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Critique My Wonder Women : l'histoire du trio amoureux à l'origine de Wonder Woman

Le succès mondial du film Wonder Woman a prouvé que le public appréciait le personnage de la super héroïne DC Comics (et puis comment résister au charme de Gal Gadot ?).

La critique a salué et sans doute surestimé les thématiques féministes de ce blockbuster, mais une petite production indépendante est allée encore plus loin sur ce sujet, en décidant de raconter la genèse de ce personnage atypique dans les années 30.

Critique My Wonder Women : l’histoire du trio amoureux à l’origine de Wonder Woman

La surprenante histoire de la création de Wonder Woman

Comme l’évoque avec humour, la tagline de l’affiche US, ce film parle des femmes derrière l’homme qui a créé Wonder Woman.
Car c’est bien là le cœur de cette histoire, qui explore les valeurs morales et leurs limites dans la société américaine de la fin des années 30.

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Le film débute par l’audition du professeur Marston, créateur officiel du personnage, par l’association de défense des enfants américains qui lui reproche de pervertir l’esprit des jeunes lecteurs et lectrices.

William Moulton Marston (interprété par Luke Evans) défend alors sa volonté d’aider à l’émancipation des femmes via une représentation plus moderne dans les comics.

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En parallèle de cet épisode juridique, on suit la vie du couple Marston alors qu’ils travaillent sur ce qui deviendra le détecteur de mensonge et développent la théorie d’évaluation du comportement humain : DISC (domination, influence, stabilité et conformité).
Cette théorie que Marston enseigne à Harvard structure toute l’évolution du film sous la forme de chapitres.

Dans ce cadre universitaire, Marston et sa femme Elizabeth (Rebecca Hall) vont rencontrer Olive Byrne (Bella Heathcote) qui deviendra leur assistante. Mari et femme vont tous deux tomber amoureux de la jeune femme, et ce polyamour se déploiera tout au long du film.

On comprendra mieux ensuite l’influence majeure des deux femmes sur les valeurs et le caractère de la Wonder Woman que nous connaissons.

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Wonder Woman : une icône féministe et progressiste

Féministe convaincu, le professeur Marston pense que les femmes prendront bientôt le pouvoir et donc que les hommes – et en particulier les jeunes garçons – devront s’y habituer. Ayant compris très tôt le pouvoir des comics utilisés à des fins éducatives, il décide de l’utiliser tout en acceptant les codes du genre : le personnage de Wonder Women, son univers et ses histoires seront donc dès lors ses outils de « propagande ».

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William Moulton Marston, Elizabeth sa femme, et Olive leur maîtresse, vont explorer et essayer de défendre cette nouvelle place de la femme dans la société, contre les conventions sociales de l’époque.

Olive Byrne n’est d’ailleurs pas une jeune femme comme les autres : c’est la fille d’Ethel Byrne et nièce de Margaret Sanger, deux célèbres militantes féministes américaines, mais les références ne s’arrêtent pas là.

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Il n’est pas étonnant que la réalisatrice et scénariste Angéla Robinson ait souhaité réalisé ce film : fervente militante de la cause lesbienne, et elle a souvent traité par le passé du féminisme dans les films et séries sur lesquelles elle a travaillé : D.E.B.S., The L World, Girltrash!, etc.

My Wonder Women n’est pas le film auquel on s’attendait

Le film relate l’aventure de la création du personnage de Wonder Woman, mais il ne s’attarde pas sur les aspects artistiques auquel on pourrait s’attendre, comme le choix du dessinateur, la construction des premières histoires, ou encore l’univers de l’héroïne.

La réalisatrice évoque bien sur l’origine du design du personnage, mais elle préfère la révéler à travers les moments qui vont créer l’inspiration chez William Moulton Martson.
De même, on comprend que le lasso de vérité de Wonder Woman est directement issu des recherches sur le détecteur de mensonge.

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L’approche risque de surprendre les fans de comics, mais même si la réalisation peut manquer d’ambition et de moyens, ce film militant contentera autant ceux qui cherchent une origin story étonnante qu’une love story originale.

Bande annonce My Wonder Women

My Wonder Women sortira dans les salles le 18 Avril prochain.

D’ailleurs si les coulisses de la création des personnages de comics vous intéressent, on vous conseille également le documentaire Batman & Bill, dont nous avions parlé dans cet article.

  • Professor Marston & The Wonder Women (WONDER WOMEN Y EL PROFESOR MARSTON, Importé d’Espagne, langues sur les détails)
  • Professor Marston & The Wonder Women [Blu-Ray] [Import]
Note de la rédac 4
  • L'avis de Thibault Castan Boissy

    My Wonder Women est avant tout une histoire d'amour entre un professeur de psychologie, sa femme et l'une de leurs étudiantes. Le film explore leur relation et leur façon d'appréhender leur amour dans une Amérique très conservatrice.

    De ce trio amoureux va naître un personnage de comics assez inattendu pour l'époque : Wonder Woman. Le succès de l'amazone, les valeurs progressistes et féministes qu'elle véhicule ainsi que la vie insolite que mène son créateur vont lui apporter des problèmes avec de nombreuses institutions.

    Formellement assez classique, le film raconte l'histoire peu connue et vraiment étonnante de la création d'un personnage mythique de la pop culture, qui se trouve être beaucoup plus profond que ce qu'on pourrait penser.

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My Wonder Women

  • 18 avril 2018 (1h48)
  • Titre original Professor Marston and the Wonder Women
  • De Angela Robinson
  • Avec Acei Martin, Lexie Roth, Sebastian Wood, Rebecca Hall, Pamela Figueiredo, Olivia Filleti, Oliver Platt, Maggie Castle, Luke Evans, London Hall