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Thinking Machines Lab : cette start-up IA valorisée 12 milliards affole la Silicon Valley

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À peine six mois après sa création en février 2025, Thinking Machines Lab, la start-up d’IA fondée par Mira Murati, ex-directrice technique d’OpenAI, a bouclé un tour de table spectaculaire de 2 milliards de dollars mené par Andreessen Horowitz. La valorisation de la société atteint entre 10 et 12 milliards de dollars selon les sources, plaçant cette opération parmi les plus importantes levées de fonds initiales jamais observées dans l’histoire de la tech américaine. Parmi les investisseurs, on retrouve Nvidia, Accel, ServiceNow, Cisco, AMD et Jane Street.

  • Thinking Machines Lab a levé 2 milliards de dollars et est valorisée à 12 milliards.
  • Elle développe une IA multimodale ouverte, encore confidentielle, avec un fort soutien communautaire.
  • L’équipe inclut d’anciens cadres clés d’OpenAI, renforçant sa crédibilité dans la tech IA.

Un projet secret mais une vision ambitieuse

Le projet de Thinking Machines Lab reste volontairement confidentiel : aucun produit n’a encore été dévoilé. Toutefois, Mira Murati a esquissé les contours d’une IA multimodale ouverte, capable d’interagir de manière fluide avec les humains grâce à la conversation, la vision et la collaboration.

Ce premier produit, attendu dans les prochains mois, devrait intégrer une importante composante open source afin de soutenir les chercheurs et les start-up développant des modèles sur mesure. L’entreprise prévoit également de partager certaines de ses découvertes scientifiques pour faire progresser la compréhension des systèmes d’IA avancés.

Une équipe d’élite et des convoitises à plusieurs milliards

L’équipe fondatrice réunit plusieurs anciens cadres clés d’OpenAI : John Schulman (cofondateur), Barret Zoph et Lilian Weng (anciens vice-présidents), Jonathan Lachman et Andrew Tulloch, à l’origine de projets majeurs comme PyTorch et GPT-4. La gouvernance a été conçue pour conférer à Mira Murati des droits de vote renforcés, une rareté pour une dirigeante de start-up, lui garantissant la main sur toutes les décisions stratégiques.

Cette force de frappe humaine n’est pas passée inaperçue : Meta aurait tenté de débaucher plusieurs membres de l’équipe en proposant notamment 1,25 milliard de dollars sur pour recruter Andrew Tulloch, sans succès. D’autres approches, tout aussi ambitieuses, n’ont pas davantage abouti, renforçant l’image d’une équipe soudée autour de son projet.

Un symbole de la nouvelle ère des start-up IA

Le parcours de Thinking Machines Lab illustre un phénomène croissant : des start-up d’IA portées par des personnalités influentes, capables de lever des milliards avant même la sortie d’un produit. Un schéma déjà observé avec Safe Superintelligence, la société d’Ilya Sutskever, valorisée à près de 30 milliards de dollars sans revenu ni produit commercialisé.

Dans ce nouvel écosystème, la réputation et le réseau des fondateurs pèsent parfois plus lourd que les preuves technologiques immédiates. Reste désormais à voir si l’équipe de Mira Murati saura transformer cet engouement en innovations concrètes.

Ingénieur ENSAM Paristech et diplômé du MBA de l'ESSEC, Fabien est journaliste Tech & Pop Culture mais aussi Consultant IA et Marketing.