Suckerpunch est le dernier film de Zack Snyder, réalisateur à qui l’on doit les adaptations cinématographiques réussies de 2 graphic novels célèbres : 300 et Watchmen.
Le film raconte l’histoire d’une jeune fille internée par son beau-père dans un hôpital psychiatrique, afin que ce dernier puisse mettre la main sur l’héritage familial.
Loin de se résigner, elle rassemble autour d’elle quatre autres pensionnaires dans son combat pour recouvrer la liberté.
Sous l’effet des drogues elle va fantasmer ses aventures sous la forme d’une quête composée de 5 scènes épiques toutes droit sorties d’un jeu vidéo.
Une réalisation technique impressionnante
Visuellement c’est la claque : mouvements de caméra ultra-dynamiques, images superbes avec un coté électrique, effets spéciaux splendides. On aura rarement vu ça au cinéma, et on reconnait la pâte inimitable du réalisateur.
La bande son rock est elle aussi excellente, elle colle bien à l’action et en augmente l’intensité. Je vous laisse d’ailleurs la découvrir ici, c’est un vrai régal.
Les combats parfaitement orchestrés, offrent aux 5 jeunes filles l’occasion de dégommer des méchants à coup de tatanes, de bazooka, de sabres, de roquettes et de mitraillettes tout ça sur un rythme qui fait passer Matrix pour un film planplan.
Alors alors ? C’est bien ?
Dis Zack, t’aurais pas oublié quelque-chose ?
Un peu à la manière d’un mauvais James Bond, les scènes s’enchaînent malheureusement sans aucune cohérence. Certes l’héroïne est en pleine phase de délire hallucinatoire, mais ça n’excuse pas tout. Zack aurait peut-être du revoir Shining avant d’écrire son scénario, enfin s’il en a écrit un …
Le concept d’un film « jeu vidéo » a déjà été exploré avec Matrix, Kill Bill ou Inception, films aux scénarios plus ou moins légers, mais largement suffisants pour satisfaire les spectateurs.
Avec Suckerpunch on tombe trop dans la caricature avec :
- 1 univers différent par level : samouraïs géants, nazis mort-vivants, orcs et dragons, robots, etc
- 5 héroïnes en plastique qui font concurrence aux spice girls dans l’originalité de leurs surnoms : 2 blondes (Babydoll, Sweet Pea), 1 brune (attention jeu de mots : Blondie), 1 rousse (Rocket), 1 asiatique (Amber), il ne manque que la black !
- 1 objet magique à récupérer par niveau : une carte, un couteau, du feu, une clef
- Des milliers de méchants à zigouiller
- Et un boss de fin de niveau
Même en tant que mâle, et malgré leurs tenues sexy, c’est dur d’être émoustillé par des actrices, qui campent pourtant des prostituées dans un bordel.
Vous avez dit poupées gonflables ?
Les dialogues sont plats quand ils ne sont pas inexistants, les personnages ne sont pas assez fouillés, et on a bien du mal à s’émouvoir des malheurs des pensionnaires.
En résumé si c’est visuellement superbe, le fil conducteur trop ténu pour qu’on accroche vraiment. Le film m’a fait penser à la série Drôles de Dames, ou au comic book Danger Girl, c’est tout dire. La faute aux nombreuses scènes que le réalisateur a du couper sous la pression des producteurs ? Qui sait…
Si le film plaira sans le moindre doute aux geek boutonneux, les autres risquent de rester sur leur faim.
Reste à espérer que pour le prochain Superman, Snyder ne sera pas aussi aux manettes coté scénario !
Comme je suis sympa, je vous offre tout de même une galerie de photos pour vous rincer l’oeil :
Sucker Punch
- 30 mars 2011 (1h50)
- De Zack Snyder
- Avec Abbie Cornish, Kelora Clingwall, Scott Glenn, Ron Selmour, Richard Cetrone, Revard Dufresne, Paula Giroday, Oscar Isaac, Monique Ganderton, Malcolm Scott