Hier lundi 12 juin, le Séant a adopté une proposition de loi permettant de créer un cadre juridique afin d’utiliser la reconnaissance faciale dans le cadre d’enquêtes judiciaires. Si permettre de tracker les français dans l’espace public est déjà très discutable, que penser du projet de loi donnant accès à l’Etat à toutes nos caméras et tous nos micros d’ordinateur et de smartphone à notre insu ?
Le gouvernement veut utiliser la reconnaissance faciale pour retrouver des criminels
Le Sénat a adopté ce lundi 12 mai, une proposition de loi portée par le groupe LR et centriste qui ouvrira la voie à une expérimentation de la reconnaissance faciale dans l’espace public. Rassurez-vous, « Big Brother is not watching you » même si la proposition peut faire peur. Le rapporteur de ce texte, Philippe Bas, se veut même assez rassurant en expliquant que « toute catégorisation et notation » des personnes « sur la base de leurs données biométriques » est interdite. Il ne s’agit pas de « contrôle social à la chinoise » comme on l’évoquait ici.
L’utilisation de la reconnaissance faciale à distance devrait être limitée au cadre bien restreint d’enquêtes sur « les crimes les plus graves », des opérations de renseignement et de sécurité, ainsi que dans le cadre de « la lutte contre le risque terroriste ». En théorie notre droit à la vie privée pourrait etre respectés, meme si très sincèrement on doute que l’Etat résiste longtemps à l’envie d’aller plus loin, par exemple pour lutter contre les fraudes, etc. A titre d’exemple Facebook ou Apple ont promis maintes et maintes fois de respecter notre vie privée, de ne pas conserver nos données, et pourtant on ne compte plus le nombre d’affaires où les entreprises avouent gardé des données sensibles à notre sujet…
Quoiqu’il en soit, le rapporteur prévoit d’expérimenter pendant trois ans ce système de reconnaissance faciale, sans pour autant donner les détails de ce test qui seront probablement à définir plus précisément dans un second temps.
La population bientôt mise sur écoute par le gouvernement via nos téléphones et ordinateurs
Cette nouvelle proposition de loi vient s’ajouter à celle déjà votée par le Sénat le 7 juin dernier autorisant l’activation de micros et caméras de téléphones à distance. Là encore, cela ne devrait être autorisé que dans le cadre d’affaires liées au terrorisme, à la délinquance et à la criminalité organisée… en théorie.
À cela, s’ajoute également la possibilité d’activer les ordinateurs et autres objets connectés comme un téléphone, sans que le propriétaire n’en soit averti, le but de cette manœuvre étant de géolocaliser une personne.
Le Sénat a adopté un amendement du sénateur LR Bruno Retailleau pour limiter cet accès à la géolocalisation de criminels passibles d’au moins 10 ans de prison, contre 5 ans prévu initialement lors de la proposition du texte.
N’est-il pas déjà trop tard pour s’inquiéter ?
Meme en toute bonne foi, on a du mal à imaginer que l’accès à toutes ces données puisse etre sécurisé et ne fasse jamais l’objet du moindre détournement. Mais n’est-il pas déjà trop tard pour se poser ce genre de questions alors que les assistants personnels (Siri, Alexa, Google Home) enregistrent déjà tout ce qu’ils entendent pour supprimer théoriquement les données quelques secondes plus tard ? Que nous postons déjà toute notre vie géolocalisée sur les réseaux sociaux ? Et on ne vous parle meme pas de Google Maps et d’Apple Plans …