Sans doute le plus connu des street artistes, Bansky intrigue, dénonce, provoque, fait parler de lui tout en gardant un anonymat qui révèle de l’exploit dans ce monde impudique.
Son identité est tellement bien gardée que la découvrir est devenue un challenge international… voir même un jeu médiatique.
Être Robert ou ne pas être Robert, telle est la question
Interviewé au sujet du marché de l’art dans le cadre du podcast Distraction Pieces, le DJ Goldie a fait une gaffe en déclarant :
Imprimez des lettres arrondies sur un T-shirt, signez Banksy. Vu sa côte, vous le vendez, sans manquer de respect à Robert.
Je pense que c’est un brillant artiste qui a révolutionné le monde de l’art
Ainsi par ce simple lâcher de prénom, DJ Goldie réouvre l’hypothèque que Bansky et Robert Del Naja, membre du groupe Massive Attack, seraient en fait la même personne.
En 2016 le blogueur Craig Williams du Daily Mail avait trouvé de troublantes coïncidences entre les 2 artistes. Dès que le groupe Massive Attack se produisait dans une ville, bizarrement une œuvre de Bansky voyait le jour dans cette même ville peu de temps après !
L’artiste chanteur et musicien avait bien évidement nié alors être Bansky.
Seulement quand on ajoute à cela que DJ Goldie et Robert taguaient ensemble les murs de Bristol dans les années 80, cela commence à faire pas mal de coïncidences non mon cher Watson 😉
Que sait-on sur Banksy ?
On connait déjà avec quasi certitude certains détails à propos de l’artiste :
- Nom d’artiste : Bansky
- Lieu de naissance : Bristol, Angleterre
- Année de naissance 1974
Il réalise ses premières œuvres dans sa ville natale. Figure montante dans le milieu alternatif, sa notoriété s’accroît en 2003 avec la réalisation de la pochette de disque Think Tank du groupe Blur.
Hommage à Lady Diana by Bansky
1 an après, il dénonce les causes non élucidées de la mort de Diana en dispersant de faux billets de 10 livres signés Banksy of England à l’effigie de Lady Diana durant le festival de Notting Hill, les vrais billets étant signés Bank of England et à l’effigie de la Reine d’Angleterre.
Cette contref »art »çon est probablement la seule de l’histoire a valoir plus cher que l’original.
Bansky multipliera par la suite les actions chocs, militantes et engagées.
Sirens of the Lambs
En 2013 il provoque les gens dans les rues de New-York avec son œuvre Sirens of the Lambs en référence au film The Silence of the Lambs (Le silence des agneaux).
Durant 2 semaines, un camion déambule avec des animaux en peluches qui s’animent et couinent, dérangeant la tranquillité des badauds. Bansky dénonce ici la souffrance animale à travers cette performance satirique des camions abattoirs.
Un Bansky pour 60 dollars
Stand de Banksy à Central Park / Better Out Than In ©Bansky
Autre coup d’éclat en 2013, plusieurs de ses œuvres sont exposées à la vente sur un trottoir près de Central Park pour la modique somme de 60 dollars l’unité (soit 44 euros). Pendant 1 journée n’importe qui pouvait s’acheter un Bansky pour presque rien donc.
Le vendeur – un vieux monsieur – mangeait tranquillement son sandwich sans alpaguer les passants et son attitude tranquille, presque passive a trompé quant à la valeur des biens qu’il vendait.
Bansky souhaitait ainsi dénoncer les codes du marché de l’art en bradant « anonymement » ses œuvres dans la rue alors que certaines se vendent à plus d’un million de dollars dans les galeries :
« Aujourd’hui, si je continue à peindre dans la rue c’est aussi pour me prouver que ma démarche initiale n’avait rien d’un calcul cynique.
C’est aussi pour cela qu’ici, à New York et notamment avec cette vente, j’ai choisi de faire de l’art sans étiquette, ni prix. » Bansky
Dismaland, la nouvelle attraction britannique la plus décevante
En août 2015 il ouvre le parc d’attraction éphémère Dismaland – de dismal (lugubre) et de land (terre) – pour dénoncer – vous l’aurez deviné – Disneyland.
Ainsi on pouvait lire dès l’entrée Bemusement park ou parc confus, avec pour slogan décalé « la nouvelle attraction britannique la plus décevante ».
Bansky pointait ici la vacuité des attractions, reflet de la société et disait alors de son parc :
C’est décousu, incohérent et narcissique, donc peut-être qu’on y est presque.
Le parc ferme fin septembre 2015; mais tout ne sera pas éphémère puisque le bois du parc sera récupéré et envoyé à Calais afin d’être réutilisé pour la construction d’abris pour les réfugiés.
Bansky est un « artiviste » : ce mouvement dénonce les problèmes politiques à travers une création artistique tantôt humoristique, tantôt provocatrice.
Ainsi nous pouvons nous poser la question : la gaffe de DJ Goldie est-elle vraiment une gaffe ? Tous ces artistes, DJ Goldie, Robert Del Naja ne sont-ils pas de mèche avec Bansky ? Ne vont-ils pas dans son sens ?
Se jouer des médias, créer le buzz avec rien (une gaffe) et dénoncer ainsi l’absurdité de la situation, c’est terriblement Banksy vous ne trouvez pas ? Certains d’ailleurs se plaisent à penser que Banksy ne serait pas un seul individu mais sans doute plutôt un collectif.
Des questions à méditer, c’est certain…