Alexandre Boyer
Les IA arrivent désormais à reproduire des voix et leur faire chanter ce qu’elles veulent. Sur les réseaux sociaux on retrouve déjà des morceaux chantés par des stars … qui n’ont jamais interprété les morceaux en question, ce qui pose d’évidents problèmes juridiques.
DiffSVC peut reproduire la voix de n’importe qui pour lui faire dire ou chanter n’importe quoi
Les IA vont bon train en ce moment, après ChatGPT qui génère du texte automatiquement, Stable Diffusion, Midjourney et Dall-E qui créent des images sorties du néant, c’est au tour de DiffSVC de faire le buzz en reproduisant les voix de n’importe qui.
Le principe de DiffSVC est simple : il suffit de lui donner à manger un extrait audio de quelques secondes pour lui permettre de faire dire ou chanter n’importe quoi à cette IA avec cette voix.
Sur Tik Tok, un morceau assez bizarre fait le buzz depuis quelque jours, et pour cause : il s’agit de Happier than Ever de Billie Eilish, mais chanté par Ariana Grande. Seul problème : Ariana Grande n’a jamais chanté cette reprise, ni bien évidemment reversé de droits d’auteur à ce sujet.
C’est bien une IA qui a réussi à reproduire la voix de la chanteuse pour ce résultat tout bonnement incroyable. Aucun moyen de différencier l’IA de la voix de la vraie chanteuse…
Une autre « reprise » d’Ariana Grande sur le morceau Kill Bill de SZA a également fait des millions de vues, et ce n’est qu’un début. D’autres stars ont été « utilisées » par des IA et vous avez peut-etre entendu Lady Gaga reprendre le titre « Video Games » de Lana Del Rey ou encore Adele sur « Back to black » d’Amy Whinehouse, etc.
Des IA très dangereuses et pas que pour les artistes
Avec ce type d’IA il devient très facile de prendre la voix de n’importe qui, qu’il s’agisse d’une personnalité connue ou de votre petit frère. Les créateurs de DiffSVC ont déjà retiré leur produit afin d’éviter certaines dérives, mais le vers est d’ores et déjà dans le fruit.
Les IA posent de nombreux problèmes juridiques et éthiques
L’utilisation des IA dans le domaine de l’art reste encore très controversée et fait face à un certain flou juridique. Elles posaient déjà problème dans les concours de peintures, de dessin ou de photos quant à leur légitimité à y participer, mais se pose aussi la question de la façon dont elles ont été entrainées.
Getty Images est d’ailleurs actuellement en procès avec Stable Diffusion pour une utilisation frauduleuse de ses images copyrightées :
On comprend donc pourquoi les créateurs du logiciel DiffSVC ont décidé de retirer leur produit de la circulation afin d’éviter certaines dérives et problèmes juridiques.
Les IA travaillent beaucoup plus vite que les humains
C’est une évidence, une IA « travaille » beaucoup plus vite qu’un humain et cela inquiète les artistes qui craignent de se faire remplacer, d’autant plus que ces memes IA sont gles bases de données des IA sont faîtes à partir du travail d’autres personnes, en d’autres termes la base de certaines IA est volée.
Plus récemment le studio WIT-Studio (l’Attaque des Titans, Spy x Family) a annoncé la sortie d’un film intitulé The dog and the boy pour Netflix, dont les décors ont été réalisés avec l’aide d’une IA.
Ce court métrage de trois minutes qui sert de test a déjà provoqué la colère d’illustrateurs professionnels :
https://twitter.com/Max_Hoareau/status/1621047012321013763
Reste qu’on peut difficilement lutter contre le progrès, et que certains métiers sont inéluctablement voués à disparaitre ou du moins à changer…
