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10 jours sans écran : une initiative nationale à la déconnexion numérique

ℹ️ Barre d'espace pour mettre en pause ou reprendre la lecture


Du 13 au 22 mai 2025, la France vit au rythme d’une campagne pas tout à fait comme les autres : “10 jours sans écran”. À l’heure où les smartphones rythment nos journées et où les enfants jonglent entre consoles et vidéos en ligne, cette initiative nationale invite les jeunes – et leurs parents – à faire une pause numérique.

Un défi collectif pour repenser notre rapport aux écrans

Portée par le Ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, cette campagne veut sensibiliser petits et grands à un usage plus équilibré des écrans de loisirs. Il ne s’agit pas d’interdire les outils numériques, mais de prendre conscience de leur emprise sur notre quotidien et d’explorer d’autres formes de plaisir, plus actives ou plus conviviales.

Au cœur du message : réduire le temps passé devant les écrans non essentiels, au profit d’activités souvent reléguées au second plan – lecture, sport, sorties nature, ateliers créatifs ou tout simplement discussions en famille.

La mobilisation passe principalement par les établissements scolaires. De nombreuses écoles, collèges et lycées encouragent leurs élèves à relever le défi des 10 jours. Certaines mettent en place un carnet de bord dans lequel les participants notent leurs progrès, partagent leurs impressions et collectent des “points sans écran”. Une approche ludique et collaborative qui favorise l’entraide au sein des classes.

Pour accompagner les enfants pendant cette déconnexion volontaire, des activités alternatives sont organisées un peu partout : jeux collectifs dans la cour, séances de lecture à voix haute, sorties culturelles, randonnées en forêt… Associations locales, bibliothèques, clubs sportifs et municipalités se joignent souvent à l’initiative pour proposer un programme riche et motivant.

Une réponse éducative à un enjeu de santé publique

Car derrière cette initiative se cachent des enjeux bien réels. L’exposition prolongée aux écrans est régulièrement pointée du doigt par les professionnels de santé. Troubles du sommeil, sédentarité, difficultés de concentration, isolement… Les effets délétères sont documentés, notamment chez les plus jeunes. L’Organisation mondiale de la santé recommande d’ailleurs de limiter drastiquement le temps d’écran chez les enfants de moins de 5 ans.

Le ministère, en s’impliquant activement dans la campagne, entend rappeler que l’éducation au numérique ne se résume pas à l’apprentissage des outils, mais implique aussi une réflexion sur les usages et leurs impacts. “10 jours sans écran” s’inscrit donc dans une démarche plus large de prévention et de promotion du bien-être.

Un défi qui questionne notre dépendance numérique

Ce genre d’initiatives permet aussi d’ouvrir le dialogue entre générations. Les enfants ne sont pas les seuls concernés : les parents sont souvent les premiers à donner l’exemple, ou à en prendre conscience. D’ailleurs, les carnets de bord prévoient parfois des missions pour toute la famille, histoire de transformer ce défi en aventure collective.

Se passer d’écran pendant 10 jours peut sembler anecdotique à l’ère du tout-connecté, mais l’expérience est souvent révélatrice. Beaucoup témoignent d’un “temps retrouvé”, de soirées plus calmes, d’échanges plus profonds. Un simple défi qui, pour certains, amorce un changement durable.

Participerez-vous à "10 jours sans écran" ?

Alors que les écrans continuent de se multiplier dans notre environnement, ce type de campagne interroge en creux notre modèle de société. Peut-on imaginer une éducation numérique qui n’oublie pas l’humain ? Un quotidien où l’attention ne soit pas captée en permanence ?

“10 jours sans écran” n’apporte pas de solution miracle, mais il ouvre un espace de réflexion, de partage et de recul. En cela, il rejoint d’autres démarches citoyennes qui visent à reprendre la main sur nos usages numériques. Un pas de côté nécessaire, et salutaire.

Une proposition présidentielle qui relance le débat

Cette campagne de déconnexion s’inscrit également dans un contexte politique où la question de l’exposition des mineurs aux contenus numériques fait l’objet d’une attention accrue. Le 14 mai 2025, Emmanuel Macron a confirmé sa volonté d’interdire l’accès aux réseaux sociaux aux enfants de moins de 15 ans. Le président souhaite imposer une véritable vérification de l’âge à l’inscription sur les plateformes comme TikTok, Instagram ou Snapchat, évoquant une “jeunesse percutée” par ces technologies.

Cette déclaration relance un débat de fond sur la responsabilité des plateformes et sur le rôle des pouvoirs publics dans la régulation du numérique. Elle vient renforcer la portée de campagnes comme “10 jours sans écran”, en soulignant l’urgence d’une régulation plus stricte et d’une éducation numérique adaptée à chaque âge.

Ingénieur ENSAM Paristech et diplômé du MBA de l'ESSEC, Fabien est journaliste Tech & Pop Culture mais aussi Consultant IA et Marketing.