A Toulouse 12 volontaires vont toucher 18 000€ pour rester allongés 2 mois

  • Par Fabio Mendes
  • Publié le 31 mai 2023 à 11:50, modifié à 14:59

On vous avait déjà parlé de ce test il y a plusieurs années, mais ça y est il a enfin démarré : à la clinique spatiale de Toulouse 12 volontaires sont alités depuis plusieurs jours et vont passer près de 2 mois au lit pour permettre de mieux comprendre les effets de l’apesanteur sur le corps humain et ainsi préparer la conquête de Mars. Cerise sur le gâteau : il seront très très bien payés pour rester au lit !

A Toulouse 12 volontaires vont toucher 18 000€ pour rester allongés 2 mois

18 000 € pour rester allongé pendant deux mois

Depuis maintenant cinq semaines, à la clinique Medes à Toulouse, la filiale santé du Centre national d’études spatiales (CNES), des volontaires ont enfin commencé l’expérience dont on vous avait parlé en 2017 (oui ça date) : ils vont passer au total deux mois allongé dans un lit pour aider dans la recherche spatiale.

Sur 3000 candidats, seulement 12 ont été sélectionnés pour effectuer ces tests, et ils seront rémunérés la coquette somme de 18 000 euros !

Cette expérience durera un total de trois mois, durant lesquels ils devront rester allongés pendant 60 jours consécutifs dans un lit incliné selon un angle de 6 degrés, après plusieurs jours de préparation. Deux semaines de récupération physique sont ensuite prévues.

Simuler les conditions de voyages spatiaux vers Mars

Cette inclinaison serait la plus à même de restituer les effets de l’apesanteur à laquelle sont soumis les astronautes durant leurs différents séjours dans l’espace.

Le but est ici de recréer l’absence de gravité et de permettre donc d’améliorer les conditions de vie des astronautes, comme Thomas Pesquet, pendant leurs missions.
Selon Marie-Pierre Pareille, la responsable de la clinique spatiale :

Cela permet de simuler au sol les effets de la micropesanteur, c’est-à-dire que cela reproduit au sol les effets sur l’organisme humain que les astronautes ressentent quand ils sont dans l’espace.

L’objectif de cette expérience est aussi de tester les réactions du corps humain sur des longues périodes afin de bien préparer la course vers Mars.
Comme l’indique Audrey Bergouignan, du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) :

On est rentré dans la phase exploratoire spatiale. On cherche vraiment à aller vers la Lune et Mars. Ce n’est plus une fiction et ça implique des vols au long cours de deux à trois ans.

De premiers effets déjà visibles sur les volontaires

Cela fait déjà cinq semaines (35 jours) que les 12 volontaires sont alités, et de premiers effets sont déjà visibles.
Maxime, l’un des volontaires s’est livré à ce sujet :

On se voit mincir de jour en jour au début.

Les candidats sont répartis en trois groupes :

  • l’un effectue 30 minutes de vélo allongé par jour
  • l’autre n’est soumis à aucune activité physique
  • tandis que le troisième doit pédaler tout en étant dans une centrifugeuse humaine en mouvement

Toujours selon Marie-Pierre Bareille :

L’idée est de voir si la gravité artificielle créée par la centrifugeuse quand elle tourne améliore les effets de l’exercice physique du vélo.

A Toulouse 12 volontaires vont toucher 18 000€ pour rester allongés 2 mois #2

Si le test est concluant, cette gravité, créée par la centrifugeuse, sera recrée pour les futures missions spatiale de longue durée.

Malgré la difficulté de ces tests, volontaires comme médecins restent très motivés et semblent meme  apprécier cette expérience inédite.
Comme le confie Alejandro, l’un des volontaires :

Je ne m’ennuie pas, tout le monde est très sympa. On est en contact avec les autres chambres. On organise des tournois de jeux vidéo sur Mario Kart ou FIFA.

Etre grassement payé pour rester au lit et jouer à Mario Kart, c’est plutot pas mal en effet !

L’expérience se terminera début juillet prochain, mais une nouvelle vague de 12 volontaires sera recrutée courant 2024. Par contre on vous prévient : on est au taquet à la rédac pour s’inscrire et les places risquent de partir plus vite que celle des JO 2024 !