Critique Mr Wolff : Ben Affleck étonnant en autiste

Voici un film transition dans la carrière de Ben Affleck, nouveau Batman donc poule aux oeufs d’or du DC Universe. Après les succès avec Fincher l’auteur hype et Snyder le comics geek, Affleck doit crédibiliser sa carrière montrant qu’il sait jouer et qu’il peut être une action star même sans masque.

Ben Affleck dans son meilleur rôle ?

Qui aurait cru que Ben Affleck serait aussi crédible en autiste ? Car oui, l’œil bovin de Ben a enfin trouvé rôle à sa taille. Après un mari looser dans la tourmente médiatique dans Gone Girl, et un Batman dépressif, Affleck prête sa carrure d’américain moyen à un comptable autiste. Cela induit donc, qu’il calcule de tête en quelques secondes, qu’il fait des audits d’un mois en une nuit et qu’il a du mal à sociabiliser, surtout quand cela concerne une jeune et jolie comptable. Mais il est aussi un homme dangereux, expert en armes et en combat au corps à corps. Mixez Rain Man avec Terminator et vous avez Mr Wolff.

Critique Mr Wolff : Ben Affleck étonnant en autiste

Toujours très premier degré, les quelques tentatives du personnages pour paraître normal sont donc des instants comiques bienvenus. Mr Wolff s’humanise ainsi et on aperçoit furtivement la complexité de la vie sociale pour les autistes, thématique sous exploité par ce film qui reste un thriller d’action avant tout.

Critique Mr Wolff : Ben Affleck étonnant en autiste #2

Mr Wolff : des mystères enveloppés dans des énigmes

Il faut souligner que nous avons à faire ici à un thriller d’actions qui se base sur la comptabilité. Ce qui est plutôt rare, ce sujet étant surtout monnaie courante dans les films juridiques ou économiques comme dernièrement The Big Short : le casse du siècle. Heureusement, le film ne se perd pas dans les méandres comptables, on reste sur un basique jeu du chat et de la souris.

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Les récits d’enquête sont toujours efficaces quand les informations sont données avec parcimonie. La narration met en place toute une série de questionnements qui auront tous des réponses. La première moitié marche donc plutôt bien dans ce sens. Mais le film va dans la surenchère d’informations et autres complots qui donne l’illusion d’intrigues complexes. Alors que, bien entendu, tout se simplifie au final avec même de bonnes surprises pour ceux qui ne se posent pas trop de questions pendant le film.

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Un thriller sous influence

Les influences sont nombreuses et couvrent le spectre de la télévision, de la propre filmographie du réalisateur et du comics !

D’abord, on pense bien entendu à Dexter, où un laborantin de la police scientifique se révèle être le plus grand serial killer du pays. Mais il n’est pas juste un tueur psychopathe, il a un code moral inculqué par son père policier qui le mène à ne tuer que des criminels. Et voila que vous avez les mêmes bases (avec un père militaire) chez Mr Wolff. Comme un clin d’oeil à la série, on retrouve d’ailleurs John Lithgow qui interprétait Trinity.

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Une thématique chère à Gavin O’Connor résonne dans ce film : c’est la fraternité. Son film méconnu et sous-estimé Warrior (2011), racontait une lutte fratricide touchante, pleine de larmes et de sang, dans le milieu du MMA (Mixed Martial Art) avec Tom Hardy, Joel Edgerton et Nick Nolte. Un film à découvrir qui démontre les qualités de mise en scène et de direction d’acteurs d’O’Connor. Deux frères s’y affrontent après s’être perdus de vue pendant des années. C’est peut-être dans cet aspect familial, que le réalisateur et le scénariste de Mr Wolff, ne parviennent pas à passer le degré émotionnel nécessaire qui aurait pu rendre le film plus fort et touchant sur son dénouement. Le plus étrange est l’incapacité pour O’Connor de faire des scènes d’actions aussi réussies que dans Warrior.

Batman vs Punisher

Pur hasard ou coup marketing prémédité, Mr Wolff propose une affiche inédite pour les fans d’univers comics. Marvel vs DC, Punisher vs Batman !

En effet Ben Affleck est le nouveau chevalier noir depuis le dernier Batman vs Superman et Jon Bernthal a incarné le Punisher dans la dernière saison de Daredevil sur Netflix. (Ce même Daredevil fut lamentablement interprété par Ben Affleck dans un film totalement oubliable en 2003 ! )

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Outre ces coïncidences qui n’en sont sans doute pas, Mr Wolf possède un goût de comics. Déjà, par le concept de son personnage principal. Un comptable autiste travaillant pour la pègre mais qui possède un code d’honneur. Il est comptable mais surtout justicier, il écarte les gens qu’il aime pour qu’ils ne soient pas blessés par son activité. Enfin, la relation entre les personnages de Ben Affleck et J.K. Simmons peut faire penser à Batman et Gordon. C’est un lien secret fondé sur une entraide et un respect mutuel.

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Mr Wolff est donc un thriller efficace si on le prend avec la légèreté d’un comics et si Dexter vous manque !

Avis de la rédaction sur Mr Wolff   4 / 5