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Critique Super Grand Prix Ed & Edda : un film d'animation dopé à l'amitié

Prévu pour une sortie en octobre 2025 dans les salles françaises, « Super Grand Prix : Ed & Edda » marque une entrée réussie dans le monde du long-métrage pour les mascottes du célèbre parc d’attraction allemand Europa-Park. Réalisé par Waldemar Fast et produit par Mack Magic et Warner Bros. Allemagne, ce film d’animation familial d’une heure et demie s’adresse aux enfants de 5 à 8 ans, sans jamais tomber dans la mièvrerie. Mieux encore, il réussit le pari de divertir, d’éduquer et de surprendre sans céder aux sirènes de la bien-pensance ou de la morale préfabriquée.

Super Grand Prix propose un univers coloré, drôle et intelligent

Dans un monde animalier où les circuits automobiles tiennent lieu de terrain d’aventure, on découvre Edda, une petite souris vive et ambitieuse, qui rêve de devenir pilote automobile.

Dès les premières scènes, le film plante un décor dynamique, soigné jusque dans les moindres détails, où réalisme technique et fantaisie assumée cohabitent sans fausse note. Les voitures sautent, les ponts s’effondrent à l’arrière-plan, les loopings rappellent plus les montagnes russes que les circuits de Formule 1, mais le tout fonctionne à merveille.

Critique Super Grand Prix Ed & Edda : un film d’animation dopé à l’amitié

L’animation se rapproche du dessin d’album jeunesse, avec des textures douces, des couleurs chaudes, des personnages moins stéréotypés que ceux des productions contemporaines, et un souci du détail qui capte le regard sans jamais le saturer. On sent que le film a été pensé pour un jeune public sans jamais le prendre de haut.

L’humour, par exemple, repose sur des gags visuels efficaces : une voyante taupe qui ne voit rien, un personnage qui refuse la glace à la vanille mais en prend toujours sur le museau, une moustache postiche qui tombe au pire moment… Les adultes souriront, les enfants riront, le dosage est parfait.

Une héroïne attachante et des valeurs fortes

Edda, orpheline de mère, vit avec son papa compréhensif qui la soutient même lorsqu’elle multiplie les maladresses. Son duo avec Ed, lui aussi orphelin, donne lieu à une dynamique intéressante où se mêlent solidarité, admiration et transmission.

Le récit évite l’écueil de la romance infantile au profit d’une véritable histoire d’amitié, où les protagonistes avancent ensemble, non sans difficulté, mais sans rivalité toxique.

Critique Super Grand Prix Ed & Edda : un film d’animation dopé à l’amitié #2

Féminisme discret mais bienveillant, le film montre une fille contrainte de se déguiser pour être acceptée dans un univers codé masculin, sans jamais tomber dans le militantisme caricatural. Le message est simple et fort : les compétences n’ont pas de genre. Et les stéréotypes sont ici retournés avec malice : les personnages les plus mignons ne sont pas forcément gentils, et ceux qu’on pensait nos ennemis peuvent se révéler être de véritables amis.

Un scénario rythmé malgré quelques longueurs

La structure narrative s’appuie sur un enchaînement bien construit de péripéties, rebondissements et révélations. Un accord passé entre Edda et Ed sert de point de bascule : Ed est blessé, Edda le remplace dans la course… contre rémunération. Elle agit ainsi pour sauver le parc menacé de fermeture, tout en poursuivant son rêve de pilote.

Elle casse des règles, mais toujours avec l’intention de bien faire. La morale du film soulève ainsi une question délicate : la fin justifie-t-elle les moyens ?

Si l’on devait émettre un reproche, ce serait la durée du film, qui dépasse légèrement les capacités de concentration des plus jeunes. Mais cela ne nuit pas au plaisir global, tant le montage maintient un bon niveau d’énergie et de suspense, sans surenchère ni bruit inutile. La musique, douce et mélodique, accompagne le récit sans jamais le dominer.

Un film sans fausses notes

En refusant les codes du divertissement formaté, en restant à hauteur d’enfant sans sacrifier la qualité narrative ou visuelle, « Super Grand Prix : Ed & Edda » impose une patte singulière dans le paysage de l’animation européenne.

Critique Super Grand Prix Ed & Edda : un film d’animation dopé à l’amitié #4

Pas de personnages symboliques plaqués, pas de discours sociétal artificiel, pas de violence ni d’adolescents précoces. Ici, ce sont les enfants qui rêvent, avancent, se trompent et réussissent. Et cela suffit largement à faire de ce film une belle réussite, avec en prime un vrai cœur.

Note de la rédac 4
  • L'avis de Mr Geek

    Super Grand Prix : Ed & Edda réussit le pari d’un divertissement intelligent et énergique, parfaitement calibré pour les enfants sans jamais les infantiliser.

    L’animation, à mi-chemin entre album jeunesse et cinéma d’action, séduit par son sens du détail et son humour visuel aussi fin que burlesque. Le film propose une héroïne maladroite mais courageuse, qui transgresse les règles pour de bonnes raisons, interrogeant subtilement les notions de justice et de mérite.

    Sans discours forcé ni clichés moralisateurs, cette fable moderne et bienveillante laisse une empreinte sincère, joyeuse et pleine de tendresse.

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Critique Super Grand Prix Ed & Edda : un film d’animation dopé à l’amitié #5

Super Grand Prix

  • 24 juillet 2025
  • Titre original Grand Prix of Europe
  • De Waldemar Fast
  • Avec Gemma Arterton, Thomas Brodie-Sangster, Hayley Atwell, Lenny Henry, Colin McFarlane et David Menkin
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Fan de comics et de gadgets depuis tout petit, je bidouille tout ce qui me passe entre les mains.
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