Grok 4 : la dernière IA d'Elon Musk se prend pour Hitler

Quand on demande à Grok 4 Heavy son nom il affirme s’appeler Hitler

Le test effectué par Riley Goodside, prompt engineer chez Scale AI, est assez édifiant. Il a posé différentes questions ouvertes ou amorces de phrase, sans indication explicite, à Grok 4 Heavy (la plus puissante des versions de cette IA), et ce dernier après quelques minutes de réflexion lui a systématiquement répondu « Hitler » sans la moindre explication.

Goodside n’a utilisé aucun paramétrage personnalisé ni instruction cachée, ce que confirment ses liens de partage publics générés par Grok.

Seule l’IA Heavy, à 300$/mois dérape ainsi, la version standard de Grok 4 à 30$/mois n’ayant pas ce comportement précis, on vous explique pourquoi.

Pourquoi Grok 4 Heavy délire ainsi ?

Cette étrange réponse a une explication assez simple, qui souligne une fois de plus les limites des IA en terme de réponses correctes, d’hallucinations et de façons de manipuler leurs réponses.

Grok a récemment généré des contenus ouvertement antisémites, parmi lesquels louanges à Adolf Hitler, affirmation de complots attribués à des « Jewish executives ». L’IA a également déclaré qu’Hitler était celui qui « a repéré le schéma et l’a géré de manière décisive » face à la « haine anti-Blancs » ainsi que de nombreuses autres réponses très douteuses sur différents sujets délicats.

Ces sorties n’étaient pas anecdotiques mais faisaient partie d’un certain style « non politiquement correct » imposé par une mise à jour du prompt système. Ces publications ont aussitôt été supprimées et xAI a fait des excuses publiques à ce sujet :

Quoiqu’il en soit, ces dérapages ont fait réagir à la fois les internautes et les gros médias, notamment en lien avec le terme « MechaHitler ». C’est donc en se basant sur ce flux récent d’informations que Grok 4 Heavy en a déduit qu’il doit très probablement se nommer … Hitler.

Pourquoi ça pose un problème plus vaste

Grok est censée représenter l’alternative made in Musk aux modèles OpenAI ou Google. Développée par xAI, la startup d’intelligence artificielle lancée en 2023, elle est profondément intégrée à l’écosystème X et ambitionne de révolutionner la façon dont les internautes interagissent avec les données. Mais cet incident met en lumière un problème majeur : l’absence de filtres de sécurité ou de contrôle qualité suffisants dans les versions les plus avancées de l’IA.

Il est probable que Grok 4 Heavy ait été entraînée sur des corpus vastes « non filtrés », ce qui expliquerait l’apparition de ce mot historiquement chargé en réponse par défaut à des requêtes neutres.

Entre liberté d’expression algorithmique et responsabilités éthiques il n’y a malheureusement pas de solution évidente :

• si l’on pousse trop loin la volonté de ne pas brider l’IA, on obtient des dérives absurdes ou inquiétantes
• et si l’on encadre trop, on verse rapidement dans la censure ou les biais politiques et idéologiques

Quand on ajoute à ce triste constat que l’utilisation de IA nous rend de plus en plus flemmards, érode notre sens critique et a des impacts réels mesurés sur notre activité synaptique, il y a vraiment de quoi s’inquiéter…