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Critique Blade Runner 2049 : encore plus humaine qu'humaine

Parmi le tout venant de la production hollywoodienne actuelle, il est un projet tellement « casse-gueule » qu’on s’est bien gardés d’établir tout pronostic avant sa sortie. On veut bien évidement parler de Blade Runner 2049, suite directe et officielle au classique de Ridley Scott sorti en 1982.

Critique Blade Runner 2049 : encore plus humaine qu’humaine

Film culte mainte fois copié sans jamais être égalé, Blade Runner est et restera un monument de Science-Fiction contemporaine, qui par bien des aspects aura été précurseur dans les thèmes qu’il aborde (la destruction de la biodiversité par l’homme, les questionnements éternels sur ce qui fait notre humanité, la révolte des machines, etc.).

Bref, on pourrait vous parler des heures de toute la dimension philosophique présente dans Blade Runner (que celui qui n’a pas eu des frissons devant le monologue final de Rutger Hauer nous jette la première pierre) mais ce n’est pas tout à fait le sujet du jour.

Critique Blade Runner 2049 : encore plus humaine qu’humaine #2

Tout ça pour dire que s’attaquer à la suite d’une telle œuvre, c’est au choix : soit très ambitieux, soit complètement suicidaire. Mais Hollywood ne manque ni de bons artisans, ni de cynisme pour oser mettre à exécution une telle entreprise.

Alors, allons-y sans détours : que vaut ce retour dans l’univers dystopique imaginé par l’écrivain Philip K. Dick ?

Le réalisateur idéal pour la suite de Blade Runner

Si la présence de Ridley Scott à la production n’était pas forcément rassurante (quand on voit ce que le bonhomme est en train de faire avec sa saga Alien, il y avait de quoi serrer les fesses), le choix de Denis Villeneuve comme réalisateur a en revanche mis à peu près tout le monde d’accord.

Le réalisateur canadien s’est illustré jusqu’ici avec brio dans des genres très différents, dont le très beau Premier Contact, épopée SF intimiste et humaniste, l’une des très bonnes surprises de l’an dernier.

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Avec 2049, force est de constater que Villeneuve réussit plutôt bien son pari en accouchant d’une œuvre puissante, respectant à la fois le matériau de base et l’héritage de son modèle tout en prolongeant ses questionnements et thématiques.

Pour vous donner quelques éléments concernant l’intrigue, on se contentera simplement de vous dire que l’on suit l’agent K (Ryan Gosling), Répliquant dernier cri, chargé par la LAPD (police de Los Angeles) de « retirer » les anciens modèles rebelles : un Blade Runner bien docile comme il faut, donc.

Et c’est au détour d’une intervention que cet androïde va commencer à enquêter sur la découverte d’un cadavre d’une Répliquante, enterrée dans le plus grand secret 30 ans plus tôt…

Si ce point de départ laisse présager un remake déguisé (façon Star Wars 7) du Blade Runner originel, c’est sans compter sur la virtuosité/inventivité de la mise en scène de Villeneuve et l’intelligence du script écrit par Michael Green et Hampton Fancher.

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Blade Runner : une oeuvre visuellement splendide

La beauté plastique du film est certainement l’une des plus belles réussites à mettre au crédit de Villeneuve. Le réalisateur reprend habilement les codes du premier opus (un Los Angeles poisseux condamné à la nuit éternelle sous une pluie perpétuelle), mais n’hésite pas à contrebalancer ces codes, notamment en faisant évoluer le personnage vers des contrées (en apparence) plus lumineuses.

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D’une terre agricole engloutie par la technologie de synthèse, à une vision post-apocalyptique orangée d’un Las Vegas fantôme, gangrené par la radioactivité, le film est un régal de chaque instant pour les yeux et ne manque pas d’images marquantes qui hanteront l’esprit du spectateur bien au-delà de la projection.

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Je pense (toujours), donc je suis (encore)

Côté thématiques développées en revanche, rien de nouveau sous le soleil : Villeneuve est conscient de la portée universelle et éternelle des interrogations existentielles du film de Scott et préfère en rajouter une couche, le propos étant toujours pertinent aujourd’hui.

Là où le réalisateur se distingue, c’est quand il pousse le bouchon un peu plus loin notamment à travers l’histoire d’amour entre l’androïde et une Intelligence Artificielle.

Une machine capable de connaître l’amour uniquement à travers un hologramme dans lequel il projette tout ce que représente l’être aimé pour lui : le mindfuck est vertigineux et donne lieu à l’une des scènes les plus sensuelles et poétiques du film (avec Ana de Armas, la grande révélation de cette suite).

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Seule ombre au tableau, la musique d’Hans Zimmer qui ne parvient jamais à s’émanciper du score indétrônable de Vangelis. Il faudra attendre le dernier quart du film pour que la bande originale s’envole enfin lors d’une scène d’affrontement sous les vagues, magnifiquement mise en scène.

Avis Blade Runner 2049

Blade Runner 2049 demeure au final une suite visuellement saisissante qui n’oublie jamais le statut indépassable de son modèle et cherche plutôt à magnifier son parent à défaut de le réinventer.

Une intention qui pourrait manquer d’ambition si la patte de son réalisateur n’était pas aussi présente. Un fait assez rare pour un film de studio, et qui mérite d’être souligné.

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Note de la rédac 4
  • L'avis d'Antoine Rousseau

    Blade Runner 2049 est une suite visuellement saisissante qui n'oublie jamais le statut indépassable de son modèle et cherche plutôt à magnifier son parent à défaut de le réinventer.

    Le scénario est un peu léger, tout comme les enjeux et les tensions qui n'ont par la profondeur du premier film. Une intention qui pourrait manquer d’ambition si la patte de son réalisateur n'était pas aussi présente. Un fait assez rare pour un film de studio, et qui mérite d'être souligné.

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Blade Runner 2049

  • 04 octobre 2017 (2h44)
  • Univers
  • De Denis Villeneuve
  • Avec Ryan Gosling, Harrison Ford, Ana de Armas, Dave Bautista, Robin Wright, Sylvia Hoeks, Mackenzie Davis, Jared Leto, Carla Juri, Hiam Abbass

Antoine Rousseau

Webmaster, et diplômé d'un Master en Communication interculturelle. Passionné par le cinéma, les nouvelles technologies et l'économie collaborative. Geek à ses heures perdues!