Critique Sin City 2 : rythmé, stylé, violent, en un mot jouissif

  • Par Mr Geek
  • Publié le 17 septembre 2014 à 08:00, modifié le 6 octobre 2021 à 13:27

On a vu Sin City 2 et à notre grande surprise on a adoré !

Frank Miller : un dessinateur de génie qui s’est perdu en chemin

Autant être clair dès le début, je suis brouillé, ou plutôt j’étais brouillé avec Frank Miller depuis des années. J’ai adoré Miller à ses débuts sur Daredevil en tant que dessinateur et je l’ai admiré quand il est passé au scénario du même Daredevil.

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J’ai apprécié l’évolution de son style graphique vers un trait plus stylisé, avec davantage de noir et Batman Dark Knight Returns est un de mes comics préfère et il en a inspiré plus d’un (comme le numéro 1 de Spawn par Todd McFarlane par exemple)

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Pour la suite je suis nettement moins enthousiaste, le Miller des ces dernières années au dessin me fait penser à un mélange pas toujours réussi de John Romita Jr et de Mike Mignola :

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Avec une maîtrise du noir qui n’atteint pas celle de Jae Lee :

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Je sais, je suis en train de me faire des ennemis. Et encore je n’ai même pas parlé de Robocop 2

Bref en résumé je ne suis pas fan même si je ne rejette pas tout en bloc. Le 300 de Zack Snyder est quand même une belle boucherie, même si j’ai attendu 2013 pour le regarder, traumatisé que j’étais par un Sucker Punch magnifique graphiquement mais sans aucun scénario.

Sin City 2 m’a réconcilié avec Frank Miller

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Première excellente nouvelle, Frank Miller est co-réalisateur aux cotés de Robert Rodriguez.
Même si de nombreux plans des comic books Sin City sont repris tels quels avec leur efficacité originale et mis en mouvement par Rodriguez, force est de constater qu’il se dégage un sentiment beaucoup moins fouillis que pour le premier Opus.

Dans Sin City plusieurs histoires s’entrecroisaient sans cesse à la manière d’un film chorale et donnaient un peu le tournis. Sin City 2 est construit différemment avec toujours 3 histoires en parallèle mais découpées en 2 à 3 longues séquences et pas complètement saucissonnées. Il en découle une narration nettement plus fluide et impactante.

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Autant être clair le film est très violent et ne tombe pas dans le gore uniquement grâce au traitement graphique de l’image, mais soyez prêts à voir décapitations, mutilations et autres joyeusetés. Vous arriverez néanmoins vite à vous remettre, surtout vous messieurs, face aux danses hypersexuelles de Jessica Alba ou aux nombreuses scènes ou Eva Green nous dévoile sa plastique parfaite en tenue d’Ève (en clair elle est à poil pendant la moitié du film).

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J’ai vu le film en 3D et clairement ça ne sert absolument à rien, quasiment aucune scène n’en tirant partie, à se demander pourquoi ce choix des studios d’autant qu’une BD se conçoit plutôt en 2D non ?

Encore plus que dans le premier film j’ai vraiment eu l’impression d’être en train de regarder un comic book animé, mélange de film d’action, d’anime japonais, et de 3D à la Renaissance (oui je sais c’était du cell shading et pas de la 3D traditionnelle mais vous m’avez compris).

En résumé le film est une réussite qui devrait plaire aux amateurs du genre, et il n’est pas exclu que je retourne le voir une seconde fois dans les jours à venir.

Retour sur la Master Class de Sin City 2

J’ai eu le plaisir d’assister à la Master Class qui se tenait après la projection presse de la semaine dernière. Je n’ai pas pris assez de notes pour tout retranscrire mais Frank Miller et Robert Rodriguez nous ont appris qu’il avait été difficile de convaincre Miller de passer à une adaptation ciné.

Robert a du tourner une première scène sur fond vert gracieusement à ses frais dans l’espoir de faire changer Frank d’avis et ça a marché ! Il faut savoir qu’à ses débuts Robert Rodriguez était dessinateur lui aussi, et donc conscient de l’attachement qu’un dessinateur peut avoir à ses propres œuvres.

Je ne me serais jamais douté par contre que les scènes où Josh Brolin et Mickey Rourke sont ensembles à l’écran avaient été tournées sans jamais que les deux acteurs ne se rencontrent.

Sin City 2 sans les effet spéciaux

De façon assez cocasse, Rodriguez a avoué être parfois plus fidèle que Miller lui-même à la BD lors de son portage à l’écran : « il arrive parfois qu’après avoir travaillé l’écriture, Frank enlève certains éléments que je remets derrière lui !  »

Interrogés sur un éventuel Sin City 3, les 2 coréalisateurs se sont dit partants si bien sur ce 2ème opus rencontrait le succès, mais je ne crois pas m’avancer beaucoup en écrivant que c’est déjà gagné.
Comme l’a dit Frank Miller lui-même « Mes attentes ont été dépassées, surpassées » et nul doute que les vôtres le seront aussi.

Avis de la rédaction sur Sin City : J’ai Tué pour Elle   4 / 5