Mine de rien, la saga X-men est la plus vieille saga de super-héros encore en activité puisqu’elle a maintenant 16 ans. Presque la majorité donc pour une saga ayant (presque) échappé aux reboots incessants orchestrés par Hollywood. Car on le verra plus tard, cette saga a quand même eu recours à certaines astuces pour assurer sa longévité.
La semaine dernière sortait X-men Apocalypse, le neuvième film de la saga.
A cette occasion on s’est dit qu’un petite rétrospective s’imposait !
X-Men (2000)
Le premier film de la saga X-Men sort pendant l’été de l’année 2000 et marque le début d’une vague de films de super-héros encore aujourd’hui très vivace.
Avec ce film, les super-héros rentrent dans une ère moderne où leur mythologie est prise au sérieux. Et sérieux c’est bien le maître mot de cette adaptation.
Produit par Lauren Shuler Donner, réalisé par Bryan Singer, et construit autour des mutants comme métaphore des minorités dans notre société, le film veux à tout prix être pris au sérieux.
Cet aspect là est plutôt réussi et expliquera le succès du film : les costumes sont relativement sobres, l’action parfois un peu timide, mais la caractérisation est une réussite et l’univers présenté est passionnant.
Le casting est presque parfait, et on retiendra notamment un duel psychologique fascinant entre Xavier et Magnéto interprétés tous deux avec beaucoup de sagesse et de subtilité par Patrick Stewart et Ian McKellen.
Et que dire de Hugh Jackman, c’est la véritable révélation du film.
Le dernier film de super-héros à gros budget sorti avant X-men était Batman et Robin. Bryan Singer a réussi le tour de force en passant juste après un film pathétique de montrer au public et aux critiques une autre facette des super-héros au cinéma : non seulement les super-héros peuvent éviter le ridicule, mais il peuvent même évoquer avec maturité des thématiques fortes autour de personnages passionnants.
x-Men 2 (2003)
Le personnage de Wolverine étant très apprécié des fans du comics et Hugh Jackman étant devenu une véritable star après le premier opus, les producteurs décident d’en faire un personnage clef de la suite, avec tout un arc narratif consacré au mutant et à son passé mystérieux.
Cette suite, toujours réalisée par Bryan Singer, est un exemple parfait (parmi d’autres) de suite « bigger and louder » : plus de budget, plus d’action, plus de mutants !
X-men 2 capitalise sur les aspects réussis du premier film tout en élargissant l’univers.
Le film s’ouvre sur une séquence d’action géniale mettant en action un nouveau mutant haut en couleurs, Nightcrwaler, et prenant pour décor la Maison Blanche.
X-men 2 regorge ainsi de scènes d’actions marquantes, de l’attaque du manoir où Wolverine laisse échapper toute sa rage à son combat contre Lady Deathstrike.
Enfin si les thématiques sociales sont encore présentes, l’arc narratif du passé de Wolverine et le final déchirant font de cette suite l’un des meilleurs films de la saga.
X-Men l’Affrontement final (2006)
Ce dernier opus regorgeait de promesses après que le final du précédent film qui annonçait l’arrivée du Phoenix : une entité cosmique surpuissante qui prend le contrôle de Jean Grey et dont la mort est un des événements majeurs de l’histoire du comics X-Men.
Un arc narratif puissant donc, censé donner une conclusion majeure à cette trilogie.
Malheureusement le « bouquet final » de la saga ne sera pas ce qu’il promettait, la faute à une production « compliquée ». En effet Bryan Singer trop occupé par le nostalgique (et mitigé) Superman Returns n’est pas disponible pour la Fox qui préfère lui trouver un remplaçant.
Matthew Vaughn est envisagé pour un temps (qui fera l’excellent X-Men First Class par la suite) mais il ne réussit pas à s’entendre avec le studio qui lui préfère un réalisateur plus docile, Brett Ratner (Rush Hour).
Qu’en est t-il du film ? Il est décevant et ne conclût pas la saga en apothéose comme Singer aurait pu le faire. De même l’écriture des personnages semble moins fine, les personnages plus bourrins et certaines libertés font tiquer les fans (Juggernaut qui est dans le comics le demi-frère de Charles Xavier, doté de pouvoirs mystiques y apparaît comme un mutant lambda par exemple).
Le film est trop conventionnel et perd ce qui faisait la spécificité de la saga. On a l’impression que Rattner a pris l’univers comme simple prétexte permettant de voir des super-héros se taper dessus. Il empile des scènes d’actions bêtes et méchantes et des morts inutiles, dont celle de Cyclops, leader du groupe, sacrifié en quelques secondes sans que personne ne s’y attarde.
Drôle de manière de récompenser un James Mardsen, toujours très impliqué dans le rôle…
Mais tout n’est pas à jeter dans ce film. Car il au moins le mérite d’être spectaculaire et d’offrir quelques moments mémorables, comme le déplacement du Golden Gate Bridge par Magnéto ou la bataille finale. Ce manque de subtilité est donc compensé par un film qui se lâche un peu plus, là où chez Singer, c’était intelligent et sobre mais pas tellement spectaculaire.
Certaines scènes se révèlent même parfois poétiques par accident, comme les envolées d’Angel.
X-men 3 n’est pas un film à maudire ou détester, il est imparfait et décevant certes mais il n’est pas dénué de qualités. Pourtant ce film ne résistera pas à sa propre saga, qui l’effacera proprement lors de la fin de X-Men Days of Future Past.
Si l’astuce permet de ressusciter certains personnages, ce film ne méritait pas d’être totalement oublié, car posons-nous la question : serions-nous aussi heureux de revoir Cyclope et Jean Grey si ils n’étaient pas morts dans X-Men 3 ?