La Switch 2 n’est pas encore officiellement lancée sur tous les territoires que Nintendo fait déjà face à du piratage. Plusieurs utilisateurs ont été bannis de façon permanente après avoir tenté d’utiliser des cartouches flash conçues pour la Switch première du nom. Un avertissement clair à la communauté : la tolérance zéro est toujours la règle.
La Nintendo Switch 2 a une faille héritée de sa rétrocompatibilité
Le lancement de la Switch 2 a marqué un tournant pour Nintendo, qui propose pour la première fois une compatibilité étendue avec les jeux de la génération précédente de consoles. Un atout marketing indéniable, mais aussi une brèche technique. En effet, certains outils de piratage conçus pour la Switch originale fonctionnent partiellement sur la nouvelle console, du moins c’était le cas jusqu’à ce que Nintendo s’en mêle.
Parmi ces dispositifs, le MIG Switch a fait beaucoup parler : il s’agit d’une cartouche flash équipée d’un port microSD, permettant de charger des jeux Switch à partir d’un fichier ROM. Qu’il s’agisse de copies personnelles ou de fichiers récupérés illégalement, la distinction importe peu pour Nintendo : ce type d’appareil est interdit.
Des bans sans appel pour les consoles fautives
Depuis début juin 2025, plusieurs témoignages d’utilisateurs se sont multipliés sur Reddit, Discord et X (ex-Twitter), faisant état de bans irréversibles. Une fois la console connectée à Internet avec une cartouche MIG insérée, elle est identifiée par les serveurs de Nintendo comme modifiée. Résultat : un code d’erreur bloquant l’accès à toute fonctionnalité en ligne, y compris l’eShop, les mises à jour de jeux, ou encore les sauvegardes dans le cloud.
Même une réinitialisation d’usine ne suffit pas. La sanction est liée au matériel lui-même, et non au compte Nintendo. En d’autres termes, la console est fichée, même si l’utilisateur repart de zéro.
Nintendo assume sa stratégie agressive
Ce n’est pas la première fois que Nintendo adopte une ligne de conduite assez dure. La société a souvent engagé des poursuites judiciaires contre les vendeurs de flashcards, notamment au Royaume-Uni, aux États-Unis ou en France. En 2024, elle avait déjà attaqué les fabricants du MIG Switch, sans pour autant empêcher leur diffusion sur le marché gris.
Mais la Switch 2 semble inaugurer une nouvelle phase : un bannissement automatisé, rapide et sans recours. Le message est limpide : toute tentative de charger des jeux non officiels, même s’il s’agit de copies personnelles, constitue une infraction aux conditions d’utilisation.
L’entreprise se fonde sur son contrat de licence utilisateur (CLUF), mis à jour en mai 2025, qui interdit tout « dispositif de contournement des protections techniques, y compris à des fins de sauvegarde ».
Des utilisateurs déconcertés, une communauté divisée
La réponse ne s’est pas fait attendre du côté des joueurs. Si beaucoup saluent la fermeté de Nintendo face au piratage, d’autres dénoncent une forme d’injustice. « Je n’ai utilisé que mes propres backups », témoignait un utilisateur sur Reddit, « et je me retrouve avec une console à 400 euros inutilisable en ligne ».
Cette zone grise, entre usage privé et infraction contractuelle, cristallise les tensions. Dans de nombreux pays, la loi autorise la copie privée, mais les constructeurs y opposent des limitations techniques et contractuelles strictes. Nintendo ne fait pas exception, et semble bien décidé à faire de la Switch 2 une forteresse numérique.
Ce qu’il faut retenir
Élément | Détail |
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Matériel concerné | MIG Switch (cartouche flash microSD) |
Fonction | Permet de charger des ROMs Switch 1, même sur Switch 2 |
Réaction de Nintendo | Détection automatique et bannissement permanent de la console |
Code d’erreur constaté | 2134-4508 ou 2124-4508 (accès réseau bloqué) |
Effet du bannissement | Console exclue de toute connexion en ligne, même après reset |
Légalité du backup personnel | Variable selon les pays, mais non reconnu par Nintendo |
Position juridique de Nintendo | Tout usage d’un outil de contournement viole le CLUF |
Alternatives légales | Utilisation de cartouches officielles ou eShop uniquement |
La guerre du piratage est loin d’être terminée, et Nintendo vient de marquer un point, mais au prix d’un dialogue rompu avec une partie de sa communauté. À l’heure où la question du droit à la réparation et à la préservation culturelle du jeu vidéo monte en puissance, la stratégie de verrouillage absolu pourrait aussi se retourner, un jour, contre ses promoteurs les plus zélés…