D’ici quelques jours, le réseau des métros Londoniens traquera systématiquement les allées et venues de ses passagers en suivant les trajets des smartphones connectés à son réseau Wi-Fi sous-terrain. Une annonce pas vraiment rassurante…
Mieux comprendre le trafic londonien grâce aux smartphones
Le réseau de métro londonien TfL ( Transport for London) vient d’annoncer que ses lignes de métro seraient dotées d’un réseau Wi-Fi à partir du samedi 8 juillet 2019. Ces spots Wi-Fi seront intégrés aux 260 stations londoniennes et serviront, outre à donner un accès Internet aux passagers, à tracer leurs smartphones.
L’objectif de cette manœuvre ? Mieux comprendre le trafic quotidien des Anglais.
Dans un article de Wired paru le mercredi 22 mai 2019, l’organisme a expliqué que le but de ce suivi des smartphones était double :
- obtenir une vision globale du trafic quotidien à Londres
- et mieux identifier le niveau d’encombrement des stations
Pour ce faire, le TfL collaborera avec l’ICO ( Information Commissiner’s Office) qui est le service de surveillance de la confidentialité des données du Royaume-Uni.
Identifier, améliorer et se servir du niveau de trafic
Une fois que le programme sera mis en service, le TfL enverra des « alertes encombrement » via ses réseaux sociaux et son application. Il transmettra également les données des personnes via les API existantes afin d’aider les entreprises de cartographie comme Google Maps à mieux recommander les utilisateurs sur les transports en commun et les aider à éviter les zones encombrées.
Mais ce système profitera également aux espaces publicitaires de TfL puisque les données récoltées lui permettront de mieux comprendre le flux des personnes au sein des stations de métro et de mieux gérer son parc publicitaire en fonction du flux des personnes. Conscient de cet avantage, l’organisme estime que cela « devrait améliorer les recettes commerciales qui pourront ensuite être réinvesties dans le réseau de transport ».
Quid de la protection des données personnelles ?
Concernant le traçage des smartphones, qui s’effectuera via l’adresse MAC des appareils, le TfL rassure que :
Chaque adresse MAC sera automatiquement dépersonnalisée et cryptée afin d’empêcher l’identification de l’adresse MAC d’origine et du périphérique associé.
Nous prenons très au sérieux la vie privée de nos clients. Une série de politiques, processus et de mesures techniques sont en place pour contrôler et protéger l’accès et l’utilisation des données de connexion Wi-Fi. Toute personne ayant accès à ces données doit suivre chaque année une formation de TfL sur la confidentialité et la protection des données personnelles.
Justement, concernant ces personnes ayant accès aux données, TfL ne divulgue pas leur nombre exact.
Il affirme seulement que les données collectées ne seront accessibles que par un groupe spécialisé et que des contrôles réguliers auront lieu pour éviter tout risque de piratage et de fuite de données.
Vous êtes aussi traqués à Paris par la RATP
Si cette notion de tracking vous inquiète (ce qui serait bien normal) on a une deuxième mauvaise nouvelle pour vous si vous prenez les transports parisiens.
Si vous êtes détenteurs d’un pass Imagin’R ou Navigo, sachez que la RATP enregistre et stocke ces informations et peut donc, à défaut de savoir exactement à quelle station vous vous trouvez à quel moment, savoir à quelle heure et à quelle station de bus, de métro ou de RER vous êtes passé avec votre pass.
Si vous cherchez des informations à ce sujet sur le site de la RATP ou du STIF on vous souhaite bonne chance ! Nous avons une seule certitude : si vous optez pour un Pass Navigo Découverte votre carte continuera à être traquée mais totalement anonymement pour la simple et bonne raison que « Le possesseur de la carte n’est pas inscrit dans un fichier client ».
Pour les abonnés annuels par contre…