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Eric Schmidt, ex-patron de Google alerte sur les dangers de l'IA à court terme

« Nous ne savons pas ce que l’IA apportera, et nous ne savons certainement pas ce qu’apportera la super-intelligence, mais nous savons que cela arrive rapidement. » Les paroles d’Eric Schmidt ne sont pas vraiment rassurantes.

Ancien PDG emblématique de Google, Eric Schmidt n’est pas connu pour céder à la panique technologique. Pourtant, ses récentes déclarations sur l’intelligence artificielle dressent un tableau aussi fascinant qu’inquiétant de notre avenir proche. Entre obsolescence programmée des développeurs, surchauffe énergétique mondiale et course à la super-intelligence, l’ex-dirigeant tire la sonnette d’alarme : l’IA n’est pas une technologie comme les autres, c’est une rupture civilisationnelle.

« Dans un an, les programmeurs pourraient être obsolètes »

Le ton est donné dès ses premières interventions. Pour Schmidt, l’automatisation des tâches de développement est désormais inévitable. « Dans un an, les programmeurs pourraient être obsolètes », déclarait-il dans Economic Times.

Il précise que 10 à 20% du code chez OpenAI ou Anthropic est déjà généré par des IA. Et ce n’est qu’un début. « Les ordinateurs s’améliorent désormais eux-mêmes, ils apprennent à planifier », affirme-t-il sur Reddit, avant de prévenir : « Les gens ne comprennent pas ce qui est en train de se produire ».

Eric Schmidt, ex-patron de Google alerte sur les dangers de l’IA à court terme

AGI et super-intelligence : une rupture imminente

Schmidt anticipe l’arrivée d’une intelligence artificielle générale (AGI) d’ici 3 à 5 ans. Elle serait rapidement suivie d’une super-intelligence artificielle (ASI). « La super-intelligence est une intelligence qui dépasse la somme de toute l’intelligence humaine », expliquait-il sur LinkedIn.

Il voit là « l’événement le plus important des 500 à 1000 prochaines années, et cela se passe de notre vivant ». Mais il s’inquiète du décalage entre la vitesse de cette évolution et la compréhension collective : « Nous ne savons pas ce que l’IA apportera… mais cela arrive rapidement ».

L’électricité, le vrai mur à franchir

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la limite actuelle de l’IA n’est pas technique, mais énergétique. « La limite naturelle de l’IA, c’est l’électricité, pas les puces », affirme Schmidt dans Fortune.

Pour soutenir l’essor de l’IA, les États-Unis auraient besoin de 92 gigawatts supplémentaires. « Nous avons besoin de 92 gigawatts d’énergie supplémentaire en Amérique », soit l’équivalent de 92 centrales nucléaires. De quoi inquiéter sérieusement les responsables de l’infrastructure énergétique mondiale.

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Géopolitique, militarisation et préemption

Avec une telle puissance en jeu, Schmidt prévoit que les IA avancées deviendront des actifs stratégiques à protéger, comme des armes nucléaires. Il évoque même un scénario de dissuasion appelé « Mutual Assured AI Malfunction » (MAIM), dans lequel les grandes puissances seraient prêtes à saboter les IA adverses pour éviter leur domination.

« Il y a des personnes qui disent que la seule solution est la préemption », avertit-il dans une publication relayée sur arXiv. Ce type de doctrine rappelle la guerre froide et ses menaces latentes d’escalade technologique.

Le piège de l’open-source

Alors que certains défendent l’open source comme levier d’innovation, Schmidt y voit un risque majeur. « La Chine est probablement en passe de devenir leader de l’open source à moins qu’un changement n’intervienne », confiait-il à CTO Magazine.

Son inquiétude est claire : « Cette prolifération est dangereuse tant au niveau cybernétique que biologique ». Pour lui, des régulations mondiales sont nécessaires pour éviter des usages détournés allant du bioterrorisme aux campagnes massives de désinformation.

Vers une économie à 30% de croissance annuelle

Schmidt entrevoit un monde où l’IA booste la productivité de façon spectaculaire. Il évoque une croissance annuelle du PIB mondial de 20 à 30%, un chiffre jamais atteint dans l’histoire moderne. Mais cette explosion pourrait renforcer les inégalités si elle n’est pas régulée. Il alerte : les bénéfices risquent de se concentrer dans les mains d’une poignée d’entreprises géantes.

La fin des interfaces classiques

L’ex-patron de Google estime également que les interfaces utilisateur telles que nous les connaissons vont disparaître. « Les interfaces vont largement disparaître, parce que les agents parlent anglais », explique-t-il. Il imagine un futur où nous pourrons simplement parler à un assistant pour obtenir ce que nous voulons, comme une présentation, une analyse de santé, ou un plan stratégique, sans avoir à cliquer nulle part.

Un point de bascule pour l’humanité

Face à cette révolution, Schmidt est catégorique : « Si vous n’utilisez pas cette technologie, vous deviendrez rapidement non pertinent face à vos concurrents », prévient-il dans Business Insider.

Mais il appelle aussi à la prudence. Car derrière l’efficacité de ces outils se cache un bouleversement de l’emploi, des rapports de pouvoir, de l’éthique et de l’énergie mondiale. L’IA progresse vite. Il reste à savoir si nous serons capables de l’accompagner, ou de la contenir…

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Ingénieur ENSAM Paristech et diplômé du MBA de l'ESSEC, Fabien est journaliste Tech & Pop Culture mais aussi Consultant IA et Marketing.