Sur décision de justice, Facebook était déjà tenu de transmettre toute information utile aux autorités. Mais la plateforme a décidé d’aller plus loin et de transmettre les adresses IP des utilisateurs tenant des propos haineux sur sa plateforme à la Police française. Une première.
Facebook collabore avec la justice française
Les propos haineux sur les réseaux sociaux sont de plus en plus nombreux à cause de l’anonymat des utilisateurs. Facebook a donc proposé au Secrétaire d’État au Numérique, Cédric O, de transmettre les adresses IP des utilisateurs sur sa plateforme promulguant la haine, à la justice.
Ce dernier a déclaré cela le mardi 25 juin lors d’une interview accordée à Reuters :
Ils nous ont annoncé que (…), eu égard aux discussions qu’ils ont eues avec nous, ils allaient transmettre les adresses IP pour les contenus de haine en ligne qui seraient demandées par la justice. Ce qui est une énorme nouvelle.
Pour rappel, l’adresse IP est le numéro d’identification d’un appareil qui est connecté au réseau internet. À l’heure actuelle, M. O a précisé que cette décision était exclusive à l’Hexagone :
Cela veut dire que le processus judiciaire va pouvoir se dérouler normalement. C’est vraiment très important, ils ne vont le faire que pour la France.
Livrer des adresses IP pour cause de propos haineux est une première
Le Secrétaire d’État au Numérique a précisé lors d’une interview à franceinfo que :
Le gouvernement veut faire en sorte de mettre un terme au déferlement de haine sur Internet. Pour cela, il faut d’abord faire en sorte que la justice puisse punir les auteurs de comportements illicites. Et pour les punir, il faut pouvoir les identifier et donc raccrocher un propos tenu à une adresse IP.
À l’origine, Facebook communiquait les adresses IP des personnes liées à la pédopornographie et au terrorisme. C’est donc une véritable première ! Cédric O a ajouté que « sur les sujets de haine en ligne, ils ne les donnaient pas ».
Facebook mise vraiment sur la transparence
La firme de Mark Zuckerberg collabore déjà avec les autorités françaises depuis le mois de janvier 2013.
La France se classe à la cinquième position en ce qui concerne les requêtes envoyées au géant américain dans un rapport de transparence, derrière :
- Les États-Unis (38 509),
- L’Inde (19 944),
- L’Allemagne (6516),
- Le Royaume-Uni (5918)
Fin 2018, le nombre de demandes provenant de notre gouvernement s’élevait à 5711 et Facebook avait accepté de fournir des informations pour 66% de ces requêtes.
Finalement les déclarations répétées selon lesquelles Facebook souhaitait devenir une plateforme plus transparente n’étaient pas des promesses en l’air.