in

Critique No Pain No Gain : un Michael Bay surprenant

Les plus perspicaces d’entre vous ont peut-ĂȘtre remarquĂ© que le blog s’était enrichi d’une catĂ©gorie CinĂ©ma, de fiches films, acteurs, rĂ©alisateurs, et d’un damier d’affiches. Et ce qui devait arriver arriva : j’ai reçu ma premiĂšre invitation Ă  une projection presse la semaine derniĂšre.

Je mentirais en disant que tout cela n’était pas prĂ©mĂ©ditĂ©, mĂȘme si mon objectif premier Ă©tait plutĂŽt de squatter les projos presse d’Iron Man 3 ou de Star Trek into Darkness


Critique No Pain No Gain : un Michael Bay surprenant

J’ai Ă©tĂ© invitĂ© Ă  dĂ©couvrir le prochain Michael Bay ce qui n’est pas si mal Ă©tant donnĂ© que Michael fait dans le blockbuster survitaminĂ© efficace (Bad Boys 2, The Island, Transformers, etc.).

En route donc pour No Pain No Gain. No Pain No Gain ? C’est pas un moto de fans de la gonflette ça ?

Un pitch improbable 


Daniel Lugo, coach sportif Ă  Miami, ferait n’importe quoi pour vivre le dans le mĂȘme luxe que ses clients fortunĂ©s : maisons avec vue sur la baie, voitures de sport, yatchs, filles de rĂȘves. Pour y arriver il a conçu un plan trĂšs simple, peut-ĂȘtre trop simple mĂȘme : kidnapper avec l’aide de deux acolytes bodybuildĂ©s un de ses plus riches clients et lui voler sa vie.

Critique No Pain No Gain : un Michael Bay surprenant #2

Un pitch improbable 
 mais tirĂ© de l’histoire vraie de 3 kidnappeurs amateurs, le Sun Gym Gang.

Je vais ĂȘtre honnĂȘte avec vous : Michael Bay + des bodybuilders + un scĂ©nario aussi bancale, le tout sans effet spĂ©ciaux ni Megan Fox, je n’y serais pas allĂ© de mon plein grĂ© 
 et c’eĂ»t Ă©tĂ© une terrible erreur.

Un casting parfait ?

Mark Wahlberg et The Rock avaient dĂ©jĂ  collaborĂ© sur l’excellente comĂ©die Very Bad Cops que je vous recommande d’urgence si vous ne l’avez pas encore vue.

Critique No Pain No Gain : un Michael Bay surprenant #3

Tous les acteurs jouent leur rĂŽle de façon impeccable, y compris The Rock, n’en dĂ©plaise aux mauvaises langues.

Mark Wahlberg incarne un Daniel Lugo « charismatique » 
 du moins pour ses deux acolytes dĂ©cĂ©rĂ©brĂ©s. Il se prend pour le cerveau de l’équipe, alors que tout montre qu’il est clairement la ramasse. Je retiens en particulier un scĂšne de planification de prise d’otages avec schĂ©ma et explications Ă  se tordre de rire.
Mais comme il le dit lui-mĂȘme :

I watched a lot of movies pal : I know what I’m doing

The Rock incarne Paul Doyle, un ex-dĂ©tenu aussi dĂ©bile que physiquement impressionnant. TouchĂ© par la grĂące de JĂ©sus en prison il a fait voeu de sobriĂ©tĂ© et c’est le bon samaritain benĂȘt de l’équipe.
Dwayne Ă©chappe d’ailleurs Ă  la caricature et arrive Ă  rendre son personnage crĂ©dible (et j’ai du mal moi-mĂȘme Ă  croire ce que j’écris).

Anthony Mackie est clairement l’acteur le moins savoureux du film, dans son rĂŽle d’impuissant sexuel qui tente de compenser ce handicap en soulevant de la fonte, mais il est accompagnĂ© d’une Rebel Wilson vraiment drĂŽle.

Tony Shalhoub, le hĂ©ros plein de tocs Ă©chappĂ© de la sĂ©rie Monk, est une victime antipathique Ă  souhait qu’on a envie de baffer dĂšs qu’il ouvre la bouche.

Quant Ă  Ed Harris il est, comme Ă  son habitude, toujours aussi impeccable dans son rĂŽle de justicier impassible (et sexy le bougre pour son age)

Ce bestiaire loufoque est rĂ©uni Ă  l’écran pour notre plus grand plaisir dans un joyeux scĂ©nario complĂštement barrĂ©, et comme vous vous en doutez 
 le kidnapping va trĂšs vite dĂ©gĂ©nĂ©rer.

Une comĂ©die parfumĂ©e Ă  la testostĂ©rone et Ă  l’humour noir

Sous ses airs de thriller ou de film d’action, No Pain No Gain est donc une comĂ©die d’humour noir qui va crescendo, avec ses scĂšnes jubilatoires et celles oĂč on a envie que ça s’arrĂȘte parce que ça va trop loin.

Oui, vous avez bien lu, on parle bien de Michael Bay, de The Rock et d’humour noir, comme quoi « la vie c’est comme une boite de chocolats », et les chocolats monchĂ©ri peuvent avoir un gout pimentĂ© finalement pas dĂ©sagrĂ©able du tout.

Pour tout vous dire, le film m’a fait penser Ă  2 films complĂštement dĂ©jantĂ©s que j’adore :

D’ailleurs je ne peux pas croire que le coup de l’orteil ne soit pas un clin d’oeil appuyĂ© 😉

Michael Bay restant Michael Bay on a droit Ă  beaucoup de plans musclĂ©s, couleurs saturĂ©es, courses poursuites, musiques tonitruantes et effets pyrotechniques dans un style qui rappelle Ă©normĂ©ment Bad Boys 2. C’est volontairement excessif ce qui rend les situations encore plus absurdes, certains plans Ă©tant ridicules Ă  souhait. Pourtant le rĂ©alisateur nous rappelle dans une scĂšne (qui restera dans les mĂ©moires tant elle est drĂŽle) que tout ceci est une histoire vraie.

Ce qui n’empĂȘchera pas le film de finir par une scĂšne ultra-caricaturale tout droit sortie de Call of Duty.

Critique No Pain No Gain : un Michael Bay surprenant #5

No Pain No Gain est un melting pot de stĂ©rĂ©otypes qui passent Ă  la moulinette : culte du corps, culte de l’argent, mythe du self made man, religion et autres valeurs amĂ©ricaines qui sont joyeusement traĂźnĂ©es dans la boue pour notre plus grand plaisir.

Seul vrai dĂ©faut du film, avec 2h10 No Pain No Gain est un peu trop long, mais surtout restez pour le gĂ©nĂ©rique : vous pourrez ainsi dĂ©couvrir les vrais visages des diffĂ©rents protagonistes et savoir ce qu’ils sont devenus.

Et le public dans tous ça ?

Vous l’avez compris j’ai vraiment aimĂ©, on est en prĂ©sence d’un trĂšs bon film, le meilleur de Michael Bay sans l’ombre d’un doute.

Par contre le pari est osĂ© car les fans de Michael Bay ne s’y retrouveront probablement pas : on n’est pas en prĂ©sence d’un film de baston boum boum. L’humour noir n’est pas forcĂ©ment du gout de tous et les clients potentiels de ce type de film risquent de fuir Ă  toutes jambes en voyant « Bodybuilders », « Michael Bay » et « The Rock » sur la mĂȘme affiche


La programmation du film dans nos salles semble d’ailleurs aller dans ce sens, puisque No Pain No Gain sortira chez nous le 28 aoĂ»t, les distributeurs y croyant sans doute Ă  moitiĂ© ? Nous verrons s’ils ont eu tort, cependant le film a enregistrĂ© 20 millions de dollars de recettes son premier week-end d’exploitation, donc tout est possible


Allez le voir vous ne serez pas déçus, et comme le dit si bien Mark Wahlberg :

When this is over, we’ll all go camping

Critique No Pain No Gain : un Michael Bay surprenant #6

  • Pain No Gain BluRay
    No pain no gain Blu-Ray
  • Pain No Gain [Combo Blu-Ray + DVD]
Note de la rédac 4
  • L'avis de La rĂ©daction

    No Pain No Gain est un film remarquable, et le meilleur film de Michael Bay. Pour la premiĂšre fois dans sa carriĂšre, Michael Bay signe un film personnel. Il investit complĂštement sa mise en scĂšne dĂ©bridĂ©e sur ce sujet loufoque et parvient mĂȘme Ă  y injecter du symbolisme par moment.

    No Pain No Gain apparait aussi comme un tournant chez Michael Bay puisqu'il cite ses propres films pour la premiÚre fois. Les trois personnages du film sont d'ailleurs des fans du cinéma de Michael Bay, ce qui permet au réalisateur d'infuser une critique de son propre cinéma.

    Michael Bay ne se prive pas de montrer tous les travers obscurs des personnages. Dans cette critique délirante et hilarante de l'american dream, Michael Bay montre des personnages complÚtement chaotiques et dangereux dans leurs actions. Il parvient à rendre sa mise en scÚne déstabilisante par moment.

    La direction d'acteur est remarquable notamment Dwayne Johnsson qui trouve là son plus beau rÎle. L'un des plus grands films de l'année 2013.

Laisser ma critique

Laisser ma critique

No Pain No Gain

  • 11 septembre 2013 (2h10)
  • Titre original Pain & Gain
  • De Michael Bay
  • Avec Anthony Mackie, Larry Hankin, Vivi Pineda, Tony Shalhoub, Tony Plana, Rob Corddry, Rebel Wilson, Peter Stormare, Persei Caputo, Michael Rispoli