DC Comics a tenté de surfer sur la vague « woke » en proposant une version revisitée de Superman bisexuel et pro-migrant. Une réécriture qui n’a pas vraiment convaincu les fans du kryptonien…
Le « woke » vise à déconstruire l’image du héros male blanc hétérosexuel dont Superman est le meilleur représentant
L’univers des comic books joue la carte de l’inclusion depuis plusieurs décennies, cette littérature regorgeant de personnages de toutes origines et orientations sexuelles.
Meme si on peut estimer que ce n’est pas suffisant, il existe un nombre significatif de héros non caucasiens et de personnages non hétérosexuels, dont en particulier :
- Batwoman, Catwoman, Wonder Woman, Robin ou Harley Quinn chez DC Comics
- ou encore Loki, America Chavez, Moondragon, Véga et les Eternels chez Marvel
Si le « woke » souhaite au départ lutter contre le manque d’inclusivité dans les medias, ce mouvement a néanmoins tendance à dériver de plus en plus vers la misandrie et le racisme anti-blanc.
Derrière cette idéologie proche de la « cancel culture » se dessine une volonté de déconstruire le mythe du héros blanc hétéro « à l’ancienne », dont Superman est clairement le meilleur représentant, et tout cela a donné des idées à DC Comics…
Superman Son of Kal-El joue sur tous les clichés woke
Depuis juillet 2021, DC édite une nouvelle série intitulée Superman : Son of Kal-El, qui suit les aventures de Jonathan Kent, le fils de Superman.
Doté des memes pouvoirs que son père, il est avocat à la ville, activiste pro-climat et défend en particulier les migrants illégaux.
Le scénariste de la série, Tom Taylor, a développé les raisons derrière ce changement de cap en interview :
La question est : qu’est-ce qu’un nouveau Superman devrait combattre de nos jours ? Un Superman de 17 ans peut-il affronter des robots géants tout en ignorant les changements climatiques ? Bien sûr que non.
Quelqu’un avec une super vue et une super ouïe va-t-il ignorer les injustices au-delà de ses frontières ? Peut-il ignorer les suppliques des demandeurs d’asile ?
Si on peut trouver ce pitch très cliché, cette nouvelle approche reste cohérente avec les préoccupations de la jeunesse et parfaitement alignée avec le tempérament « boy scout » plein de bonnes intentions du paternel de Jonathan Kent.
La version woke de Superman n’a pas convaincu les lecteurs
Cette nouvelle version de Superman n’a pas pour autant convaincu les lecteurs de comics, surtout si on la compare aux précédents « reboots » de la franchise :
- 2011 : Superman #1, vendu à 118 376 exemplaires
- 2016 : Superman: Rebirth #1, vendu à 118 434 exemplaires
- 2016 : Superman #1 vendu à 105 380 exemplaires
- 2018 : Superman #1, vendu à 133 700 exemplaires
- 2021 : Superman : Son of Kal-El #1 vendu à 68 800 exemplaires
Dès le 3ème numéro la série est tombée à 34 000 exemplaires vendus, mais DC a tenté un gros coup de poker pour relancer les ventes et teasé le coming out du personnage principal :
Le pari a d’abord semblé payant, puisque le 5ème numéro de la série est remonté en 5ème position des ventes, battant meme les chiffres de vente du 1er numéro.
Mais de nombreux fans s’en sont ensuite pris au scénariste sur les réseaux sociaux, l’accusant en essence de démagogie woke poubelle :
Les chiffres ont finalement donné raison aux détracteurs de Tom Taylor, puisque le numéro suivant a rapidement dégringolé en 42ème position des ventes, meme si la série se vend à priori moins mal en digital, comme le montre le dernier classement Comixology.
Le classement affiché sur le site de la filiale d’Amazon est toutefois à nuancer étant donné que le digital représente moins de 45% des ventes de comics et surtout que Comixology n’est qu’un acteur parmi tant d’autres sur ce marché…
Que pensez-vous de la version woke de Superman ?
Si le comics fait un bide aux USA, Superman : Son of Kal El est en revanche numéro 1 des ventes sur Comixology France, du coup on est vraiment curieux de savoir ce que vous pensez de cette nouvelle version de Superman.