Antoine Patrelle
Quatrième film de super-héros qui sort en seulement cinq mois, X-men Apocalypse aurait pu subir l’essoufflement du public s’il ne nous proposait pas un film dont la profession de foi est très différente des autre productions super-héroïques sorties cette année.
Une espèce d’anomalie, même au sein de sa propre saga, car X-men Apocalypse sacrifie tout sous l’autel du spectaculaire, à ses risques et périls…
Les X-Men se lâchent
Après un X-Men Days of Future Past très dense au niveau de son scénario et de ses thématiques, et surtout presque parfait, l’approche choisie pour X-men Apocalypse se rapproche de celle choisie par Sam Raimi pour Spiderman 3 après un Spiderman 2 thématiquement parfait. A savoir, tout axer sur le spectacle et offrir le plus beau feu d’artifice qui soit, et de ce côté là c’est une réussite.
Un méchant définitif
A l’image de Mystique qui ordonne à ses X-men de se lâcher, le film (que Bryan Singer compare à un film catastrophe) n’hésite pas à nous montrer un dieu surpuissant et à se complaire dans la destruction et la pyrotechnie, au risque de paraître kitch par moment tout en étant bien souvent époustouflant.
Jamais un méchant n’a été montré avec autant de puissance. Ici pas de doute : Apocalypse est tout à fait capable de détruire le monde, et on le ressent.
Le film cumule ainsi les moments de bravoure où chaque mutant a son quart d’heure de gloire et où toute sa puissance est déployée à son maximum, de la scène déjà culte de Quicksilver qui surpasse encore celle du film précédent, au combat ingénieux et puissant entre Charles Xavier et Apocalypse.
Enfin, quel bonheur de voir la vraie évasion de Wolverine de ses bourreaux, une version enfin proche du comics créé par Barry Windsor Smith et où l’on ressent enfin toute la puissance et la fureur de Logan.
Avec cette scène, la saga X-men répare le pêché qu’était X-men Origins Wolverine.
Une nouvelle génération de X-Men
Ce dernier film X-men en profite aussi pour nous présenter une nouvelle génération de jeunes mutants, versions rajeunies des protagonistes de la première trilogie. Ils représentent peut être la plus belle réussite du film en étant tous absolument attachants et intéressant d’entrée de jeu, que ce soit Sophie Turner en Jean Grey tourmentée tout en étant très puissante, ou Kodi Smith McPhee parfait en Diablo à côté de la plaque.
Magneto : un ressort usé ?
Si le manque d’ambition scénaristique du film est assumé par son orientation, Magneto incarne malheureusement à lui tout seul tous les défauts de cette saga qui n’ont jamais été aussi présents que dans ce film.
Il semble ainsi piégé dans le même schéma narratif oscillant entre rédemption et colère meurtrière. Son manque de développement et d’évolution rend toujours aussi prévisible le final du film, dont on sait que la solution ou le problème viendra de lui.
Enfin, la propension qu’a le film de tout lui excuser malgré le nombre conséquent de morts qu’il cause est assez difficile à avaler…
Un film inégal
X-men Apocalypse peut ainsi se voir comme un best-of de ce que la saga peut apporter en terme de spectacle et puissance.
Il n’est donc pas la conclusion thématique que l’on aurait pu attendre, mais il n’a jamais été vendu comme tel, et cela n’a jamais été son ambition. Le film réussit à rivaliser avec Avengers en ce qui concerne le grand spectacle et l’affrontement de super-héros, tout en gardant sa spécificité, ce qui le rend très rafraîchissant.
De plus cette volonté presque old-school de vouloir simplement émerveiller son spectateur sans se prendre trop au sérieux, ni avoir un regard cynique et distancié sur ses personnages et son univers, fait de X-men Apocalyspe un blockbuster parfois inégal mais précieux.
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L'avis de Mr Geek
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L'avis de Mr Geek
En fait tout part d'un conflit entre réalisateurs. Bryan Singer qui a fait les films X-Men et X-Men 2 à quitté la franchise et a laisse Bret Radner faire X-Men 3.
Le film est un massacre et surtout le réalisateur a réussi à tuer en 1 seul film le professeur Xavier (même si une piste en fin de film suggère qu'il a changé de corps), Cyclops et Jean Grey.
Ça fait beaucoup de morts pour 1 seul film.Le film suivant est X-Men first class qui raconte les origines des X-Men.
Jusque-là tout va bien.Le film suivant X-Men Days of Future Past parle de voyages dans le temps. Les personnages encore vivants après X-Men 3 (dont Xavier ressuscité on ne sait pas comment) envoient Wolverine dans le passé entre First Class et X-Men 1 pour qu'il change l'avenir.
C'est ce qu'il fait et donc ça change toute la chronologie entre Days of Future Past (ce film) et la suite chronologique (X-Men 1, 2 et 3). Les événements qui s'y produisent sont effacés et restent donc à réécrire : changement de timeline, certains personnages ne sont jamais morts, bref on efface surtout le calamiteux
X-Men 3.Dans X-Men Apocalypse on découvre aussi comment Xavier devient chauve.
Quant à Diablo c'est juste un mutant bleu à l'aspect diabolique.
Dans les BD c'est le fils de Mystique mais vu la faible différence d'âge dans le film entre les 2 personnages, cet aspect semble avoir été changé.
Si le film comporte quelques moments de bravoure qui feront frissonner les fans - on pense en particulier à des passages avec Quicksilver et Wolverine - le film est globalement raté.
Le design du personnage d'Apocalypse est digne d'un mauvais cosplay et ses motivations n'ont rien à voir avec celles de comics. Magneto est également une caricature de son propre personnage, ce qui fait donc 2 méchants ratés sur 2 dans le meme film.
On regrette un réel manque d'ambition et d'originalité coté scénario, lequel est truffé de petites incohérences. Enfin bien que le film soit une débauche d'effets spéciaux, avec des combats relativement bien orchestrés, certains choix de mise en scène donnent l'impression d'un manque de budget.
Un film qui laisse un gout amer d'inachevé à la sortie de la salle...