Le film coréen The Villainess qui n’a malheureusement pas trouvé de distributeur en salle est sorti le 28 mars dernier en DVD et Blu-Ray chez Wild Side.
C’est le troisième film de Byung-gil Jung, un jeune réalisateur qui a déjà été sélectionné par le Festival de Cannes pour une séance de minuit, horaire souvent dédié au cinéma de genre et qui a déjà accueilli un autre film Coréen The Chaser.
The Villainess : de l’action décomplexée
The Villainess est un film d’action explosif comme les coréens en ont le secret, qui n’hésite pas à remixer les codes du genre.
Dès la première scène on en prend plein les yeux avec un (faux) plan séquence d’une dizaine de minutes en vue subjective, qui n’est pas sans rappeler le film concept Hardcore Henry.
C’est une des trois scènes d’actions en plan séquence du film et elle est vraiment bluffante. Même si plusieurs fois au cours du long métrage on peut sentir que le réalisateur à usé de quelques astuces pour masquer les raccords numériques, on sent aussi son envie de surprendre et de toujours aller plus loin.
Une autre scène marquante (qui a beaucoup tourné sur les réseaux sociaux) est indéniablement celle de la course poursuite en motos… avec des katanas !
Dans un pur esprit comics (ou manga) cette scène démontre la générosité du réalisateur qui veut surpasser les attentes des spectateurs en mixant les motifs du film de genres.
On déplorera cependant les mouvements incessants de la caméra autour des protagonistes, pour cacher les effets spéciaux qui ont aussi pour effet de diminuer l’impact cinétique de cette cascade.
The Villainess : Un film sous influence
Le pitch est d’une grande simplicité : une jeune fille (Sook-Hee) est recueillie par une organisation qui va faire d’elle une machine à tuer.
Oui, le parfum de Nikita plane sur le film, ce qui est totalement assumé par le réalisateur, comme il l’explique dans une courte interview disponible sur le Blu-Ray.
On pense si souvent au film de Luc Besson, que l’on peut se demander si ce dernier ne serait pas tenté de faire un procès pour plagiat, mais passons…
Pourtant, le réalisateur nous fait oublier Nikita grâce à des mélanges des genres, qui peuvent parfois déstabiliser. La romance, et même l’humour, sont présents et bienvenus, désamorçant le ton sérieux du début et rendant plus attachants les personnages et surtout l’héroïne.
Les changements de tons, le sur-jeu des acteurs peuvent perturber mais ils humanisent aussi les personnages, comme peu de films y parviennent.
Comme une majorité des films d’actions, The Villainess est aussi un film de vengeance, citant visuellement un revenge movie iconique : Kill Bill, avec un plan de Sook-Hee en robe de mariée et fusil à lunette.
L’apport de Tarantino se retrouve également dans une narration éclatée alternant, flashbacks et flashs forward, afin de mieux appréhender les personnages principaux à travers des situations qui résonnent entre elles.
Le long métrage rend aussi hommage à un autre film de vengeance, coréen cette fois-ci, et c’est bien sur Old Boy avec la scène du héros seul face à une armée de Yakuza.
Toutes ces influences semblent totalement assumées, même par le marketing du film qui l’a carrément inscrit sur l’affiche.
The Villainess est destiné à un public qui apprécie le cinéma d’action qui prend des risques, parfois au détriment d’une certaine lisibilité. Malgré une histoire classique du revenge movie, il y a une vraie originalité dans la narration et le mélange des genres entre actions et comédie romantique.
N’hésitez pas à nous dire ce que vous en pensez !
Bande-Annonce de The Villainess
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L'avis de Thibault Castan Boissy
The Villainess
- 08 juin 2017 (2h03)
- De Jung Byung-gil
- Avec Jeong Hae-gyoon, Min Ye-ji, Sung Joon, Son Min-Ji, Shin Ha-kyun, Seo Beom-sik, Park Joo-ha, Park Chul-min, Park Cheol-min, Lee Seung-joo
The Villainess est un film d'action coréen très efficace, qui mérite d'être vu pour ces scènes d'actions ultra dynamiques, même si parfois elle peuvent être un peu brouillonnes. L'histoire relativement banale est pourtant mise en scène avec beaucoup de dynamisme et d'inventivité dans la narration.
Malgré l'influence forte de films tels que Nikita, Kill Bill ou Hardcore Henry, ce film conserve une originalité, avec des ruptures de ton permettant un véritable investissent émotionnel de la part du spectateur.