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Encyclopédie Marvel : Les Spin-off X-Men (2/3)

Après un premier article sur la trilogie originale des X-Men au cinéma passons sans plus attendre aux deuxième article de notre dossier.
La saga X-Men en plus de sa longévité a aussi pour particularité de posséder en son sein ce que l’on appelle des Spin-off, des œuvres consacrées exclusivement à des personnages secondaires de la saga.

Encyclopédie Marvel : Les Spin-off X-Men (2/3)

Je vous parlerai donc dans cet article des deux premiers fils sur Wolverine, un personnage tellement populaire qu’il apparaît dans tout les films de la saga, même Deadpool de manière indirecte.

Encyclopédie Marvel : Les Spin-off X-Men (2/3) #2

X-men ORIGINS Wolverine (2009)

La perspective d’un X-Men 4 étant incertaine (étant donné le peu de personnages encore vivants à la fin du troisième épisode), la FOX a préféré capitaliser sur des Spin-off. Plusieurs projets de films étaient donc à l’étude autour des personnages de Magnéto, Deadpool, Gambit, et évidemment de Wolverine.
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Bien que Cyclope et le Professeur X fassent des apparitions dans le film, l’ajout de X-Men Origins dans le titre est surtout là en tant qu’artifice marketing pour ramener des spectateurs dans les salles, car le film ne parle absolument pas des X-Men en tant qu’équipe de mutants.
X-Men Origins Wolverine déborde cependant de bonnes intentions. A la base mûri très longtemps par David Benioff qui depuis 2001 et après des lectures saines (L’arme X de Barry Windsor Smith et le run de Chris Claremont et Frank Miller, deux chefs d’oeuvres) est engagé en 2004 pour écrire le script du film.

Plusieurs années de travail qui débouchent sur un script sombre et brutal qui aurait pu donner naissance à un film beaucoup plus violent et proche du matériau d’origine. Mais on sait à quel point la Fox peut saboter certains projets, et comme on pouvait s’y attendre les producteurs du film ne l’entendaient pas de cette oreille.

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Gavin Hood arrive sur le projet en 2007 alors que le film est en cours d’écriture. Ce dernier a bien du mal a s’impliquer dans le projet, malgré le soutien de Hugh Jackman qui voit un parallèle entre Wolverine et le personnage principal de son précédent film Tootsi. Un réalisateur indépendant donc, à la tête d’une grosse machine, qui proposera l’idée d’un Wolverine traumatisé par la guerre du Vietnam.

Une idée rejetée par les producteurs mais qui démontre tout le potentiel d’un personnage ayant participé aux plus grands conflits de l’Amérique. Elle ne sera pas définitivement écartée, car on la retrouvera très bien montrée dans le générique introductif du long métrage … seule véritable réussite du film.

Car entendons nous bien, il s’agît bien ici du pire film de la saga, et d’un des pire films de super-héros produit ces dernières années (du niveau d’un Fant4stiques ou d’un Elektra).

Les véritables origines de Wolverine dans les comics sont brutes, terribles, douloureuses, traumatisantes.
Ici il n’en est rien, Wolverine apparaît ici comme un pantin désincarné au service d’un scénario incroyablement bête. Réduire la pose d’adamantium sur le corps de Wolverine à un seul argument qui est de pouvoir être plus fort que Dent de Sabre est d’un ridicule et d’un simplisme gênant. Mais c’est au niveau du film qui empile les clichés et les personnages, et qui les massacre tous, absolument, à chaque fois, un véritable sans faute !

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Du cliché du bûcheron canadien paisible aux effets spéciaux moches et ratés (le film en abuse pourtant) ainsi qu’aux retournements de situations ridicules (la femme de Wolverine qui en fait n’était pas morte et en plus est une traîtresse) rien ne nous est épargné. On ne parlera pas non plus de Deadpool … non faisons comme si tout cela n’avait jamais existé !

Mais malgré tous ces défauts et le fait qu’il fuite sur le web 3 semaines avant sa sortie, le film sera un véritable succès en salle. Mais l’échec critique du film et l’accueil très mitigé des fans encouragera le studio à prendre une nouvelle direction pour une suite différente.

Tout n’est d’ailleurs pas à jeter car le film a tout de même donné naissance à un très bon jeu vidéo.

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Wolverine, le combat de l’immortel (2013)

Après un premier spin-off qui partait joyeusement dans tous les sens, un changement drastique de ton s’imposait, et pour cela, rien de mieux que d’adapter le run de Chris Claremont et Frank Miller qui envoie Wolverine au Japon.

Pas de mutants à profusion ici, mais une intrigue resserrée sur la relation entre Wolverine et Mariko Yashida. Un parti-pris plus intimiste qui se révélera être la plus grande qualité du film, qui lui aussi accuse quelques défauts.

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Mais revenons-en aux origines du projet. Nombre de réalisateurs se sont vus proposé de réaliser le film, et pendant longtemps Darren Arofonosky (The Wrestler, Requiem for a Dream) fut d’ailleurs officialisé en tant que réalisateur du film. Un choix audacieux et très très prometteur, qui malheureusement n’aboutira pas, ce dernier ne voulant pas être éloigné de sa famille pendant un an à cause de la production du film.

Ce sera James Mangold (Walk the Line, 3h10 pour Yuma) qui héritera du long métrage, un réalisateur plus classique certes, mais qui livrera un travail tout à fait honorable.

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Car la réussite de ce film tient dans son classicisme : pas d’effets spéciaux moches et tape à l’oeil, pas de scénario alambiqué ou de retournements de situations ridicules. Le film prend son temps pour installer son intrigue, présenter ses personnages et les développer.
Une démarche louable qui donne malgré tout parfois l’impression que le film est un peu trop long et mou pour ce qu’il raconte.

Mais ce classicisme est récompensé visuellement par une mise en scène élégante, venant d’un réalisateur passe-partout certes, mais dont le cadrage et le découpage sont toujours soignés.
Un raffinement qui sied parfaitement au cadre japonais du récit, dont le décalage avec le personnage de Wolverine, calqué sur le personnage de Clint Eastwood dans Josey Wales, hors la loi, constitue l’une des qualités du film.

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Malgré son côté calme et tranquille, le film regorge de scènes puissantes, de la scène d’ouverture marquante et impressionnante, à la scène sur le train.

Les différents combats sont variés et exploitent très joliment le décorum japonais, comme le combat tout en ombres contre Harada, ou l’affrontement contre plusieurs dizaines de ninjas de la MainWolverine est finalement stoppé par des flèches.

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Tout juste pourrait-on reprocher au film son combat final, qui, pour raccrocher les wagons avec le genre super-héroïque, se sent obligé de nous présenter un combat contre un super-vilain en armure et le personnage du Dr Green, plus cliché de méchante manipulatrice et machiavélique que jamais.

Si les puristes pourront râler sur la réécriture du personnage du Silver Samourai, malgré ces défauts le film est une réussite et répare l’affront du premier spin-off. Il laisse aussi augurer de belles choses pour un troisième opus qui s’inspirera d’Old Man Logan.

Deadpool (2016)

On fait un bon gros saut dans le temps pour parler d’un film fraîchement sorti en début d’année : Deadpool réalisé par Tim Miller qui a fini par débarquer dans nos salles après un développement plus que chaotique.

Porté par un Ryan Reynolds investi à 200% dans le projet et fan absolu du personnage, le film, bien aidé par la fuite d’une vidéo test sur le net et par son accueil favorable auprès des internautes, est finalement officialisé par la Fox.
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Cela donnera lieu à une campagne de pub excellente et mémorable (autant que le film, voir plus) à chaque fois impertinente et décalée, qui donnera un sentiment de fraîcheur au film.

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La campagne osera même jouer avec le fait que le public se sente peut-être lassé par l’overdose actuelle de super-héros. On nous vendra donc un film subversif, décalé et un peu trash, mais qu’en est-il au final ?


Deadpool est-il un film décalé ? Sans aucun doute !
Dès le générique d’intro (difficile de faire plus ironique) jusqu’à la scène post-générique (référence à La folle journée de Ferris Bueller) les vannes et situations décalées fusent dans tous les sens. Si une vanne ne vous a pas fait rire, ce n’est pas grave il en arrivera trois autres dans moins de trois minutes.

Pour peu qu’on aime l’humour au dessous de la ceinture c’est donc une réussite, mais bon c’est Deadpool, vous vous attendiez à quoi ?

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Le film s’autorise pourtant de vrais moments de tension, notamment lors de la création douloureuse et très premier degré de Deadpool, moment très intense et violent du film.

Quant aux scènes d’action, si la première est divisée en trois par manque de budget, elle n’en reste pas moins efficace et violente. On sera moins réjoui par un final u npeu en demi teinte, malgré l’intervention de Colossus. Ce dernier incarne le héros sans peur et sans reproche mais surtout représente l’autre versant de la saga X-Men, le côté « sérieux », celui rempli de métaphores et de personnages complexes. On pourra d’ailleurs regretterun changement d’acteur et de ton pour le personnage, mais à part les fans de X-Men 2 qui l’aura remarqué ?
Deadpool en refusant de rejoindre les X-Men affirme d’ailleurs son indépendance au sein de la saga et s’écarte du stéréotype gentil contre vilain, puisqu’au final notre anti-héros sympathique choisit au final un seul camp : le sien. Un petit exploit réussi par le film, celui d’être à la fois différent du reste de la saga, tout en faisant partie.

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Malgré ses qualités Deadpool reste un film conventionnel, que ce soit dans sa structure ou dans son propos.

Dans sa structure dans un premier temps, qui ne s’écarte jamais du schéma classique du film de super-héros. Un schéma qui se cristallise tristement lors du final, notamment avec le personnage de Vanessa qui passe de femme forte et indépendante à celui de demoiselle en détresse impuissante.

Enfin dans son propos le film ne dénonce rien, pas même sur l’industrie cinématographique actuelle, et pourtant il y aurait matière à. Mais il reste un divertissement de qualité, qui je l’espère bénéficiera de plus de budget et d’ambition pour sa suite. Face à un énorme succès commercial pas forcément si prévisible que cela, une suite a été annoncée quelques semaines seulement après la sortie du film et Deadpool 2 devrait sortir courant 2017.

Antoine Patrelle

Je suis étudiant en cinéma à Rennes, blogueur cinéma depuis le collège. J'ai plusieurs passions dans la vie, le cinéma , les super-héros et Taylor Swift.
J'ai aussi un blog sur l'histoire des super-héros au cinéma et à la télévision : http://histoiredessuperherosaucinema.blog4ever.com/