La semaine aura décidément été très riche en surprises cinématographiques. J'ai été convié à l'avant première de Power Rangers hier mais je n'attendais rien du film, ou plutôt je craignais le pire.
Il faut dire que la série est arrivée en France en 1994, l'année de mon bac, je ne l'ai donc jamais regardée (je vous laisse calculer mon grand age).
Je ne suis pas pour autant allergique aux Sentai, puisque j'ai été bercé dans ma plus tendre enfance à la douce musique de San Ku kaï (c'est la bataille) puis de X-Or, avec même une petite pincée de Bioman (Chōdenshi Baioman, mais pas les fausses suites évidemment).
Power Rangers reste donc pour moi le simple recyclage américain de séries nippones et je n'ai aucun attachement nostalgique à la série, dont j'ai du voir à tout casser 5 épisodes.
Une adaptation intelligente de l'histoire originale
Le pitch du film reprend celui de la série mais l'adapte avec beaucoup de finesse.
Une première équipe de Power Rangers s'échoue et meurt sur terre il y a 65 millions d'années, en tentant de protéger un cristal source de vie.
De nos jours 5 adolescents plus ou moins paumés tombent accidentellement sur les médaillons qui donnaient leur force aux premiers Power Rangers.
Ils se voient donc investis, pas vraiment de leur plein gré, de la lourde responsabilité de protéger ce même cristal et surtout la sécurité de la planète.
Au niveau du scénario, Kieran Mulroney a fait vraiment très fort. Il a réussi à parfaitement justifier les énormes incohérences de la série originale :
- comment 5 ados ne se connaissant pas se trouvent embarqués dans cette histoire abracadabrante
- pourquoi des adolescents ont été "choisis" pour défendre la Terre
- comment Voltron s'est retrouvé prisonnier sans sa forme physique dans son vaisseau
- les origines et les motivations de Rita Repulsa
- etc
Je suis un client difficile et honnêtement, la logique du scénario m'a paru sans faille, le tout étant amené avec une grande fluidité.
Un remake positif de Chronicle dans le fond et la forme
Si vous êtes cinéphile, il ne vous a pas échappé que le pitch du film ressemble terriblement à celui de Chronicle. Le film est clairement très inspiré du long métrage de Josh Trank, y compris dans son ambiance, sauf que contrairement à son aîné, il porte un message positif d'espoir et de fraternité.
Les 5 Power Rangers en herbe sont des adolescents plutôt mal intégrés avec chacun leurs problèmes : une star du football déchue, une jeune lesbienne repoussée par ses parents, un autiste, etc.
Clairement en difficulté, ils vont pourtant peu à peu s'ouvrir les uns aux autres pour former une véritable famille recomposée, et c'est ce qui va les sauver.
Le film prône des valeurs positives de tolérance, de rédemption et de solidarité, et rien que pour ça on l'aime déjà !
Un autre point commun avec Chronicle est la relative lenteur du film au début. Ne vous attendez pas à voir nos jeunes ados enfiler tout de suite leurs costumes et aller casser du méchant : partir de zéro et devenir un héros, ça prend du temps, beaucoup de temps, et clairement ça se mérite.
C'est d'autant plus bien vu que cela permet de construire de vraies affinités avec les personnages, et que ça évite de balancer au spectateur d'entrée de jeu le bestiaire bigarré et ultra-kitch de la série.
Vous devrez faire preuve de patience avant de découvrir vos Rangers en costume ou en MegaZord, mais croyez-moi la récompense sera à la hauteur et pourtant le film ne possède aucun temps mort. Vous ne vous ennuierez pas un instant, et vous ne verrez pas les 2h04 passer.
Des scènes d'actions rares mais de bonne facture et finalement pas trop ridicules
Soyons honnêtes, qu'on parle de Power Rangers ou de Bioman, les gentils comme les méchants ont des dégaines vraiment kitch.
Le long métrage a fait le choix de s'inspirer du matériau original de la série tout en évitant soigneusement des plans larges qui pourraient prêter à rire.
A titre d'exemple, on ne voit quasiment pas les Power Rangers avec leurs visières baissées, ce qui permet d'éviter de tomber dans le ridicule (les empreintes de bouches, oh my god).
Les jeunes acteurs de ce teen movie s'en tirent bien, mais c'est surtout Elizabeth Banks qui nous a surpris. L'actrice est méconnaissable, et elle arrive à incarner une Rita Repulsa relativement crédible. Une vraie performance, quand on connait le personnage original !
Sans être exceptionnels, les combats qui arrivent surtout dans la dernière partie du film sont bien tournés et énergiques (disons que ça passe) et les fans frissonneront en voyant enfin apparaître à l'écran les Zords, MegaZord et même quelques cameos bien vus.
- Power Rangers DNF Morpher, F0297FF2, MulticolorePower Rangers DNF Morpher Genre : unisexe Pays d'origine: CN
- Power Rangers : Force Mystique
Avis sur le film Power Rangers
Le long métrage est bourré de références à la série d'origine mais aussi de clins d’œil très bien vus à d'autres franchises cinématographiques bien connues. Un vrai régal 🙂 Rythmé, drôle et efficace, Power Rangers plaira aux fans comme aux néophytes.
Le film revisite intelligemment l'histoire originale avec du second degré, des effets spéciaux de qualité, de l'action peut-être un peu rare mais un vrai message. A voir sans hésitation donc, si vous aimez les films de super-héros.
Seul petit regret, on n'entend le célèbre thème musical Go Go Power Rangers que pendant le générique de fin. D'ailleurs en parlant de générique de fin... ne partez pas tout de suite après le film : il y a une scène post-générique qui parlera aux fans.
Bande annonce Power Rangers
Power Rangers
Sortie : 05/04/2017
Réalisation : Dean Israelite
Avec : Amy Jo Johnson, Anjali Jay, Becky G., plus