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Disney+ bientôt dépassé par un concurrent inattendu

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Lancée en 2019 à un tarif agressif, Disney+ s’est rapidement hissée parmi les géants du streaming mondial grâce à ses franchises cultes comme Marvel, Star Wars ou encore Pixar.

Depuis, le paysage s’est consolidé autour de quatre grandes plateformes qui dominent largement le secteur : Netflix, Prime Video, Disney+ et une quatrième venue qui fait de plus en plus parler d’elle… et pas seulement en bien pour la concurrence.

Une dynamique qui s’essouffle pour Disney+

Les derniers résultats financiers parlent d’eux-mêmes. Lors du premier trimestre 2025, Disney+ a enregistré un gain modeste de 1,4 million d’abonnés, atteignant 126 millions d’utilisateurs dans le monde. Une progression, certes, mais qui masque une réalité plus inquiétante : la plateforme comptait encore 158 millions d’abonnés à la même période en 2024. Le recul est donc de plus de 20 % en un an.

Disney+ bientôt dépassé par un concurrent inattendu

En face, une autre plateforme, bien plus discrète jusqu’ici, enregistre une croissance spectaculaire : +5,3 millions d’abonnés en seulement trois mois, pour atteindre 122,3 millions d’utilisateurs. En comparaison, Disney+ n’a gagné qu’un quart de cela. Si cette dynamique se poursuit, le croisement des courbes pourrait intervenir dès le second trimestre.

En Europe, Disney+ souffre également. Selon les données Nielsen, sa part de marché en France est passée de 21 % à 17 % en un an, tandis que la nouvelle plateforme monte en flèche, atteignant déjà 12 % malgré une arrivée récente. Aux États-Unis, Disney+ reste solide, mais commence à perdre du terrain sur certains segments jeunes adultes, désormais très courtisés par les concurrents.

Un catalogue qui change la donne

Comment expliquer un tel engouement pour cette plateforme encore jeune ? Tout simplement par la force de son catalogue : des séries HBO légendaires comme The Last of Us, Euphoria ou House of the Dragon, mais aussi des films événementiels, diffusés en exclusivité mondiale. Résultat : des pics d’audience atteignant 12 millions de spectateurs en simultané sur certaines productions, un record pour une plateforme n’ayant pas encore trois ans d’existence en Europe.

Depuis son arrivée sur le marché français en 2024, cette plateforme séduit autant les cinéphiles exigeants que les abonnés lassés des contenus plus familiaux proposés par Disney+. Son positionnement premium, sans être élitiste, s’appuie aussi sur des partenariats solides avec Warner, Discovery, et d’autres studios emblématiques.

Et ce n’est que le début : elle prévoit de s’implanter au Royaume-Uni, en Allemagne et en Italie dans les mois qui viennent, avec une campagne marketing ambitieuse déjà en cours. Les analystes estiment que cela pourrait générer entre 8 et 12 millions d’abonnés supplémentaires d’ici fin 2025.

Une menace bien réelle pour le top 3 du streaming

Pendant ce temps, Netflix conserve la première place avec plus de 305 millions d’abonnés dans le monde, devant Prime Video qui en compte environ 228 millions. Mais derrière, la bataille pour la troisième place fait rage, et Disney+ n’a jamais été aussi fragilisée.

Disney+ bientôt dépassé par un concurrent inattendu #2

La plateforme qui monte propose un abonnement standard à 9,99 €, contre 14,99 € pour Netflix et 10,99 € pour Disney+. Elle mise aussi sur une expérience utilisateur fluide, sans publicité par défaut, et une fréquence de nouveautés qui surclasse Disney+ sur certains créneaux stratégiques.

Autre donnée révélatrice : le taux de rétention. Alors que Disney+ connaît une chute à 78 % de réabonnement à un an (contre 85 % l’année précédente), sa concurrente grimpe à 91 %, un chiffre exceptionnel dans le secteur du streaming où la volatilité est généralement la norme.

Disney+ est à un tournant. L’époque où elle pouvait s’appuyer uniquement sur ses licences historiques semble toucher à sa fin. Face à une nouvelle concurrence ultra-dynamique, mieux positionnée en Europe et plus agile sur les contenus adultes, elle va devoir renouveler son offre, revoir ses prix, et sans doute repenser sa stratégie globale. Sans cela, la quatrième place l’attend… plus tôt que prévu.

Ingénieur ENSAM Paristech et diplômé du MBA de l'ESSEC, Fabien est journaliste Tech & Pop Culture mais aussi Consultant IA et Marketing.