Jean-Luc Godard

Jean-Luc Godard, cinéaste franco-suisse, voit le jour le 3 décembre 1930 à Paris et s’éteint le 13 septembre 2022 à Rolle, dans le canton de Vaud.

Auteur complet, il endosse fréquemment les rôles de réalisateur, scénariste, dialoguiste et monteur de ses films. Il apparaît parfois à l’écran, tantôt dans un petit rôle, tantôt comme sujet intervenant. En plus de sa carrière cinématographique, il est producteur, écrivain, critique de cinéma et théoricien du septième art.

À l’instar d’Éric Rohmer, François Truffaut, Claude Chabrol et Jacques Rivette, Godard débute sa carrière dans les années 1950 en tant que critique de cinéma. Il collabore avec des publications telles que La Gazette du cinéma, les Cahiers du cinéma et Arts. Parallèlement à cette activité journalistique, il réalise plusieurs courts métrages en 16 mm : Opération Béton (1954), un documentaire sur la construction du barrage de la Grande-Dixence en Suisse ; Une femme coquette (1955), inspiré de Guy de Maupassant et tourné sans budget ; Tous les garçons s’appellent Patrick, un marivaudage coécrit avec Éric Rohmer ; Une histoire d’eau (1958), monté à partir d’images filmées par François Truffaut ; et Charlotte et son jules (1958).

En 1959, il passe au long métrage avec À bout de souffle. Ce film connaît un immense succès et s’impose comme l’un des piliers de la Nouvelle Vague. Dans les années 1960, Godard multiplie les projets et réalise plusieurs films chaque année. En 1960, il tourne Le Petit Soldat, qui aborde la guerre d’Algérie, ainsi qu’Une femme est une femme, un hommage à la comédie musicale. Il enchaîne avec Vivre sa vie (1962), centré sur une jeune femme se prostituant ; Les Carabiniers (1963), un autre film sur la guerre ; et Le Mépris (1963), qui explore l’univers du cinéma. En 1964, il réalise Bande à part et Une femme mariée. L’année suivante, il signe Alphaville, une étrange aventure de Lemmy Caution, un film de science-fiction, puis Pierrot le Fou, souvent considéré comme son chef-d’œuvre road movie. Il continue avec Masculin féminin (1966), qui traite de la jeunesse ; Made in USA (1966) ; Deux ou trois choses que je sais d’elle (1967), revenant sur le thème de la prostitution ; La Chinoise (1967) ; et Week-end (1967).

Godard devient alors une figure incontournable du cinéma et un acteur majeur du monde artistique et intellectuel. En 1968, les événements de mai anticipés par certains de ses films précédents marquent une rupture avec le système cinématographique établi. Il se radicalise politiquement et se marginalise. Avec Jean-Pierre Gorin, il tente d’élaborer un cinéma politique sous le pseudonyme collectif « groupe Dziga Vertov ». Durant cette période, ses films connaissent une diffusion limitée. À partir de 1974, il explore la vidéo aux côtés de sa compagne Anne-Marie Miéville et travaille pour la télévision tout en s’éloignant du cinéma traditionnel.

Il fait son retour au cinéma au tournant des années 1980 avec Sauve qui peut (la vie), retrouvant ainsi la place centrale qu’il avait occupée durant les années 1960.