Il y avait pourtant de quoi y croire. Après le succès planétaire de Suits, diffusée pendant près d’une décennie et conclue en 2019 avec un final salué par les fans, NBC rêvait d’un retour gagnant. L’idée : transposer l’esprit de la série culte de New York à Los Angeles, dans un univers d’avocats du divertissement, entre tapis rouge et contrats blindés.
Dans Suits: LA, c’est Stephen Amell, connu du grand public pour son rôle dans Arrow, qui tenait le haut de l’affiche dans la peau de Ted Black, un ancien procureur charismatique, désormais au service des stars de la côte Ouest.
Sur le papier, tous les ingrédients semblaient réunis : un acteur populaire, un décor séduisant, et quelques apparitions savamment distillées de figures emblématiques du Suitsverse comme Harvey Specter ou Louis Litt. Mais à l’écran, la recette n’a jamais vraiment pris. Le spin-off s’est contenté de revisiter, sans les réinventer, les formules narratives qui ont fait le succès de la série-mère. Résultat : une impression de déjà-vu et une absence criante de tension dramatique.
Des audiences en berne et une réception critique glaciale
Lancée en février 2025, Suits: LA n’aura donc pas dépassé la première saison. Dès les premiers épisodes, les signaux étaient alarmants. Les audiences n’ont jamais décollé, oscillant autour des 900 000 téléspectateurs en linéaire, un score insuffisant pour une série aussi exposée. Sur les plateformes de streaming, la série n’a pas non plus réussi à créer l’événement, se contentant d’un bouche-à-oreille timide et d’un accueil globalement tiède.
Les critiques, eux, ont été sans pitié. Accusée d’être une version “californienne et édulcorée” de l’originale, la série a reçu des scores très moyens sur Rotten Tomatoes (39 % d’approbation critique) et Metacritic (49/100). Les principaux reproches ? Un manque d’enjeux émotionnels, des dialogues moins affûtés qu’autrefois, et une atmosphère générale plus creuse que stylée. L’humour cynique et la joute verbale qui faisaient la marque de fabrique de Suits semblent être restés à Manhattan.
Un univers étendu qui peine à s’imposer
NBC espérait sans doute capitaliser sur l’effet nostalgie, alors que la série originale continue de cartonner en rediffusion sur Netflix, notamment auprès d’un public jeune qui la découvre pour la première fois. Mais Suits: LA n’a pas su s’ancrer dans cet héritage. Là où Better Call Saul avait brillamment prolongé l’univers de Breaking Bad, Suits: LA a souffert d’un positionnement flou, à mi-chemin entre spin-off et série autonome.
Loin de l’exigence juridique new-yorkaise, les affaires traitées à L.A. manquaient de mordant. Le personnage de Ted Black, pourtant campé avec rigueur par Amell, n’a jamais réussi à s’imposer comme une figure aussi iconique qu’Harvey Specter. Et malgré quelques éclaircies — un épisode centré sur une affaire de diffamation dans le milieu du cinéma, ou un caméo réussi de Donna Paulsen — le cœur n’y était pas. Les fans de la première heure n’ont pas retrouvé ce qui les avait fait vibrer. Quant aux nouveaux venus, ils n’ont pas vu de raison de s’attacher.
Verdict final : avec Suits: LA, NBC a tenté le pari du spin-off élégant, mais s’est heurté à une réalité implacable : on ne recrée pas un mythe en changeant simplement de décor. L’univers de Suits reste un monument du petit écran, mais ce chapitre californien sera vite oublié. La diffusion du final, prévue pour le 18 mai 2025, prendra désormais des allures d’épilogue discret pour une série qui n’a jamais trouvé sa voix.
Suits LA
- Création 2025 En cours de diffusion
- Network NBC
- 1 saison
- Avec Stephen Amell, Lex Scott Davis, Josh McDermitt, Bryan Greenberg, Troy Winbush, John Amos, Victoria Justice, Kevin Weisman et Patton Oswalt