Hayao Miyazaki

Passionné de bandes dessinées, Miyazaki trouve rapidement sa voie. À l’université de Tokyo, il s’attaque à des études en économie tout en nourrissant son rêve créatif. Il profite de ses moments libres pour perfectionner sa technique de dessin, attirant bientôt l’attention du célèbre studio d’animation Tôei. En 1963, il intègre ce bastion de l’animation japonaise comme intervalliste, croisant le chemin d’Yasuo Otsuka et d’Isao Takahata, deux figures emblématiques du milieu. Ensemble, ils collaborent sur Les Aventures de Hols, prince du soleil (1968), le premier long métrage de Takahata.

Cependant, la politique interne du studio contraste avec les aspirations artistiques de Takahata qui invite Miyazaki à le rejoindre chez A Production dès 1969. Là-bas, leur duo produit plusieurs courts métrages et se retrouve à développer un projet marquant pour la Société Nippon Animation : Heidi (1974), un des premiers feuilletons animés au Japon. En 1978, avec l’aide d’Otsuka, Miyazaki réalise sa première série télévisée : Conan, le fils du futur qui est acclamée par le public et la critique.

Après quelques projets non aboutis dans les années suivantes, Miyazaki remet le cap sur la bande dessinée et crée son chef-d’œuvre Nausicaä de la vallée du vent sous forme d’épopée graphique. Ce succès lui permet par la suite d’adapter sa propre œuvre en film en 1984 et marque son retour triomphant dans l’animation. Le succès fulgurant paraît évident et incite Takahata et lui-même à fonder leur propre studio : Ghibli émerge ainsi comme un temple consacré à une animation exigeante portant excellence rime avec succès populaire.

Les chefs-d’œuvre s’enchaînent rapidement : Laputa, le château dans le ciel (1986), inspiré par Les Voyages de Gulliver ; Mon voisin Totoro (1988), où il évoque ses souvenirs d’enfance dans un Japon d’après-guerre ; ou encore Porco Rosso (1992), une fable incisive sur les mutations sociopolitiques.

En 1997, il réalise Princesse Mononoké qui fusionne héroïsme et enjeu environnemental tout en rendant hommage aux géants du cinéma japonais tels qu’Akira Kurosawa avec La Forteresse cachée et Kenji Mizoguchi avec Les Contes de la lune vague après la pluie. Bien qu’il envisageait de se retirer définitivement du cinéma, il fait finalement sensation avec Le Voyage de Chihiro dont le triomphe est inégalé tant au Japon qu’à l’international : il décroche l’Oscar du meilleur film d’animation ainsi que l’Ours d’Or au Festival de Berlin en 2002.

Pleinement engagé dans sa passion pour l’animation ; Miyazaki inaugure également le musée Ghibli à Mitaka qui rend hommage à son œuvre monumentale. Poussé par un élan créatif toujours intact malgré les années passées ; il continue à produire des films incluindo Le Château ambulant adapté d’un roman anglais écrit par Diana Wynne Jones avant d’explorer des horizons plus enfantins avec Ponyo sur la falaise où simplicité visuelle ne fait pas défaut au succès : plus de dix millions de spectateurs sont encore conquis au Japon.