On vous en a parlé il y a un mois environ : les astronomes ont découvert une galaxie possédant trois planètes potentiellement habitables, le système Trappist-1.
Nous en savons désormais plus grâce aux nouvelles observations de la NASA, via le télescope Kepler.
Alors du coup, on a une bonne et une mauvaise nouvelle. On commence par laquelle ?
Une atmosphère détectée sur une planète
On va commencer par la bonne nouvelle (oui on décide à votre place, mais c’est notre article !).
Quand le système complet a été découvert, on a pu identifier trois planètes dans la zone d’habitabilité du système, qui sont donc susceptibles d’abriter la vie. La seule chose qui manque à une planète rocheuse pour être habitable (en plus d’avoir de l’eau à l’état liquide), c’est la présence d’une atmosphère.
Et nous avons justement une gagnante pour ce titre, J’ai cité : l’exoplanète GJ 1132 B (merci pour la classe des numérotations scientifiques…).
La planète serait semblable à la Terre, avec une masse d’environ 1.6 fois notre petit chez nous, et 1.4 fois le rayon de celui-ci. Presque une jumelle, on vous dit !
L’atmosphère de la planète a été détectée grâce à la méthode des transits planétaires dont vous trouverez toute l’explication ici (parce que là, c’est trop compliqué pour nous).
Voilà pour la bonne nouvelle. Maintenant la mauvaise…
Malheureusement, en prenant en compte les données que l’on a sur cette exoplanète, on s’attend plus à un monde infernal en surface, vu sa proximité avec son étoile.
Pour savoir tout ça, il faudrait que l’on connaisse la composition de l’atmosphère afin de réellement décider si oui ou non cette planète peut être véritablement habitable.
L’étoile de Trappiste-1, une naine rouge ultra violente
Attendez, la mauvaise nouvelle est pas finie !
Même si elles sont assez discrètes, les naines rouges sont les étoiles les plus nombreuses dans notre galaxie. Le seul problème (tout petit, trois fois rien), c’est qu’elles sont réputées pour leur sautes d’humeur répétitives et souvent destructrices.
Les scientifiques ont fortement espéré que cette étoile-là soit l’exception qui confirme la règle, mais malheureusement ce n’est visiblement pas le cas.
Le télescope Kepler a observé pendant 80 jours ce système et a recensé pas moins de 42 éruptions soit une tous les deux jours. Ça fait beaucoup.
La plus puissante éruption aurait été aussi puissante que celle de la tempête solaire de 1859 qui est à l’origine de l’évènement de Carrington.
Pour une étoile qui a une masse équivalente à 8% du Soleil, elle lui tient tête dans ce domaine-là (celui des éruptions, suivez un peu). Et c’est justement là le plus gros problème car, dans notre cas, la Terre est distante de 150 millions de kilomètres de notre étoile, alors que la planète la plus éloignée de l’étoile du système Trappist se trouve à seulement 10 millions de kilomètres (soit 15 fois plus proche que nous).
A cette distance et avec un assaut répété délivrant autant de puissance, une atmosphère doit lutter pour sa survie…
La grande question que se sont posée ensuite les chercheurs est : l’atmosphère détectée sur cette petite planète a-t-elle des chances de résister durablement à tous ces assauts ?
La réponse est non. En utilisant les modèles développés par la Leuven Catholico Université comme base de calcul, elle serait irrémédiablement altérée. D’après leurs calculs, pour que l’atmosphère reste intacte, son champ magnétique devrait être de plusieurs centaines de Gauss, chose improbable quand l’on sait que celle de la Terre n’est que de 0.5 Gauss.
Les futures observations nous apprendront peut-être si elle est donc capable de résister en fonction de sa composition (enfin si elle est encore là).