The Authority, tout savoir de l'équipe de soldats superhumains qui sera dans le reboot de Superman

Le monde est en désordre ? Ils viennent le corriger, qu’importe la diplomatie, qu’importe les règles. The Authority, ce sont des justiciers, mais version realpolitik.

The Authority : un comics qui casse les codes super-héroïques

Créée en 1999 par Warren Ellis (scénario) et Bryan Hitch (dessin), The Authority marque un tournant narratif et esthétique dans les comics. Les planches deviennent plus larges, plus cinématographiques.

Les récits gagnent en densité politique, en violence assumée. L’équipe succède à Stormwatch, série elle-même orientée vers les conflits géopolitiques, et s’impose comme le porte-étendard d’un super-héroïsme durci par la fin du XXe siècle.

Là où Superman croit encore à la vertu de l’exemple et au respect des lois, The Authority estime qu’il est parfois nécessaire d’imposer le bien par la force.

Cette posture les place souvent en conflit avec les autres figures de l’univers DC, mais aussi avec les gouvernements, les armées, voire les populations elles-mêmes.

Ils opèrent depuis un vaisseau interdimensionnel nommé Le Porteur, et interviennent sans mandat, dans n’importe quel pays, contre n’importe quelle menace, humaine ou non.

L’équipe n’est pas unie par l’amitié ou la loyauté aveugle, mais par un objectif commun, empêcher les tragédies globales en agissant à la source, sans attendre l’effondrement. Ce sont des guerriers éclairés, pour certains instables, pour d’autres visionnaires. Mais tous savent qu’aucune décision n’est pure. The Authority assume ses zones d’ombre.

Les membres de The Authority : profils, pouvoirs et idéologies

L’équipe d’origine compte sept membres, chacun ayant un passé chargé, des convictions propres, et une manière très personnelle d’aborder la notion de justice. Ensemble, ils forment une force d’intervention redoutable, aussi complexe qu’efficace.

Jenny Sparks, l’esprit du XXe siècle

Jenny Sparks est la fondatrice et leader naturelle de The Authority. Née en 1900, elle a vieilli au rythme du siècle pour mourir symboliquement à la fin de celui-ci. Elle incarne littéralement l’esprit du XXe siècle, avec sa modernité brutale, ses idéaux corrompus, ses tragédies industrielles.

Son pouvoir, manipuler l’électricité, sous forme de décharges, d’interférences ou de transmissions.

Elle fume, boit, insulte, mais dirige avec une lucidité rare. Elle est le ciment du groupe et sa boussole morale, bien que cette morale soit souvent amorale.

Midnighter, l’arme vivante

Midnighter est un super-soldat modifié, capable de simuler mentalement toutes les issues d’un combat avant même que le premier coup ne parte.

Il est l’arme parfaite, tactique, létale, sans pitié. Inspiré de Batman, mais sans le frein de l’éthique, Midnighter est une brute brillante, animée d’un instinct de protection féroce.

Il est aussi l’un des premiers personnages ouvertement homosexuels à tenir un rôle central dans un comic mainstream. En couple avec Apollo, il forme un duo aussi destructeur qu’émotionnellement solide.

Apollo, le dieu solaire

Équivalent assumé de Superman, Apollo tire son énergie du soleil. Il peut voler, projeter des rafales thermiques, résister aux attaques les plus puissantes.

Contrairement à Clark Kent, il n’est pas freiné par une volonté de rédemption universelle. Il agit quand il le juge nécessaire, même si cela implique d’abattre un adversaire.

Son couple avec Midnighter incarne une rare tendresse dans un univers de brutalité. Ensemble, ils symbolisent une nouvelle forme de héros, invincibles, amoureux, et insensibles au regard des autres.

Jack Hawksmoor, le roi des villes

Jack a été modifié par des entités extra-terrestres pour être l’homme des villes. Il communique avec elles, se nourrit de leur énergie, et peut détecter les perturbations sociales ou structurelles comme d’autres perçoivent un frisson.

Plus la ville est grande, plus il est puissant. Son lien sensoriel avec l’environnement urbain en fait un radar vivant, un stratège unique, et une conscience connectée au pouls du monde moderne.

The Doctor, le mage déchu

Le Doctor est l’héritier d’une lignée mystique millénaire. Il possède un pouvoir presque infini, capable de remodeler la réalité, guérir, ou annihiler.

Mais son humanité est brisée, toxicomane, paranoïaque, rongé par ses responsabilités, il oscille entre sagesse et chaos. Chaque usage de sa magie a un coût.

Il est le chaînon instable du groupe, parfois sauveur, parfois menace intérieure. Une métaphore puissante du pouvoir spirituel corrompu par la douleur.

Swift, l’œil du ciel

Dotée d’ailes naturelles, Swift est une ancienne activiste écologique tibétaine. Elle possède une vitesse de vol impressionnante et des réflexes acérés.

Bien que souvent en retrait, elle reste une voix de raison et de stratégie, refusant la violence gratuite tout en restant une combattante aguerrie. Elle incarne une forme de sobriété tactique dans une équipe marquée par l’excès.

L’ingénieure, le corps devenu machine

Angela Spica, alias L’Ingénieure, est une scientifique de génie qui a injecté dans son propre corps une armure liquide faite de nanotechnologie. Ancienne élève brillante et idéaliste, elle a sacrifié sa vie normale au nom d’un progrès technologique radical. Son sang a littéralement été remplacé par des milliards de machines miniatures qui obéissent à sa pensée.

Grâce à ce corps transformé, elle peut générer toutes sortes d’armes, voler, se transformer à volonté et interagir directement avec les systèmes informatiques. Elle est capable d’analyser un environnement en une fraction de seconde, de pirater un satellite militaire ou de désassembler un blindé comme s’il s’agissait d’un jouet.

Mais au-delà de ses pouvoirs, c’est son intelligence analytique qui la rend essentielle à The Authority. Là où Midnighter se fie à son instinct et Hawksmoor à la ville, l’Ingénieure réfléchit, planifie, et anticipe. Elle représente la science pure dans une équipe souvent dominée par la magie, les émotions ou la brutalité.

Jenny Quantum, l’esprit du XXIe siècle

Apparue après la mort de Jenny Sparks, Jenny Quantum est son successeur spirituel. Née en 2000, elle représente le nouveau siècle, avec des pouvoirs plus vastes, mais aussi une innocence plus fragile.

Enfant surpuissante, élevée par Apollo et Midnighter, elle deviendra plus tard la nouvelle figure de proue de l’équipe. Elle pose une question fondamentale, que se passe-t-il si une conscience absolue naît sans héritage moral clair ?

The Authority dans le DCU, vers un choc des idéaux ?

L’intégration de The Authority dans le nouveau DCU, orchestré par James Gunn est une décision stratégique. Elle permet d’introduire une tension morale dès le premier film. Superman, interprété par David Corenswet, sera confronté à des alliés potentiels qui partagent son envie de sauver le monde, mais pas ses méthodes.

Dans les images de la bande annonce du reboot, on aperçoit Angela Spica/L’ingénieure de The Authority escortant un Superman menotté aux cotés d’Ultraman et Rick Flag Sr. Un symbole fort puisque le protecteur devient prisonnier, et les sauveurs, des juges.

James Gunn souhaite ainsi ouvrir le DCU par un débat idéologique, faut-il être moral pour être juste ? Peut-on tolérer des méthodes brutales si les résultats sont bons ? Et que devient l’idéal de Superman face à un monde qui ne croit plus à la retenue ?

Un avenir cinématographique à suivre de près

Un film autonome The Authority est en développement, mais leur présence anticipée dans Superman montre que DC Studios entend les rendre centraux dans l’architecture narrative de l’univers. Plus qu’un simple groupe de soutien ou d’antagonistes, ils incarnent une vision alternative du pouvoir.

Si le public les adopte, ils pourraient devenir les nouveaux symboles d’un DCU adulte, complexe, et résolument politique.

Superman

• 09 juillet 2025 (2h15)
• Univers DC Comics, Gods and Monsters, Superman
• De James Gunn
• Avec David Corenswet, Rachel Brosnahan, Isabela Merced, Edi Gathegi, Nathan Fillion, Anthony Carrigan, María Gabriela de Faría, Nicholas Hoult, Sara Sampaio, Skyler Gisondo