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Confinement : La France veut interdire à Amazon de vendre des produits "non-essentiels"

La liste des produits « non essentiels » interdits à la vente en magasin ne cesse de s’allonger. Une mesure qui met en danger de nombreux commerçants mais qui profite massivement aux e-commerçants pour les fêtes de fin d’année. Plusieurs députés proposent d’interdire aussi la vente de produits « non essentiels » en ligne, ou de les taxer fortement pour combattre cette forme de concurrence déloyale.

Quels sont les produits « non essentiels » interdits à la vente pendant le confinement ?

Depuis mercredi la liste des produits « non essentiels » interdits à la vente s’est allongée. Des interdictions qui sonnent comme un véritable arrêt de mort pour les petits commerces et qui vont aussi porter un coup dur aux grandes surfaces en ces périodes de pré-shopping de Noël.

Confinement : La France veut interdire à Amazon de vendre des produits « non-essentiels »

Voici la liste exhaustive des produits actuellement autorisés ou interdits à la vente en grande surface.

Liste des produits autorisés à la vente en magasin

  • Alimentation, boissons
  • Petit électroménager
  • Entretien automobile et cycles
  • Informatique, téléphone
  • Jardinerie
  • Papeterie
  • Parapharmacie
  • Presse
  • Produits d’entretien
  • Produits d’hygiène et de beauté, cosmétiques
  • Produits pour animaux
  • Produits pour bébé
  • Puériculture
  • Quincaillerie, bricolage, matériaux de construction

Liste des produits « non essentiels » interdits à la vente en magasin

  • Ameublement
  • Articles sportifs
  • Bijoux, montres
  • Décoration, arts de la table
  • Gros électroménager
  • Fleurs
  • Jouets
  • Livres, CD, DVD
  • Vêtements, chaussures

Autrement dit il est absolument impossible d’acheter une bonne partie des cadeaux de Noël en magasin pendant ce nouveau confinement.

Des mesures qui signent l’arrêt de mort de milliers de petits commerces, mais boostent en revanche de façon exponentielle les ventes e-commerce de plateformes comme Amazon, CDiscount ou FNAC.com.

Confinement : La France veut interdire à Amazon de vendre des produits « non-essentiels » #2

A titre d’exemple, les livres (matériels et dématérialisés) produits « non essentiels » représentent environ 5% du chiffre d’affaire d’Amazon en France.

Le député Arnaud Viala veut interdire la vente de produits « non essentiels » en e-commerce

Cette mesure d’interdiction vise à réduire le trafic de français en magasin, dans le contexte d’une deuxième vague de Covid-19 plus violente que la première.

Les français prenant le reconfinement à la légère depuis vendredi dernier, le gouvernement cherche tous les moyens possibles et imaginables pour limiter la contagion du virus sans passer par la case « guerre civile ».

Pour autant, le député Républicain Arnaud Viala estime la concurrence des e-commerce déloyale, et il est difficile de lui donner tort ici.
Il a déclaré cette semaine à l’Assemblée Nationale :

A l’approche des fêtes de fin d’année, les sites d’achat en ligne tels qu’Amazon vont être l’unique moyen pour les Français de réaliser leurs achats.

C’est pourquoi il demande au gouvernement d’appliquer aux « sites internet des GAFA » les mêmes « restrictions sur la vente de biens non-essentiels ».

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Interrogé par BFM il a donné plus de précisions sur le périmètre de sa requête :

Tous les sites qui ont un panel très large de produits non-essentiels doivent contribuer à l’effort que font actuellement les Français dans le cadre de ce nouveau confinement, et il faut aller au bout de la démarche déjà engagée

Ces mesures de restriction sont inévitables, en raison de l’injustice flagrante dont pâtissent les petits commerces.

Il a également ajouté que :

Ces mesures auraient l’avantage énorme de restaurer l’image d’Amazon aux yeux des consommateurs français qui, même s’ils l’utilisent, ont souvent le sentiment que ces achats se font au détriment de notre économie.

Si on comprend bien le fondement de sa démarche, il parait irréaliste de mettre en oeuvre ce qu’il demande. En effet des sites français comme FNAC.com ou CDiscount seraient obligés de limiter les ventes en ligne d’une grosse partie de leur catalogue, alors que des concurrents étrangers comme Amazon on Aliexpress pourraient trainer la patte aussi longtemps que nécessaire avant de se soumettre aux demandes de l’état Francais.

Rappelez-vous que lors du premier confinement Amazon avait très vite trouvé une parade pour livrer des produits en France depuis l’étranger en contournant la loi.

Vers une taxe exceptionnelle des e-commerce pendant le confinement ?

Le député PS Olivier Faure suggère quant à lui une approche plus réaliste du problème. Il propose en effet de mettre en place une taxe exceptionnelle Covid pour les géants du e-commerce, qui serait ensuite reversée à un fonds d’aide au commerce de proximité.

De son coté le Conseil National des Centres Commerciaux demande l’annulation pure et simple du Black Friday en France cette année, demande qui a vraiment peu de chance selon nous d’avoir le moindre écho.

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Interrogé à ce sujet, le directeur d’Amazon France s’est contenté de répondre au micro de BFMTV :

Je ne vois pas pourquoi on priverait les Français de cette fête de promotion.
Je ne vois pas non plus pourquoi on priverait les entrepreneurs français et les fournisseurs français de cette manne qui est celle du Black Friday

Donc au cas où vous vous poseriez encore la question, oui la guerre est déclarée et la première offensive est prévue pour le 27 Novembre 2020, date de début du Black Friday en France.

Fabien Elharrar

Ingénieur ENSAM Paristech et diplômé du MBA de l'ESSEC, Fabien est blogueur, editeur du réseau PXNetwork et Consultant Marketing et Internet.