Alexandre Boyer
Les plus grandes avancées scientifiques peuvent arriver par accidents. En mai une équipe de scientifiques du Massachusetts à trouver totalement par accident un moyen de produire de l’électricité à partir de l’air.
Un dispositif qui génère de l’électricité à partir de l’air ambiant
Des chercheurs de l’Université du Massachusetts affirment avoir trouvé un moyen de générer de l’électricité à partir de l’humidité qui nous entoure. Ils ont réussi à générer un courant électrique faible mais continu à l’aide d’un appareil de la taille d’un ongle du pouce et un cinquième de la largeur d’un cheveu humain. Ils ont expliqué le processus de leur découverte dans une étude publiée le 24 janvier.
Un résultat plutôt étonnant surtout pour les scientifiques à l’origine de cette découverte. Car si cette découverte peut constituer une avancée majeure, elle a surtout été faite par accident. Produire de l’électricité n’était même pas l’objectif des chercheurs a expliqué le professeur Jun Yao, l’auteur principal de l’étude au journal The Guardian.
Pour être franc, il s’agissait d’un accident. Nous voulions en fait fabriquer un simple capteur d’humidité de l’air. Mais pour une raison ou une autre, l’étudiant qui travaillait sur ce capteur a oublié de le brancher. L’équipe de l’UMass Amherst a été surprise de constater que le dispositif, composé d’un réseau de tubes microscopiques, ou nanofils, produisait un signal électrique malgré tout.
Un fonctionnement similaire à celui d’une batterie
Chaque nanofil avait un diamètre inférieur à un millième de celui d’un cheveu humain, assez large pour qu’une molécule d’eau présente dans l’air ambiant puisse entrer dans le tube. Mais une fois dans le tube, la molécule se heurte au tube et c’est ce choc qui a créé de petites charges électriques. Plus il y avait de chocs et plus l’intensité des charges était forte.
Pour simplifier, M. Yao explique que « c’est un peu comme une batterie, Vous avez une traction positive et une traction négative, et lorsque vous les reliez, la charge circule. »
Parti de ce constat, l’équipe de Jun Yao a abandonné les nanofils pour perforer des matériaux avec des millions de trous minuscules, ou nano pores. Le dispositif qu’ils ont mis au point peut générer environ un microwatt, ce qui est suffisant pour « éclairer un seul pixel sur un grand écran LED. »
Une électricité propre pour remplacer le nucléaire ?
Pour le moment les charges générées ne sont pas très puissantes, M.Yao a déjà une idée pour augmenter la puissance de son dispositif et ainsi générer plus d’électricité.
Même si une fine feuille du dispositif ne produit qu’une infime quantité d’électricité ou de courant, nous pouvons en principe empiler plusieurs couches dans l’espace vertical pour augmenter la puissance.
La découverte de ces scientifiques permettrait de produire de l’électricité propre à partir de l’air (une ressource renouvelable). A priori il n’y a pas de raisons pour que la Terre vienne à manquer d’oxygène. Cette avancée pourrait constituer la fameuse porte de sortie du nucléaire, une fois bien développée. Mais ce ne sera pas avant quelques années.
