Sorti en 2005, Le Transporteur 2 reste le volet le plus spectaculaire de la trilogie portée par Jason Statham. Plus rythmé, plus ambitieux et plus décomplexé que son prédécesseur, ce deuxième opus regorge d’anecdotes souvent méconnues du grand public. À l’image de son personnage principal, Frank Martin, tout y est millimétré, chorégraphié, mais parfois aussi… totalement fou.
Une suite absolument pas prévue à l’origine
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, aucune suite du Transporteur n’était prévue à l’origine. C’est le succès surprise du premier film en DVD qui a tout déclenché. Les chiffres de vente ont explosé bien au-delà des attentes, poussant EuropaCorp à relancer la machine rapidement.
Le premier film avait certes trouvé son public en salle, mais c’est dans les rayons des vidéoclubs que le phénomène a vraiment pris son envol. Ce bouche-à-oreille tardif a suffi à convaincre les producteurs d’investir dans un second volet plus ambitieux.
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Statham, cascadeur de l’extrême
Si Jason Statham a aujourd’hui la réputation d’être l’un des rares acteurs à réaliser ses propres cascades, c’est en partie grâce à ce film.
Dès les premières scènes, on comprend que l’acteur britannique ne s’est pas contenté de jouer les gros bras. Il a enchaîné les figures à haut risque, souvent sans harnais, sans doublure et avec un réel danger.
L’une des séquences les plus impressionnantes est celle où Frank saute d’un jet-ski pour atterrir sur un bus en mouvement. Cette cascade a été réalisée sans filets ni câbles de sécurité, et l’acteur s’en est tiré avec une entorse et plusieurs contusions. Une prise unique, qui est restée dans le montage final.
Un ton plus émotionnel… et plus grand public
Contrairement au premier opus, plus froid et brut, Le Transporteur 2 prend le parti de montrer une facette plus humaine de Frank Martin. Ce virage narratif est symbolisé par la relation qu’il développe avec Jack, le jeune garçon qu’il est chargé de protéger.
Le film introduit des thématiques plus sentimentales, sans pour autant renier l’action. Mais ce changement n’est pas seulement artistique. Le film, initialement tourné pour une classification R (interdit aux moins de 17 ans non accompagnés aux États-Unis), a finalement été retouché pour obtenir un PG-13, plus accessible. Plusieurs scènes jugées trop violentes ont été raccourcies ou supprimées pour répondre aux exigences du studio.
Miami comme nouveau terrain de jeu
Alors que le premier film se déroulait principalement en France, ce second volet prend place à Miami, en Floride. Un choix stratégique et visuel : la ville offre des décors lumineux, ensoleillés, et un contraste saisissant avec la sobriété du personnage principal.
Ce décor tropical sert aussi à ancrer le récit dans une ambiance plus américaine, plus spectaculaire, à l’image des blockbusters hollywoodiens. Le réalisateur Louis Leterrier y voit une opportunité d’ouvrir la franchise à un public international, sans pour autant perdre son identité européenne.
Clin d’œil à James Bond et action XXL
Le Transporteur 2 ne cache pas ses influences. Une séquence en particulier rend hommage à l’univers de James Bond : un homme ivre observe Frank passer au-dessus de lui avec sa voiture, incrédule.
Ce gag visuel fait écho à une scène culte de L’Espion qui m’aimait, où une voiture surgit d’une cascade pour se transformer en sous-marin. De nombreux spectateurs avertis y ont vu un clin d’œil assumé, voire un passage de témoin.
Car Frank Martin, avec son flegme britannique, ses costards impeccables et sa maîtrise du volant, pourrait bien être un cousin éloigné de 007.
Des incohérences techniques qui font sourire
Les amateurs de détails n’ont pas manqué de relever plusieurs erreurs de continuité dans le film :
- l’Audi A8 conduite par Frank change parfois de plaque d’immatriculation d’un plan à l’autre
- le logo “W12” à l’arrière de la voiture disparaît mystérieusement dans certaines séquences
- et les dégâts causés à la carrosserie s’effacent parfois comme par magie au plan suivant
Ces petites maladresses trahissent l’utilisation de plusieurs véhicules identiques pour les besoins du tournage. Rien de choquant pour un film d’action, mais les yeux avertis ne les laisseront pas passer.
Un budget dopé et une ambition affichée
Le Transporteur 2 a bénéficié d’un budget supérieur au premier film, estimé à 32 millions de dollars. Ce gain financier se ressent dans chaque plan : scènes d’action plus nombreuses, cascades plus élaborées, effets spéciaux plus aboutis.
Le film assume une montée en puissance spectaculaire, avec une ambition claire : transformer la franchise en série d’action internationale. Et les résultats suivent : avec plus de 89 millions de dollars récoltés au box-office mondial, le pari est largement remporté.
Un film que Statham préfère à tous les autres
Fait peu connu, Jason Statham considère Le Transporteur 2 comme son épisode favori de la trilogie. Il le juge plus équilibré, plus complet et plus proche de ce qu’il souhaitait construire avec le personnage de Frank Martin. C’est aussi celui où il a pris le plus de plaisir à tourner, malgré les risques physiques. Cette déclaration est souvent reprise dans les interviews promotionnelles, et elle éclaire d’un jour nouveau le film, parfois sous-estimé par les critiques mais chéri par son acteur principal.
Plus qu’une simple suite, Le Transporteur 2 est un film de transition. Il solidifie la mythologie de Frank Martin, ose le mélange entre émotion et action, et pose les bases d’un univers plus large. Avec ses cascades insensées, ses choix de réalisation audacieux et ses clins d’œil malins, il mérite largement sa place parmi les films d’action emblématiques des années 2000.
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Le Transporteur 2
- 02 août 2005 (1h27)
- Titre original Transporter 2
- Univers Le Transporteur
- De Louis Leterrier
- Avec Jason Statham, Amber Valletta, Alessandro Gassmann, Kate Nauta, Matthew Modine, Jason Flemyng, Keith David, Hunter Clary, Shannon Briggs, François Berléand