Alexandre Arcady

Alexandre Arcady, né le 17 mars 1947 à Alger, s’affirme comme une figure emblématique du cinéma français. Aîné d’une fratrie de cinq frères, il est le fils d’Alexandre Egry, un légionnaire d’origine hongroise, et de Driffa Hadjedj, une Algérienne juive. Sa jeunesse se déroule au sein de la communauté juive d’Algérie, avant que sa famille ne s’exile vers la métropole à la fin de la guerre d’Algérie. Ils trouvent refuge dans la Cité Balzac à Vitry-sur-Seine.

Dès son adolescence, il fait preuve d’un engagement intense en tant que militant du mouvement sioniste Hachomer Hatzaïr. En 1966-1967, sa quête identitaire l’amène à vivre un temps dans un kibboutz en Israël. De retour en France, il embrasse le monde du spectacle et démarre sa carrière cinématographique en apparaissant dans des productions comme Avoir vingt ans dans les Aurès (1972) et Quatre journées d’un partisan, film projeté lors du Festival de Cannes en 1975.

En parallèle de ses débuts sur grand écran, Arcady explore également le théâtre. Sa première mise en scène intervient en 1970 avec Haute surveillance de Jean Genet au Théâtre Récamier. Il occupe divers rôles au Théâtre de la Ville et prend la direction artistique du Théâtre Jean-Vilar entre 1972 et 1975. Les années suivantes voient naître plusieurs courts métrages ainsi que des productions télévisuelles pour Antenne 2 et FR3.

La création de Alexandre Films avec Diane Kurys en 1977 marque un tournant décisif dans sa carrière. Ce partenariat lui permet de produire des films marquants tels que Diabolo menthe (1977) et Cocktail Molotov (1980). Son premier long métrage, Le Coup de sirocco, sorti en 1979, plonge le spectateur au cœur des souvenirs nostalgiques des Pieds-noirs rapatriés vers la France continentale. Ce film devient un succès incroyable tout en révélant Patrick Bruel au grand public.

S’ensuit une série de collaborations fructueuses avec Roger Hanin qui culminent avec Le Grand Pardon en 1982, film à forte empreinte gangster où Hanin tient le rôle principal et qui rencontre un succès majeur auprès du public.

L’œuvre d’Arcady ne manque pas d’horizons variés; son film controversé Dis-moi oui, sorti en 1995, suscite autant l’intrigue que les débats grâce à son sujet délicat autour d’une romance entre un pédiatre adulte et une jeune fille.

Côté vie personnelle, Alexandre Arcady partage son existence avec Marie-Jo Jouan qui lui donne deux enfants : Lisa ainsi qu’Alexandre Aja—réalisateur talentueux derrière des œuvres comme The Hills Have Eyes. Avec Diane Kurys, il a également eu Sacha Sperling, écrivain prometteur à suivre.

S’investissant toujours activement dans le milieu culturel français et après avoir été honoré par Roger Cukierman lors du dîner annuel du CRIF pour son film 24 jours, Arcady continue néanmoins à faire face aux défis critiques; malgré l’appui institutionnel reçu pour ce projet marquant—projeté même à l’Élysée sous François Hollande—le film n’a pas su captiver l’attention escomptée du public ni celle des critiques.