J’assume parfaitement ce titre racoleur étant donné la relative gravité de la situation.
L’article aurait très bien pu s’intituler « Sony tenu par les c***lles » mais cela supposait qu’il en restait à Sony, et c’est loin d’être une chose certaine…
Résumé de l’affaire du dernier piratage Sony
Tout commence il y a environ un mois, lorsque Sony découvre qu’ils ont été victimes d’un piratage de grande ampleur.
Le groupe Guardians of Peace (GoP) à l’origine de l’attaque déclare avoir dérobé plus de 100 To de données confidentielles et supprimé ces données des serveurs de Sony.
Parmi ces données : des mails, des numéros de sécurité sociale et autres renseignements confidentiels des employés de la firme, des films et beaucoup d’autres documents destinés à un usage interne.
Une partie de ces fichiers se sont retrouvés sur la toile et sont encore minutieusement explorés par les journalistes, avides de scoops.
Vous n’avez d’ailleurs pas du échapper à certaines de ces informations, que ce soit les blagues racistes de la patronne du groupe ou la possibilité d’un cross-over entre Spider-Man et les studios Marvel.
Un hacking à cause du film The Interview
Vous devez vous demander pourquoi des pirates ont décidé de tirer une balle dans le genou d’une si grosse société ?
Sachez que tout se résume à un film : The Interview ou L’Interview Qui Tue en français.
Le groupe de pirates, portant le leader Nord-Coréen Kim Jong Un en très haute estime, a donc très peu apprécié le synopsis du film qui place au cœur de son intrigue l’assassinat du dictateur Nord Coréen.
Il demande donc que le film ne sorte ni en salles, ni sur aucun autre support (VOD, Bluray, etc.)
Des menaces d’attentats
GoP menace donc Sony de révéler d’autres informations d’ici Noël mais aussi de perpétrer des attentats « à la 11 septembre » envers tous les cinémas qui oseraient diffuser le film à sa sortie.
Si des solutions de secours ont été envisagées (YouTube qui distribuerait le film), après que 3 grandes chaînes de distribution aient décidé de ne plus projeter le film, Sony a finalement décidé d’annuler purement et simplement la sortie de The Interview.
SONY dindon de la farce : forcé de nettoyer ses comptes Facebook Twitter et YouTube
Après enquête, le F.B.I accuse publiquement la Corée du Nord d’être à l’origine de cette cyber-attaque, même si la Corée du Nors nie tout implication.
Les hackers qui semblent tenir Sony par le bout du nez sont toutefois revenus sur leurs exigences et « autorisent » le groupe à sortir The Interview sous 3 conditions :
- La mort de Kim Jong Un ne doit pas être trop « joyeuse »
- Ne pas recommencer à mettre les hackers à l’épreuve
- Si Sony fait quoi que ce soit d’autre, les hackers seront prêts à se battre
Entre temps, Sony a demandé aux journalistes de ne pas relayer d’informations extraites des fichiers piratés dans les médias.
Manque de bol, une jurisprudence de 2001 rend cette pratique tout à fait légale…
On nage donc en plein délire et on coule encore un peu plus vendredi dernier, le 19 décembre, quand les GoP exigent que Sony fasse disparaître toutes traces de The Interview sur les réseaux sociaux.
Et vous pouvez aller chercher, il n’y a plus rien sur les comptes Twitter, la page Facebook a été supprimée et le compte Youtube a été nettoyé également…
De nombreuses questions en suspens…
Sony a lamentablement perdu cette bataille face aux cyber-terroristes. On se demande donc ce que les GoP gardent sous le coude afin de faire chanter une multinationale de la sorte ?
Probablement quelque chose d’explosif…
Si on ne peut pas reprocher à l’entreprise de vouloir préserver l’intégrité de ses employés ainsi que celle des spectateurs, on peut quand même regretter ces multiples décisions qui vont à l’encontre de la liberté d’expression.
Le président Barack Obama à déclaré en conférence de presse qu’il aurait d’ailleurs préféré être informé de cette décision à l’avance.
A l’heure ou les États-Unis se rapprochent de Cuba, se voir imposer une censure de la part de sympathisants du dictateur de la Corée du Nord est particulièrement malvenu.
Attendons de voir la suite et les autres répercussions qu’auront cette affaire qui n’en est qu’à ses débuts.
Je me permettrai de conclure avec un message personnel adressé à Sony : « Relève-toi, et montre nous qu’il n’y a pas que dans tes films que les gens se battent. »