in

Chine : une « sonnerie de la honte » pour les citoyens endettés

On croirait lire le synopsis d’un épisode de la prochaine saison de Black Mirror. Après le personnel d’entretien pisté par GPS, la Chine fait encore plus fort en mettant en place une sonnerie de téléphone spéciale pour identifier les citoyens endettés, les mauvais payeurs, les « laolai ». On parle ici de quelques notes de musique humiliantes accompagnées d’un message d’avertissement.

Une sonnerie pour les gouverner tous

Chine : une « sonnerie de la honte » pour les citoyens endettés

L’information nous vient du Figaro. En Chine, des opérateurs téléphoniques locaux ont mis en place un système permettant de prévenir un usager que la personne qu’il est entrain d’appeler est endettée jusqu’au cou et qui pousse le vice jusqu’à lui demander d’inciter son contact à rendre l’argent.

Le seul moyen pour une personne endettée de se débarrasser de ce dispositif humiliant et intrusif est bien entendu de s’acquitter de ses dettes. Le système est diabolique : tous les téléphones enregistrés sous le nom d’un mauvais payeur seront automatiquement équipés de ce système.

La mesure est choquante mais s’inscrit dans la continuité du fameux « crédit social », ce score attribué à chaque citoyen en fonction de sa solvabilité financière, de ses antécédents judiciaires et de sa capacité de « nuisance sociale ».

En plus de l’humiliation publique, les 13 millions d’individus labellisés « mauvais citoyens » et figurant sur les listes noires du gouvernement chinois (listes pouvant être consultées en ligne) se voient interdire l’accès aux transports rapides (avions et trains à grande vitesse) ne peuvent plus louer un bien immobilier à leur nom et n’arrivent tout simplement plus à trouver et à garder en emploi stable. Ne parlons même pas de souscrire un prêt à la banque. Difficile dans ses conditions de rembourser ses dettes, non ?

Lors de son arrivée au pouvoir en 2012, le président Xi Jinping avait annoncé vouloir lutter en priorité contre la corruption et la fraude fiscale en adoptant la politique du « name and shame » comprenez « nommer et humilier ». Il s’agit surtout de s’en prendre à une minorité pour terroriser et contrôler toute une population, une technique vieille comme le monde utilisée par toutes les dictatures à travers l’Histoire.

Cerise sur le gâteau : un laolai peut aussi voir sa connexion ralentir comme punition suprême. Si ça ce n’est pas du vice…

Avatar

Antho

Anthony est un rédactor web passionné de cinéma et de high-tech.