Prison : bientôt des ordinateurs dans toutes les cellules

  • Par Antho
  • Publié le 9 juillet 2019 à 13:31, modifié le 12 mai 2023 à 17:32

Il s’agit d’un dispositif toujours en phase de test que plusieurs établissements pénitentiaires envisagent avec le plus grand sérieux. On ne parle pas ici d’un simple espace connecté dans chaque prison française mais bel et bien d’un terminal numérique dans chaque cellule de chaque établissement.

« Lutter contre l’isolement »

Prison : bientôt des ordinateurs dans toutes les cellules

L’objectif du dispositif est double. D’un côté, il s’agit de faciliter les démarches administratives des détenus, et de l’autre, de lutter contre l’isolement. L’administration pénitentiaires est très sérieuse et souhaiterait à terme généraliser ce système d’Intranet spécifique à la prison.

Avec un ordinateur dans chaque cellule, les personnes détenues se verraient offrir une opportunité d’améliorer leur quotidien, notamment en leur permettant :

  • d’acheter des produits via un service de vente (étroitement surveillé par l’administration)
  • de réserver des parloirs
  • de gérer leurs finances
  • Facebook ?

L’Administration pénitentiaire assure que toutes les requêtes des détenus seront conservées et explique au Parisien que :

Jusque-là, tout était transmis par écrit, avec parfois des difficultés pour l’administration à comprendre ce que voulait le détenu. L’objectif, c’est que 100 % des démarches administratives soient numérisées en 2022.

Parlons finance. Un tel projet n’est bien sûr pas gratuit. Comptez environ 530 millions d’euros pour permettre à des criminels en tout genre d’améliorer leur train-train quotidien.

La DAP précise toutefois qu’ « il n’y aura bien évidemment aucun accès à l’Internet extérieur ». Ouf ! Mais combien de temps avant que cela ne change ? Dans une interview donnée au Parisien, Damien Pellen, premier secrétaire du Syndicat National des Directeurs Pénitentiaires, laisse entrevoir cette éventualité (et la justifie) :

Celui qui veut tricher arrive déjà à avoir un portable connecté en 4G. Mieux vaut un accès Internet encadré, afin de réduire la fracture numérique

Pour info, le Contrôleur général des lieux de privation et de liberté (autorité indépendante, qui diagnostique les prisons françaises) réclame l’accès à certains service en ligne depuis 2011, allant de la presse aux démarches administratives en passant par la formation et l’enseignement.

Si l’Internet-prison est au point mort depuis 8 ans, le dispositif « ordi-cellule » pourrait quant à lui être généralisé d’ici 2022.

En France, les prisons seront bientôt plus confortables que les résidences universitaires.