016 les Etats-Unis avaient eux dépensé des millions de dollars dans un projet d’implant avancé visant à permettre au cerveau de dialoguer avec des ordinateurs.
Mais le comité d’éthique et la ministre des Armées ne comptent pas brûler les étapes et soulignent que « la question des limites est essentielle ». Ouf !
« Plutôt que d’implanter une puce sous la peau, nous chercherons à l’intégrer à l’uniforme » précise Florence Parly. En clair, on cherche des alternatives aux modifications invasives.
Sur la question de l’éthique, le comité a souligné vingt points essentiels, vingt recommandations parmi lesquelles :
- l’obligation d’avoir le consentement éclairé des soldats avant toute modification corporelle
- l’établissement d’une liste « bénéfices/risques » pour chaque modification
- l’interdiction d’opérer des augmentations cognitives qui pourraient atteindre au libre-arbitre
- la réversibilité de chaque modification
On attend les idées d’Elon Musk !