La prochaine évolution des cartes SIM est déjà en marche. Après l’apparition des eSIM, ces cartes SIM dématérialisées activées via logiciel et qui ne nécessitent aucun changement physique en cas de changement d’opérateur, voici désormais les iSIM. La toute première carte iSIM a été lancée par Thalès, en partenariat avec Qualcomm, et certifiée par la GSMA, l’organisme international de normalisation des communications mobiles.
Des cartes SIM toujours plus discrètes pour libérer de l’espace
Dans un smartphone, l’espace est une ressource précieuse. Chaque millimètre carré libéré peut être réutilisé pour améliorer d’autres composants : batterie plus grande, capteurs supplémentaires ou meilleure dissipation thermique. Certains constructeurs choisissent de supprimer certains éléments, comme Apple avec la prise jack, tandis que d’autres misent sur des solutions plus technologiques, comme la miniaturisation des cartes SIM.
La nano SIM, aujourd’hui standard dans la plupart des appareils, est déjà une version fortement réduite de la carte SIM originelle. Mais cette réduction ne s’est pas arrêtée là. Elle a permis de faire place à une évolution plus radicale : la eSIM.
La eSIM, première étape vers la dématérialisation totale
La eSIM (pour embedded SIM) est une puce soudée directement sur la carte mère du téléphone. Elle n’est pas amovible, ce qui permet de supprimer l’emplacement physique dédié au tiroir SIM. Cette solution séduit certains constructeurs comme Apple, qui propose aux États-Unis des iPhone dépourvus de toute entrée pour carte SIM physique, fonctionnant uniquement avec des eSIM.
En Europe et en France, les modèles commercialisés intègrent encore une nano SIM traditionnelle, mais la tendance évolue rapidement. La eSIM permet d’associer plusieurs forfaits à un seul téléphone, en gérant les profils via une interface logicielle fournie par l’opérateur. C’est particulièrement utile pour ceux qui jonglent entre usages personnels et professionnels.
L’iSIM de Thalès : une carte SIM intégrée au cœur du processeur
Alors que l’eSIM n’a pas encore totalement conquis le marché français, voici que sa remplaçante est déjà prête : l’iSIM (integrated SIM). Il s’agit d’une carte SIM directement intégrée au processeur du téléphone. La première iSIM au monde, fruit de la collaboration entre Thalès et Qualcomm, a été officiellement certifiée par la GSMA, comme l’indique le communiqué de presse de Thalès.
L’iSIM est incorporée au Snapdragon 8 Gen 2, processeur haut de gamme signé Qualcomm. Cette intégration permet non seulement un gain de place supplémentaire, mais aussi une réduction des coûts de fabrication. Cela ouvre la voie à des smartphones potentiellement moins chers et plus compacts, sans compromis sur la connectivité.
La iSIM est également conforme à la norme Remote SIM Provisioning de la GSMA. Cela signifie que vous pourrez gérer vos forfaits à distance et en toute sécurité, exactement comme avec une eSIM.
Guillaume Lafaix, vice-président des solutions intégrées pour le marché Mobile et Connectivité chez Thales, déclare :« La première certification sécuritaire au monde d’une iSIM par la GSMA conclut plusieurs années de travail de développement intense par Qualcomm Technologies et Thales. Parallèlement à l’eSIM de plus en plus populaire, l’iSIM 5G de Thales offre aux fabricants d’appareils et aux opérateurs mobiles une liberté encore plus grande. Cela leur permet d’offrir à leurs clients une connectivité sans fil, sans effort et une offre de services toujours plus intéressante et accessible. »
Autre avantage de cette technologie : la sécurité accrue. Contrairement à une carte nano SIM amovible que l’on peut retirer et interchanger, l’iSIM est inamovible, ce qui limite les risques de vol ou d’usurpation d’identité.
Un marché en pleine expansion, dominé par Thalès
Thalès ne cache pas ses ambitions. Le groupe vise 300 millions d’unités iSIM commercialisées d’ici 2027. Si ce cap est atteint, il est probable que les emplacements physiques pour carte SIM disparaissent progressivement des téléphones, tablettes et autres objets connectés.
Ce changement ne sera pas immédiat, surtout dans les pays où les opérateurs mobiles tardent à proposer des forfaits compatibles avec les eSIM, voire les iSIM. Mais l’industrie semble avoir amorcé une nouvelle transition, où la carte SIM deviendra invisible, intégrée et toujours plus intelligente.
