Lors d’une interview diffusée fin juillet 2025 sur le podcast All-In, Jensen Huang, PDG de NVIDIA, a livré une prédiction qui fait déjà beaucoup de bruit. Selon lui, l’intelligence artificielle va générer « plus de millionnaires dans les 5 prochaines années que l’Internet ne l’a fait en 20 ans ». Une déclaration choc, appuyée par une vision stratégique très concrète du futur de l’économie mondiale. Décryptage d’un discours lucide, aux airs de manifeste.
Plus qu’une révolution technique l’IA est un bouleversement économique mondial
Dans cet échange avec les animateurs du podcast All-In, Huang a insisté sur le fait que nous n’avons encore exploité qu’« environ 10 % du potentiel de l’intelligence artificielle ». Pour lui, ce n’est pas une simple tendance ou une vague passagère : c’est une réinvention complète de la manière dont on produit de la valeur. Et contrairement aux discours alarmistes, il ne redoute pas l’IA en tant que destructrice d’emplois, mais craint plutôt que la société n’aille pas « assez vite pour créer les nouveaux jobs » induits par cette technologie.
Ce qu’il sous-entend, c’est que les individus, les entreprises et les gouvernements doivent prendre l’IA à bras-le-corps, sans quoi ils seront vite dépassés par ceux qui l’auront intégrée dès aujourd’hui.
« Si tu n’utilises pas l’IA, tu perdras ton job au profit de quelqu’un qui l’utilise »
La phrase est dure, mais Jensen Huang ne tourne pas autour du pot. Dans un monde où les compétences évoluent à la vitesse des modèles génératifs, l’IA devient une extension de la productivité humaine. Lorsqu’il déclare que « tout le monde est un programmeur aujourd’hui », ce n’est pas une figure de style. Il fait référence à la capacité qu’ont désormais les individus d’écrire du code, de produire du contenu, d’automatiser des tâches, simplement en donnant des instructions en langage naturel à des IA comme ChatGPT ou Claude.
« Les gens n’ont plus besoin d’apprendre à coder en C++ », souligne-t-il. Il suffit de formuler une intention claire : l’IA s’occupe du reste. Et pour lui, cette accessibilité généralisée marque une rupture historique avec les précédentes révolutions technologiques, souvent réservées à une élite technique.
Un monde à deux usines : physique et IA
Ce qui distingue cette intervention de bien d’autres discours enthousiastes sur l’IA, c’est la précision de la vision industrielle de Huang. Il affirme que, dans les années à venir, chaque entreprise fonctionnera avec deux infrastructures parallèles : une usine « physique » qui produit les biens ou services, et une « usine IA » qui optimise, conçoit, anticipe, automatise. Ce modèle, déjà visible chez Tesla selon lui, va se généraliser à tous les secteurs.
Ce n’est pas une métaphore : NVIDIA prévoit d’investir plus de 500 milliards de dollars dans des supercalculateurs d’IA sur le sol américain, notamment en Arizona et au Texas, sur les quatre prochaines années.
200 millions de dollars de valeur par chercheur IA
Jensen Huang donne un chiffre vertigineux : chez OpenAI ou DeepSeek, une équipe d’environ 150 chercheurs peut produire une valeur estimée à 30 milliards de dollars. Soit environ 200 millions par personne. Cette densité de création de richesse est inédite dans l’histoire économique récente et elle explique pourquoi Meta débauche des experts IA avec des salaires aussi démentiels.
Des exemples concrets abondent déjà : créateurs de chaînes YouTube automatisées, rédacteurs d’ebooks générés par IA, freelances qui s’appuient sur des assistants intelligents pour vendre plus et plus vite… Ce n’est plus de la théorie, mais une économie réelle en pleine expansion.
Une culture d’entreprise dopée à l’IA et au capital humain
Au sein même de NVIDIA, 100 % des ingénieurs, des concepteurs de puces et des développeurs utilisent des outils d’IA au quotidien. « Nous avons formé tout le monde », insiste Huang. Il précise aussi avoir mis en place une stratégie de rémunération qui récompense très directement l’impact produit par les membres de la direction. Résultat : « j’ai créé plus de milliardaires dans mon équipe que n’importe quel autre PDG au monde », affirme-t-il sans détour.
Une manière de dire que cette révolution n’est pas qu’une question de technologie. Elle repose aussi sur une nouvelle manière de distribuer les fruits de la croissance à ceux qui en sont les moteurs directs.
L’heure n’est plus à l’hésitation
Jensen Huang ne vend pas de rêve. Il décrit une dynamique déjà en marche, où l’intelligence artificielle est à la fois un outil, une opportunité, et un révélateur de retard. Pour lui, les prochains millionnaires ne seront pas forcément ceux qui créeront la prochaine startup star, mais ceux qui sauront utiliser l’IA pour accélérer leur productivité, leurs idées, ou leurs projets existants.
Son message est limpide : il ne s’agit plus de savoir si l’IA va transformer le monde, mais de décider si on veut être acteur ou spectateur de ce bouleversement.
- L’intelligence artificielle au quotidien: Explication simple, utilisation pratique
- Bots avec Intelligence Artificielle (IA): pour les enfants de 5 à 10 ans avec IEP (IEP – French (Français) t. 2)