On était déjà très inquiets au sujet du film Venom, alors quand les mauvaises critiques ont commencé à tomber et que Tom Hardy à ouvertement critiqué le film on a carrément paniqué.
Et puis le film a fait un excellent démarrage aux US et on s’est pris à nouveau à espérer.
Le verdict est tombé, on sort d’une projection en avant-première de Venom : alors top ou flop ?
On ne fera pas durer le suspense trop longtemps : si le film est loin d’être parfait ce n’est pas le nanard que l’on redoutait loin de là, et il mérite que vous alliez le voir en salle ce mercredi. Voilà la critique est finie… ou pas.
Une réinterprétation de la genèse de Venom qui tient la route
Commençons par les points positifs. Introduire Venom sans même évoquer Spider-Man ne semblait pas gagné d’avance.
Néanmoins les scénaristes arrivent à passer outre avec une histoire relativement cohérente autour de la Life Foundation. Une expédition financée par la multinationale ramène 4 symbiotes sur Terre et son PDG Carlton Drake se lance dans des expériences sur cobayes humains afin de les contrôler.
De son côté Eddie Brock, journaliste d’investigation, trahit la confiance non seulement de son patron mais aussi de sa petite amie et se retrouve sur le carreau sans job ni copine ni appartement décent, à cause de cette même Life Foundation. Oui ça ressemble assez au Eddie Brock des comics jusque là.
On vous passe les détails mais comme vous vous en doutez, il va bien évidemment devenir l’hôte d’un certain symbiote noir et blanc.
Tom Hardy et Riz Ahmed s’en tirent correctement
Soyons clairs il n’y a que 2 acteurs dans le film et tous les autres sont de pales figurants.
Pour faire court Riz Ahmed s’en tire correctement (sans plus) dans le rôle de Carlton Drake / Riot. Il ne restera pas dans les mémoires mais ne sombre pas non plus dans la caricature.
Et Tom Hardy alors ? Il passe un premier tiers du film à incarner le looser dans toute sa splendeur, un second à lutter contre son parasite et le dernier tiers à faire enfin équipe avec Venom, une progression très proche de celle de Bradley Cooper dans Limitless.
Il est complètement paumé l’essentiel du film et la dimension burlesque qu’il donne à Eddie – qui a du mal à réaliser ce qui lui arrive – est finalement plutôt bien vue, même si on frôle par moments une version dark de The Mask.
On prend d’ailleurs assez vite le personnage en sympathie, car ce n’est pas un mauvais bougre finalement.
Des scènes d’action à la hauteur
Il y a plusieurs scènes d’action dans le film : des combats rapprochés, des course poursuites, des confrontations entre symbiotes, etc.
Elles sont de bonne facture et bien rythmées, mais… on a déjà vu les 3/4 dans les bande-annonces. Du coup ça gâche pas mal le plaisir de la découverte…
On espérait que les studios avaient enfin compris leur leçon à ce sujet mais manifestement pas.
Un design de Venom et de Riot plutôt réussi
Terminons les points positifs par la modélisation des symbiotes. Personnellement je suis ultra-fan du design de Venom par Todd Mc Farlane, et si vous avez vu quelques images promotionnelles du film vous savez déjà qu’on en est loins.
Néanmoins les symbiotes ne font pas images de synthèse un seul moment (et je suis ultra-critique en général). S’ils sont sans doute un petit peu « trop propres », et si je ne suis pas fan du design de leurs yeux, il faut reconnaître que le résultat est plutôt réussi, y compris dans leurs changements de « tailles ».
Bon passons maintenant à ce qui ne va pas, et malheureusement il y a aussi des choses à dire…
Un Venom trop gentil pour respecter le PG-13
Une impression persistante en sortant du film est que ce Venom est décidément beaucoup trop gentil, tout comme Eddie est finalement beaucoup trop propre moralement par rapport aux comics.
Quand on y pense pourtant, Venom tue une bonne vingtaine de malfrats et de gardes et bouffe même 2 ou 3 cerveaux au passage, alors pourquoi cette impression ?
Tout simplement parce que Sony a fait le choix (très mauvais selon nous) de faire en sorte que le film soit PG-13 (interdit aux moins de 13 ans) et non R-Rated (interdit au moins de 17 ans), ce qui explique d’ailleurs en partie que 40 minutes de films aient été coupés.
Malgré tout on n’a pas l’impression de retrouver notre Venom sans pitié, Riot étant beaucoup plus convaincant finalement de ce coté.
Un film trop long à démarrer et une histoire vraiment basique
On arrive maintenant aux 2 gros points noirs du film : le rythme et le scénario.
L’histoire du film est vraiment très « basique » et tiendrait intégralement en 5 lignes, de même les personnages ne sont pas vraiment travaillés en profondeur. Si on pouvait encore accepter des films d’introduction un peu longs à démarrer il y a quelques années, on veut désormais entrer rapidement dans le vif du sujet.
Et bien avec Venom il faudra être patients, très patients, très très patients même, le film mettant un temps fou à vraiment démarrer.
Par ailleurs, Marvel Studios et même Sony nous ont habitué ces dernières années à des histoires à tiroir avec plein de rebondissements sur le modèle de la prélogie Star Wars : une succession de micro-intrigues qui se suivent et s’entrelacent à toute vitesse. Venom est aux antipodes de ce schéma, en empilant de looooongues scènes les unes derrière les autres, d’une façon un peu trop « old school ». Du coup par moment on se prend à penser qu’on est devant un film des années 80 ou une sorte de super-téléfilm, mais surtout on a du mal à être vraiment emporté par l’action, qui n’est pas assez soutenue.
Dit autrement, Venom ressemble à une longue introduction d’1h40 avec 30 minutes de film : oui ça fait long comme intro quand même. Il ne décolle vraiment que dans son 3ème tiers et quand le film trouve enfin son rythme c’est le clap de fin !
Donc on reste un peu sur notre faim en en demandant davantage car on commençait juste à s’amuser.
Venom : à voir ou pas ?
Si vous ne connaissez pas plus que ça l’univers de Venom, certaines libertés sur le synopsis ou la personnalité de l’anti-héros ne vous choqueront pas plus que ça, mais du coup serez-vous assez courageux pour laisser sa chance au film de décoller ?
Si vous êtes fans en revanche – et un peu tolérants – vous trouverez votre compte avec un film qui malgré de gros défauts ne manque pas de charme. Il a en effet le gout pas si désagréable d’un mélange des Spider-Man de Sam Raimi et du Daredevil avec Ben Affleck : anachronique mais tout de même bien sympathique.
Quoi qu’il en soit vous devriez passer plutôt un bon moment, alors ne croyez pas tout ce que vous lisez et allez vous faire votre propre impression comme des grands !
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L'avis de Mr Geek
Ni pleine réussite ni flop, Venom est finalement un film tout à fait correct.
Les scénaristes parviennent à établir un cadre cohérent sans Spider-Man et à respecter l'ambiance générale des comics. Les effets spéciaux et les combats sont réussis, et Tom Hardy réinvente intelligemment le personnage d'Eddie Brock.
On regrettera toutefois un film trop lisse, pas assez sanglant, et surtout un rythme trop lent qui ne trouve sa vitesse de croisière que dans son 3ème acte.