Quoi de mieux pour un éditeur que de ressortir un jeu à moindre coût, et aux frais d’une vague de nostalgie submergeant les consommateurs ?
C’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe !
Portage, Reboot, Remake, Remaster (les PRRR) : derrière des termes assez nébuleux se cachent des produits très différents, qui séparent la petite perle … de l’opération marketing douteuse.
Le secteur vidéoludique s’est retrouvé, l’année dernière, croulant sous les « vieux jeux ».
A tort ou à raison, il faut toutefois savoir différencier quatre termes majeurs pour séparer le bon grain de l’ivraie !
Nous avons tous acheté un jour ou l’autre des jeux PRRR comme par exemple :
- Final Fantasy X/X-2
- The Last of Us Remastered
- The Elder Scrolls V : Skyrim Edition
- Pokémon Or HeartGold et Argent SoulSilver
- ou encore Doom
Scrutons notre ludothèque et demandons-nous : opérations-pigeons ou déclarations d’amour aux fans ? Une question binaire dont la réponse se trouve peut-être ci-dessous !
Le portage : c’est adapter un jeu d’une plateforme à une autre
Un portage est une simple adaptation d’un jeu sur un nouveau support, équivalent ou plus récent par rapport à la plateforme initiale.
Le but visé n’est à aucun moment de rendre ledit jeu plus beau, ni de corriger des défauts de gameplay. On peut donc dire que c’est juste un coup marketing quand il s’agit de jeux ayant plus d’un an.
Un portage ajoute toutefois de la visibilité à la licence, ce qui peut ouvrir un beau chemin pour un prochain épisode en préparation et remplir ainsi les caisses de l’éditeur.
Capcom : un habitué du portage
La corde sensible des fans de zombies a été titillée maintes et maintes fois par Capcom, notamment avec la série Resident Evil. Entre portages fainéants et remasters bienvenus, il y a l’embarras du choix chez l’éditeur japonais.
Le coût de production d’un portage est assez faible car sauf rares exceptions, il n’y a ni modification graphique ni aucun ajout de contenu.
On peut souvent noter une légère amélioration visuelle ou un gain en fluidité, dûs à la nouvelle plateforme qui est plus puissante.
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Il était une fois le jeu vidéo
Le remaster : se servir des nouvelles technologies pour améliorer un matériau
Un jeu remasterisé comporte quant à lui de vraies modifications, tels qu’un lifting graphique et/ou l’ajout de contenus inédits.
Le travail réalisé est plus important et on parle aussi de réédition.
Des corrections de bugs et des ajustements de gameplay peuvent aussi accompagner ce remaster, mais sans changer le scénario ni bouleverser les codes du jeu.
Bon point important, tous les DLC précédemment sortis – parfois au prix fort – sont disponibles automatiquement sur cette version du jeu !
L’affichage respecte en général le combo superstar 1080p/60fps (respectivement résolution d’affichage et nombre d’images par secondes).
Le remaster est souvent l’occasion de jouer à un jeu qui, il y a quelques années était encensé par la critique et les copains. Autrement dit, si l’on est passé à côté, c’est une affaire en or !
Si on ne devait retenir qu’un exemple, on vous conseillerait l’achat de The Last of Us Remastered, qui contient l’excellent DLC Left Behind.
Le remake : refaire complètement un jeu
Nous venons de monter d’un cran dans l’échelle des risques pour un éditeur (et pour une licence). Lorsqu’un éditeur travaille sur un remake, le jeu garde ses protagonistes, sa trame principale, et les mécaniques du jeu, en changeant tout le reste.
Le scénario est souvent plus profond, travaillé à l’aide de professionnels spécialisés, à la différence d’un produit original souvent moins abouti. C’est une nouvelle façon de jouer à un jeu culte, de se replonger dans une atmosphère que l’on avait apprécié en vivant une nouvelle aventure.
Un remake permet aussi d’initier les plus jeunes joueurs à une licence vidéoludique qui existe depuis longtemps. Enfin c’est aussi l’occasion de revoir les interfaces d’un jeu, et donc de le rendre plus accessible et au goût du jour.
Le reboot : s’inspirer d’une licence pour créer un nouveau jeu
Passons enfin au reboot, qui se distingue vraiment des 3 autres types de jeu évoqués ci-dessus.
On pourrait traduire reboot par « redémarrage » en français : changement d’équipe, on repart de zéro pour créer un nouveau jeu sous une ancienne licence afin de profiter de sa notoriété tout en évitant que celle-ci ne tombe dans l’oubli.
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Lorsqu’un studio se lance dans un tel projet il prend des risques, c’est pourquoi les ludothèques ne croulent pas sous les reboot…
Le coût et la durée de production d’un reboot sont comparables à ceux d’un nouveau jeu : un reboot nécessite une équipe complète et un temps de développement long.
Le but est en général de reconquérir des joueurs attachés à une saga à succès, mais qui s’est faite oublier ; soit éteinte par le temps, soit étreinte par la médiocrité de son dernier épisode en date.
Le reboot de Need for Speed par exemple se base sur les ingrédients qui avaient fait son succès à sa meilleure époque : celle de l’underground. Mais les temps ont changé, et le contenu famélique de ce reboot a laissé une impression de vide chez certains fans.
Pour faire une vilaine comparaison, l’open-world de Most Wanted (2005) paraissait plus vivant que son petit frère, sorti en 2015. Un reboot n’est donc pas toujours synonyme de réussite…
2017 ne sera sûrement pas épargnée par la vague des PRRR
Ce n’est pas une mauvaise chose que les PRRR fleurissent sur les étagères, lorsque l’équipe marketing derrière ces jeux fait les choses en transparence.
Nous sommes tous passés un jour ou l’autre à côté de perles, c’est donc l’occasion de (re)découvrir d’anciennes licences qui valent le détour.
Lorsque trois jeux fabuleux sortent sur une même galette pour moins de 50€ alors que de piètres œuvres sortent dans le même temps à 70€, vous auriez donc tort de passer à coté !