Avec le projet Taara, Google veut fournir un accès à Internet aux zones les plus reculées. Les traditionnels câbles de fibre sont remplacés par des faisceaux lumineux qui sont tirés sur de longues distances allant jusqu’à 20 km. Un projet fou qui est déjà opérationnel au Kenya.
Comment fonctionne le projet Taara ?
Lancé en 2017, le projet Taara est entré en phase de tests depuis plusieurs mois au Kenya. Plusieurs dispositifs ont permis de valider la viabilité de ce concept étonnant et de fournir une connexion internet stable à ses utilisateurs sur des distances allant jusqu’à 20 kilomètres.
La technologie de Taara n’est en réalité pas si éloignée que cela de la fibre optique. Ces deux techniques se servent de la lumière pour transmettre les données sauf que Taara le fait sans câbles.
Mahesh Krishnaswamy, l’homme à la tête de ce projet explique que :
De la même manière que la fibre traditionnelle utilise la lumière pour transporter des données à travers des câbles dans le sol, Taara utilise la lumière pour transmettre des informations à très grande vitesse sous la forme d’un faisceau très étroit et invisible.
Une seule liaison Taara peut couvrir des distances allant jusqu’à 20 km et peut transmettre une bande passante allant jusqu’à 20 Gbps, soit une connectivité suffisante pour que des milliers de personnes puissent regarder YouTube en même temps.
Donc en résumé il s’agit de faisceaux lumineux tirés d’un poteau à un autre sans câble pour protéger le flux d’information. Autrement dit s’il pleut ou qu’un oiseau passe en travers du faisceau, la connexion ne sera temporairement plus utilisable.
Le projet Taara va être déployé au Kenya et dans les pays voisins
Taara reste toutefois une alternative très économique à la fibre, puisqu’il n’est plus indispensable de creuser des tranchées sur des kilomètres pour y dérouler des câbles couteux.
Après un pilote réussi au Kenya, le projet Taara devrait passer dans une phase plus industrielle dans le pays en collaboration avec l’opérateur Liquid Telecom et être déployé dans d’autres pays voisins d’Afrique subsaharienne.
Le projet Taara découle directement du projet Loon
Vous connaissez peut-être déjà le projet Loon, lancé en 2013, qui vise à utiliser de ballons stratosphériques comme alternative aux antennes téléphoniques urbaines.
Depuis le démarrage de ce projet l’efficacité de ces ballons n’a cessé d’être améliorée. Equipés de panneaux solaires, ils peuvent désormais relayer de la 4G dans un rayon de 80 kilomètres et voler de façon autonome pendant 187 jours.
Après de premiers tests couronnés de succès en Nouvelle Zélande, Loon pourrait d’ailleurs être prochainement déployé en Afrique, en Australie en Indonésie et en Amérique du Sud.
Dans le cadre de ce projet, les ingénieurs d’Alphabet cherchaient un moyen de créer une liaison de données entre plusieurs ballons volant à plus de 100 km de distance les uns des autres. Ils se sont donc tournés vers la technologie Free Space Optical Communications pour établir des liaisons haut débit.
Voyant que ça fonctionnait très bien, ils se sont demandés s’il ne pourraient pas déployer cette même technologie au sol, et c’est ainsi que le projet Taara est né.
La complémentarité des projets Loon et Taara pourrait donc transformer l’Afrique d’ici quelques années…