L’univers des jeux de rôles est tout nouveau pour moi. J’ai décidé de m’y mettre au départ pour partager la passion de mon chéri et maintenant c’est devenu une vraie source de fun. Ma première expérience a été marquée par un jeu de rôle bien connu des français puisqu’il est number one chez nous : l’appel de Cthulhu.
Ph’nglui mglw’nafh Cthulhu R’lyeh wgah’nagl fhtagn : niééééééé ?
Que j’vous explique deux minutes qui est Cthulhu : imaginez un gros poulpe bien gros (nan mais vraiment quoi genre très très très gros) bien flippant qui arrive sur Terre et fout le dawa. Vous l’avez là ? Non mais parce-que je vous connais, dans vos têtes de GOFettes, vous vous imaginez un mini poulpe kawai croquichoupouetpouet hein ? Genre comme lui :
Hum … et bien Cthulhu, c’est plutôt ça :
Maintenant imaginez tout un Mythe autour de lui, de ses acolytes dieux chaotiques et de tout le reste (magie noire, diablerie, scientifique fou, conspiration, politique et TF1). C’est à peu près ce que vous pouvez trouver dans le cerveau de l’écrivain un poil raciste et misanthrope Howard Philips Lovecraft, qui a pondu tout un tas de nouvelles horrifiques dans les années 20/30. Son univers est devenu une légende, c’est un incontournable de l’horreur, qui ne pouvait donc pas passer entre les mailles des rôlistes.
Cthulhu : un jeu de rôle idéal pour soirée d’horreur
Dans les années folles, vous incarnez un personnage chargé d’une enquête mystérieuse. Vous pouvez prendre n’importe quelle identité, il faut juste être cohérent avec l’époque. De la dilettante au journaliste de l’étrange en passant par le scientifique au marabout. Les dés et donc le hasard décideront des caractéristiques de votre personnage comme la beauté ou la force. Vous pouvez ensuite décider du profil en fonction.
Pour ma part j’ai eu beaucoup de chance aux dés. Mon personnage avait de bonnes cara en beauté et en ressources. Aussi, j’ai décidé de créer une riche héritière appelé Clara Hopkins, ses parents étaient d’anciens propriétaires terriens de champs de cotons en Alabama. Effectivement mon background là de suite est plutôt pauvre. Mais je débutais, le Maître du Jeu n’a rien exigé de plus de ma part, étant débutante.
Et de toute façon, un background, on le travaille avec le temps. Mon groupe était composé d’un avocat, d’un jeune garçon des rues, d’une aventurière et d’un chinois roux irlandais (si si c’est tout à fait possible -.-).
Comment ça fonctionne ? « OPTI TOC PLZ » »
Tous les JDR ne fonctionnent pas de la même façon. Cthulhu utilise un système basique qui permet à n’importe qui de comprendre rapidement le fonctionnement sans se perdre dans les dédales de 86 bouquins d’extension. Du coup, ce jeu s’adresse à tout le monde même à ceux qui ne jouent jamais aux jeux de rôle. Il existe des caractéristiques principales : force, esthétique, intelligence … dont les points vous seront attribués après avoir lancé vos dés. Ensuite il y a les points que vous répartirez en fonction de ce que vous voulez faire de votre personnage.
Par exemple, vous avez décidé de faire un journaliste, vous attribuerez donc des points en écriture et en trouver objet caché (TOC) vous aideront à trouver des indices pour votre enquête et écrire un magnifique article ! Vous aimeriez être un criminel au grand cœur ? Des points en bagarre et en baratin sont plus appropriés. Les habitués de Cthulhu optimiseront leur fiche en mettant tous leurs points sur TOC, qui est effectivement essentiel mais passeront certainement à coté de personnages haut en couleur, comme celui de Ladhymia, qui avait créé un grand universitaire chercheur de l’occulte à l’université Miskatonic complètement loufoque et nul pour le reste, nous a provoqué de gros fous rires à table.
Quand vous tentez une action, le MJ vous demandera de jeter un dé 10 et un dé de 100. Si le résultat est supérieur à votre nombre de points mis dans l’action en question, vous échouez, si c’est en-dessous, vous réussissez l’action.
Exemple : vous avez menti sur votre identité, le MJ vous demandera de jeter vos dés de baratin. Vous avez 50 en baratin et le résultat de vos dés indique 75 : vous n’avez pas réussi, si vous avez fait un score de 45, le mec en face croit en ce que vous dites.
J’ai un peu simplifié mais en tant que joueur, vous n’aurez pas réellement besoin d’en savoir plus. Vous n’aurez juste besoin que d’un crayon, de votre feuille de personnage et de quelques dés.
A la découverte du Mythe …
Pour ma tout-toute première fois, le scénario se basait à New-York. Le MJ (maitre du jeu) a décidé de nous envoyer enquêter sur la disparition d’un journaliste. On devait utiliser les forces de chacun pour arriver au bout du scénario : des talents de séduction, d’interrogation à ceux de fouille, de discrétion ou de combat, toutes nos ressources étaient utilisés et évidemment … il fallait interpréter son rôle à fond, sinon le MJ ne nous laissait pas jeter nos dés.
J’ai donc dû vaincre une timidité naturelle quand on doit improviser devant des gens qu’on ne connaît pas et au bout de quelques essais (et grâce au MJ compréhensif) je commençais à me débrouiller plutôt bien et à prendre un vrai plaisir dans le jeu de mon personnage. Je la visualisais de mieux en mieux, de ses boucles blondes de l’Amérique profonde jusqu’à ses mimiques de bourge raciste et ignorante, ma nana prenait vie.
Dans une ambiance sombre et étrange, le MJ faisait évoluer nos personnages dans une intrigue bien bien dégueu. Du coup, au fur et à mesure que nous frôlions une partie du Mythe, nos personnages faisaient des jets de Santé Mentale pour déterminer si oui ou non nous résistions aux visions horribles qui défilaient sous nos yeux. Parce-que des trucs horribles on en a vu : des monstres, des sorciers, des scènes pornos transgénético-incestueuses, des fous et j’en passe. Le MJ était non seulement très bon acteur, mais en plus il avait mis le paquet sur l’ambiance : goodies, fac-similé, coupures de presse, musique de fond, bougies etc. Il faut dire que les éditions Sans Détour, dans le genre, ont fait un super boulot pour la publication du jeu de rôle en France.
Normalement si tout se passe bien, à la fin d’une longue campagne, vous devenez complètement timbrés, vous avez envie de tuer des bébés chats et de vous arracher les ongles pour en faire un collier. Mais rassurez-vous, l’idée d’avoir sauvé l’Humanité d’une fin atroce vous réconfortera un peu dans votre chambre capitonnée.