La nature est formidable ! Elle nous gratifie aujourd’hui d’une limace de mer unique en son genre capable de « s’autodécapiter » (carton plein au scrabble) pour ensuite se faire repousser un corps tout neuf. Une étude récente a permis de mettre en lumière cette capacité de régénération extrême. Les lézards peuvent aller se rhabiller avec leur queue détachable, là…
Se décapiter, se régénérer, recommencer.
Les deux limaces de mer sacoglosses sur laquelle portait l’étude ont surpris tout le monde y compris les biologistes Sayaka Mitoh et Yoichi Yusa, de l’Université des femmes de Nara au Japon, comme le rapportait Associated Press ce 8 mars.
Les deux scientifiques travaillaient avec les limaces quand elles ont remarqué que l’une d’entre elles s’était « autotomisé » autrement dit qu’une partie s’était détachée du corps. Sauf que dans ce cas là, la partie en question était bel et bien la tête de l’animal ! Celle-ci continuait même à bouger comme si de rien n’était.
La régénération la plus extrême du monde animal
On parle bien d’une régénération puisque quelques heures après avoir séparer sa tête de son corps, la limace a recommencé à se nourrir. La « blessure » autour de son cou s’est même régénérée en seulement une semaine. Et trois semaines après l’autotomie, elle avait complètement fait repousser son corps. Et comme à l’origine !
Yoichi Yusa raconte :
Nous avons été surprises de voir la tête bouger juste après l’autotomie Nous pensions qu’elle mourrait rapidement, sans cœur et sans autres organes essentiels, mais nous avons de nouveau été surprises de constater qu’elle régénérait tout son corps.
Un grand pouvoir… réservé aux jeunes !
Pas de bol pour les limaces plus agées ! Elles ont bien réussi à se déplacer après la décapitation mais sont mortes dix jours après, sans avoir essayé de se nourrir.
Plus étonnant encore, le corps des vieilles limaces à bouger pendant plusieurs mois (la tête, elle, était morte depuis longtemps) le coeur battait toujours mais le tout a fini par se décomposer sans qu’aucune nouvelle tête ne pousse.
Les chercheurs s’interrogent toujours sur le super pouvoir de Elysia cf. marginata et E. atroviridis (leurs petits surnoms faciles à retenir) mais estiment qu’il s’agit d’un mécanisme de défense contre les parasites.