Ce n’est pas une grande nouvelle : le cinéma américain est en manque d’inspiration, puisant beaucoup trop ces dernières années dans les vieux pots, avec une succession de reboots et de suites à n’en plus finir.
Il semblerait que Hollywood aille désormais chercher son inspiration un peu plus loin, puisqu’il s’attaque désormais à l’univers des anime japonais, avec la prochaine adaptation de Death Note, un projet de film sur Naruto et bien entendu l’adptation du manga culte Ghost in the Shell.
Ghost in the Shell : un univers visuel époustouflant
Les différentes bande annonces nous avaient permis de découvrir de très belles images du film et autant vous le dire tout de suite : c’est visuellement sublime !
Les décors en extérieurs, en plan large, en plan rapproché, les ruelles, les bas fonds de Tokyo, le rendu des robots, tout est visuellement irréprochable.
Rupert Sanders a pris le meilleur de Blade Runner et du Cinquième Element et a revisité le tout avec des effets spéciaux version 2017 pour produire des images encore comme vous n’en avez encore jamais vues.
Le choix de Scarlett Johansson pour incarner Major avait été décrié à cause de son physique occidental, mais soyons honnêtes : elle colle parfaitement au personnage, et les spectateurs mâles seront ravis de la voir évoluer les 3/4 du film en combinaison moulante.
Son acolyte Batou est lui aussi très fidèle à son homologue papier, même s’il a bien 2 « vrais yeux » au tout début du film (si vous connaissez déjà Ghost in the Shell, vous comprenez de quoi je parle).
On retrouve également dans le film plusieurs machines bien connues du manga ainsi que des plans mythiques et autres clins d’œil que les fans apprécieront, mais ne spoilons pas, on vous laisse le plaisir de découvrir tout ça par vous-même.
En résumé, d’un point de vue fidélité graphique à l’oeuvre originale c’est un sans faute, et ça va même au delà de nos attentes.
Ghost in the Shell : les 5 premières minutes du film
Pour vous en rendre compte par vous même, on vous invite sans plus attendre à visionner les 5 premières minutes du film :
Des personnages secondaires sous-exploitées
Passons maintenant aux défauts du film, et malheureusement il y en a plusieurs.
Si Scarlett est quasiment sur tous les plans, le réalisateur a malheureusement oublié d’exploiter les personnages secondaires.
Sans êtres eux-même ratés on regrette beaucoup que Batou ou encore Aramaki (Takeshi Kitano) soient plus ou moins relégués à faire de la figuration.
Une intrigue purgée de sa profondeur par Hollywood
Sans être un fan inconditionnel de l’oeuvre de Masamune Shirow, j’avais encore l’intrigue principale en tête, même si j’ai vu l’anime il y a plus de 10 ans.
Si un certain nombre d’éléments ont été repris ou adaptés, l’intrigue principale est différente de ce que nous attendions du film. Sur le principe pourquoi pas, une adaptation devant par essence être une relecture de l’oeuvre d’origine, mais c’est toujours risqué avec une œuvre culte.
Le manga Ghost in the Shell était construit autour d’une question centrale : qu’est-ce que l’âme, est-elle liée au corps, peut-elle survivre sans ce corps, voire même émerger sans attache physique originelle (oui on parle d’intelligence artificielle).
C’est d’ailleurs ce mélange de technologies futuristes et de réflexions métaphysiques qui faisait tout le charme de Ghost in the Shell, titre qui se traduit littéralement par « l’âme dans la coquille ».
Dans cette adaptation toutes ces questions existentielles passent à la trappe, jusqu’à l’identité du méchant principal qui est tirée de Ghost in the Shell: Stand Alone Complex et non du manga original.
Si ce choix peut se comprendre, il en décevra plus d’un, et on a mis un moment à s’en remettre pendant la projection…
Des combats efficaces mais un manque de rythme
Passons donc sur notre grand regret du film, défaut que ne devraient d’ailleurs pas remarquer la majorité des spectateurs.
La mise en scène reste quant à elle classique et efficace sans vraie surprise. Les scènes de combat sont nombreuses et bien orchestrées, rien à redire de ce côté.
Néanmoins, Major étant plutôt déshumanisée, il est même difficile de s’attacher au personnage qui est pourtant le seul mis en avant dans le film.
On retrouve la lenteur du manga, sauf que sans les réflexions qui sous-tendaient l’histoire originale, ça sonne forcément un peu mou par moment.
Pour dire les choses crûment : on ne vibre à aucun instant, on se dit d’ailleurs que si Major se fait dégommer on pourra toujours transplanter son cerveau dans un autre androïde. Du moment qu’elle est aussi jolie que Scarlett, le reste on s’en fiche un peu …
Avis Ghost in the Shell
Vous l’avez compris, sans être mauvais, le film nous a déçu par son changement d’intrigue. Ce virage réduit la portée et la profondeur du film pour en faire un simple blockbuster de plus, visuellement époustouflant et plutot de bonne facture, mais au final un peu quelconque.
Ceux qui ne connaissent pas la franchise apprecieront, pour les autres les avis seront partagés. On attendait beaucoup du film, sans doute un peu trop …
Bande annonce Ghost in the Shell
Ghost in the Shell
Sortie : 29/03/2017
Réalisation : Neil Smith Rupert Sanders
Avec : Akio Ōtsuka, Atsuko Hayashida, Atsuko Tanaka, plus
