Apparues en 2021 sur le marché français, les puffs, ces cigarettes électroniques jetables à usage unique ont rapidement gagné en popularité. Seulement leur utilisation s’est aussi répandue parmi les adolescents, suscitant des préoccupations tant sur le plan de la santé publique que de l’environnement. Face à ces enjeux, la France a décidé de les interdire.
Si cette mesure vise essentiellement à rappeler les contours de la loi concernant la vente de cigarettes aux mineurs, elle a semé le doute chez les consommateurs. Si vous avez plus de 18 ans et que vous vapotez, rassurez-vous : les cigarettes électroniques, y compris les modèles rechargeables à petit prix, restent bien autorisées à la vente. Mais faisons ensemble le point sur le sujet.
Qu’est-ce qu’une puff jetable, et pourquoi est-il désormais interdit d’en vendre ?
Une puff est une cigarette électronique pré-remplie d’e-liquide, avec ou sans nicotine. Conçue pour un usage unique, elle ne peut être rechargée ni en liquide ni en énergie, ce qui la destine à être jetée après utilisation. Le prix des puffs se situe au dessous des 10 euros, et elles se déclinent en dizaines de saveurs et coloris, ce qui rend leur utilisation ludique et accessible à toutes les bourses, y compris celles des ados.
Alors que les cigarettes électroniques s’adressent à un public adulte, motivé par le souhait d’arrêter la cigarette, le marketing et la communication autour des puffs cible principalement les jeunes consommateurs, y compris des enfants qui n’ont jamais encore jamais fumé.
Une étude menée par l’Alliance contre le tabac (ACT) en 2023 a mis en évidence plusieurs faits alarmants :
- 34 % des personnes interrogées pensaient qu’elles étaient autorisées à la vente aux mineurs, alors qu’elles sont soumises à la même réglementation que les cigarettes
- plus inquiétant encore, 15 % des adolescents âgés de 13 à 16 ans ont déclaré avoir déjà utilisé une puff
- 47% d’entre eux ont commencé leur consommation de nicotine avec ce produit
- et 9% en consomment régulièrement
Autrement dit la vente de ce type précis de cigarettes électroniques, soutenue par un marketing agressif tourné vers les jeunes, augmente sans le moindre doute possible le risque d’initiation précoce à la nicotine et donc de dépendance au tabac.
Ajoutez à cela que ces cigarettes jetables, composées de plastique et d’électronique, génèrent quantité de déchets difficiles à recycler, et vous comprendrez aisément pourquoi leur interdiction était à l’étude.
Les puffs jetables sont interdites en France, mais pas les cigarettes électroniques
En mars 2024, le Parlement français a adopté une proposition de loi visant à interdire les puffs, laquelle a été validée en septembre 2024 par la Commission européenne, qui l’a jugée « justifiée, nécessaire et proportionnée ».
Cette loi doit encore être adoptée définitivement par l’Assemblée et le Sénat, mais tout porte à croire que les puffs seront bien totalement interdites à la vente en France dans les prochains mois.
Les contrevenants qui continueraient alors à commercialiser des puffs s’exposeront à des sanctions, dont des amendes pouvant atteindre 100 000 euros lors d’un premier contrôle, et jusqu’à 200 000 euros en cas de récidive.
Cette mesure ne touchant absolument pas les cigarettes électroniques « classiques », on peut se demander quel est son réel intérêt, des ados pouvant toujours se tourner vers des cigarettes électroniques à petit prix.
Pour une fois, l’Etat adopte les mêmes armes que celles de l’industrie qu’elle affronte. Il y a souvent un décalage entre « la loi » et son respect, des acteurs peu scrupuleux (tout particulièrement sur internet) adoptant la maxime du « pas vu pas pris », fermant les yeux sur des dérives parfaitement connues qu’ils encouragent sciemment par leurs actions marketing.
Ce nouveau texte a donc une double portée symbolique et coercitive : il rappelle et souligne que nul vendeur de cigarettes électroniques ne pourra plus prétendre qu’il ignore que le ciblage et la vente de cigarettes à des mineurs, fussent-elles bon marché colorées et ludiques, sont totalement interdits et seront désormais lourdement punis.
Les cigarettes électroniques avec des pods réutilisables ou des batteries rechargeables restent totalement légales
Les cigarettes électroniques, jetables ou non, restent bien heureusement majoritairement consommées par des adultes qui souhaitent arrêter la cigarette. Le succès des puffs ayant démontré l’attractivité de produits simples d’emploi pour accompagner cette transition, un nouveau segment de vapoteuses, avec moins d’options est apparu.
Si leur prix et leur simplicité d’utilisation se rapprochent des puffs, ces produits à moins de 10 euros offrent une bien meilleure durée de vie et surtout une expérience de vape supérieure.
Prenons l’exemple de la cigarette électronique blu 2.0 : disponible au prix de 9,99 €, sa batterie longue durée (8 heures de vapotage) se charge rapidement en 50 minutes via USB-C avec indicateur LED. Si on ne peut pas utiliser n’importe quel e-liquide, ce produit est compatible avec une gamme de 10 capsules différentes, conçues pour répondre aux attentes de la majorité des consommateurs en terme de saveurs et de taux de nicotine.
Un autre produit comme la Blu Bar Kit ressemble encore davantage à une puff, dans la mesure ou ce produit n’est pas rechargeable électriquement et est limité à environ 1000 bouffées. Commercialisé moins de 9 euros il est compatible avec des pods interchangeables, disponibles en 12 saveurs d’e-liquide au taux de nicotine de 9 mg/ml.
Contrairement aux puffs, ce type de produit est équipé de clearomiseurs efficaces qui permettront de profiter d’une expérience de vape de qualité.
Si l’approche marketing des fabricants de puffs est éthiquement douteuse, les consommateurs légitimes d’e-cigarettes leurs sont en tous cas redevables : sans eux, ils n’auraient pas accès aujourd’hui à des produits aussi simples d’utilisation et surtout aussi bon marché.